Un livre par semaine : « Les lumières de Niterói », de Marcello Quintanilha

À moins d’une semaine de l’ouverture de la 6ème édition du Printemps Littéraire Brésilien, qui aura lieu à Paris du 11 au 21 mars, ce roman graphique nous emmène à Niterói, ville moyenne située en face de Rio de Janeiro, de l’autre côté de la Baie de Guanabara. Son auteur, Marcello Quintanilha, y est né en 1971. Autodidacte, il commence sa carrière de dessinateur en 1988 dans la bande dessinée, puis travaille dans le dessin animé pendant une dizaine d’années et devient ensuite illustrateur.

Son premier roman graphique, « Tungstène », publié en 2015 en France, a remporté le Prix du Polar au Festival d’Angoulême 2016, avant d’être adapté au cinéma par le réalisateur Heitor Dahlia. Depuis 2002, il réside et travaille à Barcelone. Il est considéré comme l’une des figures de proue de la bande dessinée brésilienne.

La plupart des récits de Marcello Quintanilha se situent dans sa ville natale, comme cette histoire racontée dans « Les lumières de Niterói » (éd. Ça et là, 2018, traduction de Dominique Nédellec – titre original « Luzes de Niterói »).

Nous sommes dans les années 1950. Sur la plage d’Icaraí, Hélcio, un jeune joueur de football de Canto do Rio (équipe locale mythique – rappelons au passage que le père de Marcello Quitanilha était joueur de football professionnel), et Noël, l’un de ses plus fidèles amis, vendeur dans une échoppe de boissons et atteint d’une malformation physique, pour se faire un peu d’argent, partent en barque pour une pèche improbable. L’expédition a failli virer au drame et les deux larrons se retrouveront embarqués dans une aventure qui va mettre leur amitié à rude épreuve. Mais Hélcio rêve d’être une star du football. Alors le récit nous entraîne dans un suspense haletant au cours d’un match entre Canto do Rio et Vasco da Gama, à l’époque des Vava, Didi, Garrincha, etc. Se glissant dans les coulisses du foot, Marcello Quintanilha nous montre ici, dans un style hybride entre feuilleton et récit, une autre facette de la réalité où le football représentait pour les uns une âpre lutte de pouvoir et, pour les autres, un ascenseur social.