Home Cultura Festival Fado in Paris: Jorge Fernando et tout un programme au Trianon, les 6 et 7 avrilJean-Luc Gonneau·22 Março, 2019Cultura Voilà plus de deux ans que Valérie do Carmo, la dynamique Présidente de l’Académie de Fado à Vincennes, rêvait d’organiser un Festival de fado à Paris. L’Académie avait besoin pour cela de trouver un partenaire plus puissant. Chose faite avec Dyam, l’agence de production artistique qui a assuré récemment les venues à Paris des stars du fado que sont Mariza et Ana Moura. Premier festival « Fado in Paris », dont nous espérons qu’il deviendra annuel. La vérité historique nous oblige à rappeler que ce n’est pas tout à fait la première initiative du genre. Nous nous souvenons que le regretté José Renato, qui introduisit en France Cristina Branco et Katia Guerreiro, avait en 2013, quelques mois avant sa disparition, réuni trois soirs durant Katia Guerreiro, Camané, Cristina Branco, António Zambujo, Carla Pires, Ricardo Ribeiro, Maria da Fé et João Braga. Et qu’en 2015, sous la houlette de Chloé Siganos, le Grand Rex accueillit un Festival de musiques lusophones où le fado (Carlos do Carmo, Mariza, Camané, Ana Moura, Carminho) se tailla la part du lion. Hommage rendu à ces précurseurs, place à Fado in Paris : deux concerts au Trianon, l’un en soirée le 6 avril (20h00), l’autre en matinée (15h00). L’un des intérêts majeur de cette initiative sera la présence sur scène d’artistes rarement entendus sur les scènes parisiennes, hormis Carminho, de retour au fado dans son dernier album (“Maria”), après son escapade du côté de Brésil interprétant les compositions du grand Tom Jobim. Nous aurons ainsi le plaisir d’écouter Jorge Fernando, peu connu en France hors des milieux fadistes, mais homme clé du fado au Portugal : compositeur, auteur, musicien (il accompagna un temps Amália Rodrigues à la guitare), chanteur, producteur, il ne lui manque que la guitarra (cela l’amusa quand je lui fis remarquer) pour faire tout le tour du fado. Il accompagna les premiers pas d’Ana Moura, avec laquelle il collabore toujours, et contribua à lancer la carrière de maints fadistes à Lisboa. On s’étonnera donc à juste titre de la rareté de ses prestations en France, pays qu’il aime beaucoup, au point d’être l’un des parrains, attentif, de l’Académie de Fado. Il est vrai que pour beaucoup, le fado est assimilé à un chant féminin. « Depuis la carrière internationale d’Amália, dans beaucoup de pays, fado égale chanteuse », nous explique-t-il. « Et c’est vrai même au Portugal ». « Fado in Paris » donnera donc l’occasion au public parisien d’apprécier, le 7 avril, l’interprète sensible qu’est Jorge Fernando et probablement quelques unes de ses compositions, dont certaines (« Trigueirinha », « Quem vai ao fado », « Boa noite solidão », écrit pour le grand fadiste Fernando Maurício, « Chuva », « Buzios »…) ont été et sont toujours au répertoire des plus grandes figures du fado, et de centaines d’autres. Dans le même concert, nous aurons aussi le plaisir d’entendre Luísa Rocha, elle aussi marraine de l’Académie de fado, habituée des meilleures casas de fado de Lisboa, et la jeune Mara Pedro, ancienne enfant prodige du fado (elle avait 4 ans quand s’est présentée pour la première fois en public) et qui, à 21 ans, a déjà parcouru avec succès les scènes européennes et fait une tournée aux Etats-Unis. Aux guitares officieront Guilherme Banza (guitarra) et Rogério Ferreira (viola), tous deux membres du « top ten » fadiste de leurs instruments. Autre bijou figurant au programme, le 6 avril : le groupe Fado Clandestino, créé à Paris l’année dernière par la jeune française (mais bilingue à peu près) Lizzie, le bien connu Filipe de Sousa (guitarra) et l’ami Nuno Estevens (viola) alors parisien, se produira en première partie de Carminho (seul du trio, Filipe n’y sera pas) : c’est la « touche française » du « Fado in Paris » ! Et puis Carminho, bien sur, mais on reparlera de Carminho. Tous nos vœux de succès, donc, pour ce premier Festival Fado in Paris, et pour que ce soit un succès, il nous faut y assister. Rendez-vous donc au Trianon les 6 et 7 avril, et longue vie à Fado in Paris !