Livres: “Sonnets”, de Luís de Camões (éd. Chandeigne)

Le 10 juin 1580 mourait à Lisboa Luís de Camões. Après une jeunesse turbulente et dissipée passée dans les cercles aristocratiques de Lisboa, Camões s’embarque pour une campagne au Maroc, d’où il revient borgne. Puis il passe 14 ans en Orient, guerroyant, écrivant et connaissant divers déboires. De retour à Lisboa, la publication des «Lusiades» ne lui vaut qu’une maigre pension. Il passe ses dernières années dans la gêne et meurt le 10 juin 1580, au moment où le Portugal allait passer sous la domination espagnole.

Publiés en édition bilingue (Chandeigne, 2011), ces «Sonnets» de Luís de Camões, choisis et traduits par Anne-Marie Quint, en collaboration avec Maryvonne Boudoy, ont l’avantage de permettre aussi bien à un lecteur lusophone qu’à un lecteur francophone de découvrir un aspect moins connu de l’œuvre de Camões, c’est-à-dire sa poésie lyrique. En effet, célèbre pour son long poème épique, «Les Lusiades», publié en 1572 et dans lequel il raconte surtout le voyage de Vasco de Gama aux Indes, en 1498, Luís de Camões (1524-1580) est aussi l’auteur d’une œuvre lyrique exceptionnelle.

«Il faut rappeler, écrit Anne-Marie Quint dans la préface, que Camões fut le contemporain de Ronsard. Mais si le chef de la Pléiade fut reconnu de son vivant comme le ‘prince des poètes’, malgré l’échec de son épopée ‘La Franciade’, parue la même année que celle du poète portugais, il n’en fut pas ainsi pour ce dernier, qui semble avoir été poursuivi toute sa vie par la malchance».

L’œuvre lyrique de Luís de Camões ne fut imprimée que 15 ans après sa mort. Les 45 sonnets réunis ici par Anne-Marie Quint sont d’une grande variété, dans la métrique comme dans l’inspiration. Leur thème prédominant est l’amour, tantôt léger et conventionnel, tantôt blessé, source d’amertume et de révolte. «Mais, souligne Anne-Marie Quint, Camões y développe aussi des concepts philosophiques et métaphysiques et traite des sujets religieux, laissant ainsi deviner la richesse et l’intensité d’émotion de sa poésie lyrique».

 

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