Exposition photographique «Rio-Buenos Aires 1909» au Musée Albert Kahn à Boulogne-Billancourt



Encore quelques jours seulement pour aller voir cette passionnante exposition photographique «Rio-Buenos Aires 1909» qui a lieu au Musée Albert Kahn, à Boulogne-Billancourt, jusqu’au 31 décembre.

Quelques mois après un tour du monde qui l’a mené jusqu’au Japon, Albert Kahn, banquier de son activité, embarque à bord du König Friedrich August, à Lisboa, pour entreprendre un nouveau voyage en Amérique du Sud, entre août et octobre 1909. Après une escale en Uruguay, il arrive en Argentine, poursuit son périple au Brésil, puis rentre en France, après une ultime étape à Lisboa.

Pour effectuer ce voyage, Albert Kahn emprunte, en 1ère classe, une des lignes maritimes qui transportaient vers l’Amérique du Sud des millions d’émigrants européens à la recherche d’une vie meilleure. Au cours de la traversée, qui durait un mois, de nombreux portraits d’émigrants sont réalisés sur l’entrepont bondé du navire.

L’itinéraire de ce voyage est documenté par 600 photographies stéréoscopiques, 61 autochromes et 3 minutes de film. Ce sont d’étonnantes scènes à rebours des clichés exotiques. Par ailleurs, on y découvre les plus anciennes photographies couleurs qui soient connues du Brésil et de Madère. Mais, un mystère demeure quant à l’auteur des prises de vue qui accompagne Albert Kahn, car il est à ce jour inconnu. Seuls restent les clichés et leurs légendes d’époque.

«Rio-Buenos Aires 1909», où le Brésil est représenté sur la moitié des plaques photographiques, nous dévoile une facette singulière des grandes villes argentines (Buenos Aires, Rosario) et brésiliennes (Rio de Janeiro, Salvador da Bahia, Recife), en pleine expansion, en pleine transformation urbaine et explosion démographique, où arrivent les émigrants.

Si sur quelques vues apparaissent les nouveaux aménagements urbains de Rio de Janeiro, notamment l’Avenida Central (actuelle Avenida Rio Branco), avec ses mosaïques au sol (influence portugaise) et aussi des arbres fraîchement plantés, cerclés d’une grille en fonte typiquement haussmannienne, sur d’autres photos, comme celle prise dans les faubourgs de Salvador da Bahia, nous pouvons voir l’envers du décor, du passé esclavagiste et des inégalités entre les populations.

Agréablement présentées, avec parfois de brefs commentaires audiovisuels à caractère pédagogique, cette exposition nous offre des images qui tiennent autant du carnet de voyage que du reportage documentaire.

LusoJornal