Susana Machado : artiste multidisciplinaire, maman des acteurs Milo et Solàn Machado Graner

Dans la famille des «Granado» – ils s’auto-désignent ainsi de façon amusante -, il y a la maman, Susana Machado, artiste plasticienne, peintre et scénographe, le père, François Graner (découvrir ICI), chercheur en Physique au CNRS et écrivain, et les deux fils : Milo, âgé de 16 ans, et Solàn, âgé de 14 ans, tous deux acteurs de cinéma.

Susana Machado est née en 1972 à Delães, Vila Nova de Famalicão, dans le nord du Portugal. Elle arrive en France à l’âge de 5 ans et vivra toute son enfance dans le quartier latin de Paris, fréquentant le collège et Lycée Henri IV.

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Une formation de scénographe

En 1996 elle obtient le diplôme de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD) de Paris, en spécialisation scénographie.

Son diplôme en poche, elle décide de renouer avec ses origines portugaises. Elle débute à Lisboa comme assistante du célèbre scénographe José Manuel Castanheira, alors Directeur artistique au Théâtre National D. Maria II, et avec qui elle participera notamment à l’Exposition Universelle de 1998. Elle créera par la suite, en solo, des décors et parfois des costumes, pour plus d’une trentaine de spectacles vivants (théâtre, danse, musique), ainsi que pour l’audiovisuel (plus d’une vingtaine de collaborations pour la télévision ou le cinéma, courts et long-métrages, clips musicaux) ; d’abord essentiellement au Portugal et en Espagne, ensuite, en Belgique et en France. Citons quelques films notoires où elle a participé à la décoration : «Arsène Lupin» de Jean-Paul Salomé (2004), «Capitaines d’Avril» de Maria de Medeiros (2000), «Parole et Utopie» de Manoel de Oliveira…

A travers tout ce parcours, lui est venue l’envie de transmettre son enthousiasme artistique à travers l’enseignement. Dès les années vécues à Lisboa, en donnant des cours de dessin et d’animation théâtrale au sein de l’école «A Voz do Operário», puis, redevenue parisienne, elle enseigne les arts plastiques dans plusieurs écoles de la Ville de Paris depuis 2008, date de la naissance de son premier fils, Milo.

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Une envie compulsive de peindre

Elle dit, elle-même, que cette naissance a provoqué en elle une envie compulsive de peindre, même si elle peignait déjà depuis fort longtemps.

En effet, sa toute première exposition, elle la réalise alors qu’elle est encore étudiante, avec d’autres élèves des Art Déco autour des coulisses de l’Opéra Garnier. Une fois les études terminées, c’est à la Grande Mosquée de Paris qu’elle expose en 1996 ses «Aquarelles du Maroc», puis, en 2006, à la Cité Universitaire, en binôme avec la photographe portugaise Susana Paiva.

Mais c’est en 2014, avec «Cartographies imaginaires» qu’elle expose pour la première fois dans une galerie d’art, à la «Galerie les 3 Mailletz», dans le 5ème arrondissement de Paris.

Depuis, elle n’arrêtera pas de présenter son travail au rythme de plusieurs expositions par an.

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Sa galerie, Couleur du Jour

Fruit de sa connaissance multidisciplinaire et artistique, Susana Machado a ouvert une galerie d’art en novembre 2023 dans le XIème arrondissement de Paris, où elle habite avec son mari et ses deux enfants : la galerie «Couleur du Jour» (découvrir ICI). Un nom qui lui va bien, car le jour est bien changeant selon l’heure, la saison et la sensibilité de chacun d’entre nous. De plus, la rue où est située la galerie – rue Bouvier – est également la rue du collège fréquenté par son fils, où justement il a été repéré pour faire du cinéma lors d’un casting sauvage !

«Couleur du jour», comme nous dit Susana Machado, est née de son désir, en tant qu’artiste peintre, d’exposer dans un lieu qui soit accueillant et chaleureux, convivial, et où on n’ait «pas peur de pousser la porte».

Cette galerie pour vocation de favoriser l’intégration des artistes dans le paysage culturel, en leur permettant de faire découvrir leur travail à un large public. Elle se veut éclectique et ouverte à de nombreuses tendances artistiques, proposant des artistes de tous âges, tous horizons et styles variés. Depuis son inauguration, 32 expositions ont déjà vu le jour, dont 3 avec les œuvres de la propriétaire des lieux (découvrir ICI).

Celle en cours, jusqu’au 33 juin, s’intitule «Jangada» et présente des œuvres de l’artiste Anne Darmon Tétart, autour de la végétation luxuriante de la jungle. Trois autres expositions sont déjà programmées pour la prochaine saison : «Copiées, Collées» du 9 au 21 septembre, avec un trio féminin autour du collage ; «Les grands méchants dans la littérature jeunesse» du 30 septembre au 5 octobre, exposition de dessins d’illustrations présentée par le collectif Lab’Albums ; «Au bord de l’eau» du 7 et le 20 octobre, avec des peintures de Patrick Fouilloux qui peint in situ, devant les paysages qui l’inspirent au gré de ses voyages.

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Un mot sur François Graner

Né aux Etats Unis en 1966, François Graner est chercheur en Physique, Directeur de recherche de classe exceptionnelle depuis 2023 à la Faculté Paris-Diderot. Il enseigne également la Physique, encadre des thésards et collabore intensément avec des biologistes, notamment ceux de l’Institut Marie-Curie de Paris. Il est par ailleurs membre de l’association Survie, dans le cadre de laquelle il est devenu «historien malgré lui». En effet, après de longues recherches et luttes menées afin de déclassifier des archives historiques concernant l’implication de l’Armée française dans le Génocide des Tutsis perpétré au Rwanda en 1994, il est l’auteur de deux ouvrages consacrés à la politique française au Rwanda : «Le sabre et la machette. Officiers français et génocide tutsi» (Tribord Editions, 2014) et, avec Raphaël Doridant, «L’État français et le génocide des Tutsis au Rwanda» (Agone, 2020).

En plus de ses recherches sur la matière dite molle, et les ouvrages scientifiques et de vulgarisation de la Science, il fait partie d’un collectif scientifique international essayant de déterminer les origines du Corona virus.

Ces derniers temps il axe également ses thèmes de recherche autour de la Décroissance : ainsi, il est à l’initiative d’un projet de bande dessinée et pour laquelle il a été conseiller scientifique, «Et soudain le futur», éditée en mai dernier, où différents scientifiques ont participé à cet ouvrage dont François Garnier en tant que physicien, le résumé de cette BD étant : «En intégrant une communauté autonome vivant sans technologie sur l’île de la Cité, en plein Paris, Mila et Carl vont en découvrir tous les aspects et bienfaits !