Alexis Vallée (Indépendant) se présente pour la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger


Élection du Député de la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger (qui regroupe notamment le Portugal, l’Espagne, Andorre et Monaco) : 16 candidats sont en lice pour ce scrutin partiel. Le premier tour aura lieu le 28 septembre et le second tour, le 12 octobre.

Cette nouvelle élection intervient après l’invalidation par le Conseil constitutionnel de l’élection de Stéphane Vojetta, en raison d’irrégularités dans ses comptes de campagne.

C’est dans ce contexte qu’Alexis Vallée présente son parcours, son engagement politique, ses priorités pour la circonscription et ses attentes pour ce scrutin au LusoJornal.

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Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Alexis Vallée, je suis entrepreneur et professeur d’entrepreneuriat notamment sur les enjeux climatiques à Madrid, à l’IE University. Depuis plus de six ans, je partage un peu ma vie entre la France et l’Espagne. Et comme beaucoup de Français, de l’étranger, j’ai appris à jongler entre les deux systèmes, les deux cultures, et parfois un peu le sentiment d’être loin des décisions prises à Paris.

Ce parcours est né d’une conviction assez simple, c’est qu’un Député est vraiment utile s’il est proche et accessible. Je pense qu’on entend un peu trop souvent que voter ne change rien. Moi, je promets vraiment l’inverse. Par du concret et par de la transparence.

Le lien avec la circonscription, c’est que j’ai fait mes études à Madrid. Aujourd’hui, j’y enseigne l’entrepreneuriat avec un focus sur les enjeux climatiques. Chaque année, dans mes classes, j’ai beaucoup d’étudiants français, ce qui me permet d’avoir un lien vraiment direct et vivant avec notre communauté. Beaucoup de Français qui sont, soit Français qui vivent en Espagne, soit qui ont fait des lycées français à l’international. J’ai aussi beaucoup de Portugais, de Français qui ont fait les écoles françaises du Portugal.

Et au-delà du travail, Madrid, en fait, est aussi mon quotidien. Donc, j’ai mes amis, j’ai fait mes démarches, j’ai ma vie vraiment locale avec d’autres Français qui sont installés dans la ville. Et en fait, je vis ce que n’importe quel Français expatrié vit.

Et je pense que c’est vraiment ce qui fonde sa légitimité. Je ne regarde pas la communauté de loin. Moi, je la vis vraiment et j’y apporte un peu de ce qui me définit : jeunesse, énergie, envie de bousculer des habitudes qui n’y a plus assez dans la politique un peu traditionnelle. Donc, voilà, l’idée, c’est de transformer cette expérience en solution concrète.

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Quel est le nom de votre suppléant et quel est son parcours ?

Ma suppléante s’appelle Virginie Garcia, qui est franco-espagnole. Elle est une ancienne avocate, maman de deux enfants, que je connais bien. Ça fait des années qu’on se connaît et c’est quelqu’un en qui je fais complètement confiance. Au-delà même de ma suppléante, il y a une petite équipe qui travaille avec moi, qui m’entoure pour cette campagne. On est une petite vingtaine, dont beaucoup d’anciens étudiants à moi, de jeunes Français aussi expatriés, qui ont un peu cette même vision de qui ont un peu marre de cette politique un peu traditionnelle, dans laquelle ils ne se sentent pas représentés et qui veulent aussi bousculer un peu les choses. Je les remercie grandement pour tout l’accompagnement qu’ils me donnent, que ce soit Virginie ou l’équipe.

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Avez-vous un lien avec le Portugal ?

Le Portugal c’est un pays dans lequel je vais régulièrement, surtout à Lisboa, pour le travail. Je suis professeur, mais je suis aussi entrepreneur. Donc, je fais pas mal de déplacements. J’ai beaucoup d’amis aussi portugais en France, des gens avec qui je travaille, qui sont très connectés avec la communauté. Certains sont d’ailleurs Députés portugais, européens.

Après, moi j’habite à Madrid, donc je n’habite pas au Portugal. Mais j’y reste connecté, notamment via de nombreux élèves portugais que j’ai. Si vous voulez, moi, j’ai chaque année entre 200 et 300 étudiants dans mes classes, voire même plus. Ça dépend des années. Parfois jusqu’à 500. Et à chaque fois, j’en ai au moins une quarantaine qui viennent du Portugal. Aujourd’hui je suis en contact avec pas mal d’anciens étudiants qui sont là-bas et qui aident aussi la campagne.

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Sous quelle forme vous présentez-vous à cette élection et bénéficiez-vous d’un soutien particulier ?

Je suis indépendant, je rends des comptes aux électeurs et pas à un parti, et c’est cette liberté justement qui me permet de défendre les priorités des Français et de l’étranger sans calcul politique. Moi, j’ai vraiment pour ambition d’incarner une nouvelle génération d’élus, plus jeunes, plus dynamiques, et qui sont vraiment proches du terrain.

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Quelle est votre réaction à la décision du Conseil constitutionnel d’invalider l’élection de Stéphane Vojetta suite à des irrégularités dans ses comptes de campagne ?

Je trouve ça vraiment dommage. Alors, évidemment, je comprends la décision de la Commission.

Moi, je le vois plus d’un point de vue français de l’étranger. C’est encore un appel à aller voter de nouveau. On a eu une élection législative en 2022, une autre en 2024. Et maintenant, il faut en refaire une en 2025, sachant qu’il y en aura aussi une en 2027. Donc, c’est vrai que c’est dommage. Je pense que ça casse un peu, encore plus, la confiance que les Français ont dans ce monde politique.

J’entends aussi son point de vue, évidemment, avec les problèmes liés à l’ouverture des comptes bancaires de campagne qui ne sont pas évidents, pour être honnête. Mais d’un point de vue de l’électorat, en tout cas, je pense que c’est vraiment dommage. Je me dis que c’est aussi, du coup, une opportunité pour essayer de faire bouger un peu les choses.

Et pourquoi pas, pour les Français de l’étranger, de mettre un petit coup de boost et de changer le modèle politique qu’ils nous représentaient. Est-ce que c’est un mal pour un bien ? Je pense que globalement, les Français, de manière générale, ne sont pas ravis de devoir encore, déjà d’avoir un élu qui, non seulement se fait invalider, mais prend une peine d’inéligibilité d’un an, et du coup, être appelé de nouveau à voter. J’espère en tout cas que ça n’impactera pas trop la mobilisation des électeurs.

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Quelles sont vos priorités et les idées principales que vous souhaitez défendre pour les Français de la 5ᵉ circonscription de l’étranger ?

Je pense qu’il y a quatre priorités, quatre préoccupations principales que je retrouve assez régulièrement dans notre circonscription.

La première, évidemment, c’est l’éducation. Les frais des écoles françaises ont explosé. Je pense qu’il y a vraiment un objectif de faire baisser cette facture pour rendre l’école française accessible à toutes nos familles.

Le deuxième, ça concernerait plutôt le quotidien de manière générale, c’est des démarches qui sont toujours lourdes, notamment quand on a à refaire, par exemple, un passeport qui prend trois mois. C’est vrai que ce sont des démarches compliquées. Il y a des situations qui, parfois, sont bloquées par la barrière de la langue également. Donc je pense que, notamment sur cette idée, la présence d’interprètes mobilisables dans les Consulats pour nous français serait très utile, et un accompagnement numérique renforcé pour ceux qui auraient du mal à se mettre aux numériques pour les démarches. Et, évidemment, accélérer cette transition qui a déjà été faite ces dernières années, mais qui a un travail continu.

Ensuite, le troisième, sur les quatre, c’est ce qui concerne l’emploi et l’entrepreneuriat. Moi, je suis entrepreneur, je connais pas mal de français qui entreprennent aussi à l’étranger, et il y a un vrai manque de soutien pour les entrepreneurs à l’étranger, malgré cette force que ça donne, et l’image du développement de la France qui, pourtant, pourrait être encore plus accentuée. Donc, voilà, il faut un vrai soutien pour nos entrepreneurs. Et, au niveau de l’emploi, évidemment, il y a beaucoup de français qui suivent un conjoint, qui veulent changer de carrière, mais qui, en fait, repartent de zéro au Portugal, en Espagne, à Monaco. Et donc, l’idée serait de créer une sorte de France Travail des expatriés, où on oriente, on accompagne, et notamment nos entrepreneurs qu’on soutiendrait plus auraient, en contrepartie, cet engagement d’embaucher plus de français. Voilà, on essaie de créer une sorte de boucle positive pour toute la communauté.

Et enfin, le dernier point, qui concerne plutôt nos aînés, il y a deux sujets : il y a l’isolement, évidemment, et l’aide numérique, qui sont des vrais obstacles. Donc là, ce serait l’idée de déployer une sorte de programme qui s’appellerait Retraité Connecté dans les Consulats pour les aider, pour les accompagner, pour les suivre, et reconnecter.

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En quelques mots, pouvez-vous nous donner votre opinion sur la situation politique en France ?

Bon, en ce moment, c’est sûr que c’est tendu. J’entends la voix des Français qui ont un vrai ras-le-bol de la politique. Est-ce que je pense que ça peut impacter, par exemple, la participation à nos élections ? Sachant qu’en plus, il y a une menace de dissolution qui, pour l’instant, a l’air d’être un sujet qui n’est pas sur la table, mais qui plane.

Moi, j’ai envie de dire que la dissolution, dans tous les cas, ne change rien à ma détermination. Moi, je travaillerai avec tous pour avancer immédiatement sur nos priorités. Enfin, quand je dis travailler avec tous, je veux dire travailler avec le Gouvernement.

Je pense, justement, qu’il y a beaucoup de Français qui sont un peu fatigués de ces blocages, des querelles politiques qui sont un peu déconnectées de la vie quotidienne. Mon objectif – et c’est pour ça d’ailleurs que j’ai décidé d’y aller en indépendant – c’est vraiment de représenter nos français et d’y aller avec l’objectif de travailler avec le Gouvernement, peu importe qui il est. Et voilà.

J’ajouterai rapidement que l’avantage qu’on a, c’est que le vote en ligne est super simple et super rapide, et qu’une voix peut vraiment faire basculer le scrutin.

Moi, je mène une campagne proche des gens, via WhatsApp, les associations, les réseaux d’alumni, pour que personne ne passe à côté. On a besoin de cette mobilisation, même si les Français sont un peu fatigués du contexte actuel.