Théâtre : 4 mois supplémentaires sur scène pour «La Fleur au Fusil» de Lionel Cecílio

La pièce «La Fleur au Fusil» de et avec Lionel Cecílio se prolonge sur scène depuis le 21 novembre et jusqu’au 31 mars 2026, au Théâtre La Comédie Bastille, à Paris.

Dans le paysage théâtral actuel, rares sont les spectacles capables d’allier émotion, mémoire et humanité avec une telle intensité. Avec «La fleur au fusil», Lionel Cecílio poursuit un chemin artistique singulier, fait de sincérité, de travail exigeant et d’un rapport privilégié avec le public. Après plus de deux mois à guichets fermés au Théâtre de la Huchette, le comédien et auteur investit la Comédie Bastille pour plusieurs mois supplémentaires. Rencontre avec un artiste habité, passionné, profondément reconnaissant, qui revient sur ce succès inattendu, ses perspectives, et la vie de ses différentes créations.

.

Votre pièce, vous l’avez présentée pendant plus de deux mois au Théâtre de La Huchette. Comment cela s’est-il passé ?

Effectivement le spectacle s’est donné 40 fois dans ce théâtre mythique. C’était un vrai pari parce que c’était la première programmation parisienne sur la durée (au-delà des 4 dates exceptionnelles du mois de mai dernier dans le cadre du festival Sens). Et puis on a joué du mardi au samedi. On ne savait vraiment pas si le public allait répondre à l’invitation. Pour moi c’était un vrai test. Et le public a répondu bien au-delà de tout ce que je pouvais imaginer. Nous avons joué à guichet fermé et l’engouement du public était incroyable ! Paris c’est toujours particulier. Certains spectacles fonctionnent en tournée et/ou à Avignon (lire ICI) sans pour autant rencontrer le public parisien. C’était loin d’être gagné et ça rend ce succès encore plus agréable. Quelle joie ! Du coup on prolonge !

Est-on touché quand on lit dans la presse des commentaires tels que : «Admirable leçon d’histoire ! Bravo !», «Fulgurant de justesse et de précision. Magnifique !», «Lionel Cecílio crève la scène !», «Une ode à l’espoir et à l’humanité. Un pur bijou !» ?

Oui évidemment ! C’est toujours très touchant et très flatteur. Ce sont des retours particuliers parce qu’ils viennent de gens dont le métier consiste à voir des spectacles. On suppose donc qu’ils ont un champ de comparaison immense, que leur œil est d’autant plus affûté. Mais le vrai compliment qui me touche et qui m’émeut c’est la rencontre avec le public. Les salles pleines. Les applaudissements. Elle est là la vraie nourriture de l’artiste. Alors souvent j’essaie de me souvenir qu’avant d’être critiques de théâtre, les gens qui écrivent ces retours dans la presse sont d’abord des spectateurs. Et c’est ça qui m’émeut.

Jusqu’au 31 mars 2026 vous allez présenter la pièce au Théâtre La Comédie Bastille. C’est la première fois que vous êtes sur scène aussi longtemps avec une pièce à vous. Une reconnaissance personnelle de votre travail d’écriture et de comédien ?

C’est vrai. À la fin de cette exploitation à la Comédie Bastille, nous aurons joué près de 80 fois à Paris sans discontinuer. 7 mois à l’affiche à Paris sans discontinuer c’est extraordinaire et effectivement c’est une première pour un spectacle dont je suis aussi l’auteur. J’en suis à la fois très fier et très reconnaissant. La vie d’une pièce c’est avant tout une chance. On ne peut jamais prévoir si l’alchimie va opérer. Sinon ce serait trop facile. Il n’y a pas de recette. C’est comme l’amour. On se lance et on verra bien. Et quand ça fonctionne alors là c’est magique ! Je me sens chanceux de regarder vivre une jolie rencontre entre le public et mon spectacle.

Votre spectacle sera éligible aux Molières 2026. Une certaine reconnaissance des professionnels ?

Effectivement cette prolongation nous permet aussi d’être éligible aux Molières et c’est une façon de donner un rayonnement et une visibilité particulière au spectacle. Après… la reconnaissance des professionnels elle viendra avec les votes. Nous verrons.

Cela serait un immense plaisir et une fierté si vous veniez à être nommé, non ?

Pour être totalement honnête je commence à me dire «tiens… et si j’étais nommé ?». Ça n’existait pas du tout mais depuis peu je dois admettre que je l’espère secrètement pour le sentiment de considération et de bienveillance que ça peut créer, de se sentir validé, de se sentir légitime. Mais en réalité c’est assez anecdotique. La vraie récompense est déjà là : la validation par le public. Le reste… ce sera la petite tape dans le dos qui fait du bien et je ne bouderai pas mon plaisir si par une chance folle ça devait m’arriver. Mais ce n’est pas un objectif en soi.

Pour moi, personnellement, votre pièce «Voyage dans la mémoire d’un fou» est extraordinaire. Vous pensez qu’un jour vous la jouerez à nouveau ou a-t-elle vécue et vous avancez sur d’autres choses, d’autres projets ?

Parfois j’y pense. Le public me la réclame souvent. J’ai adoré jouer ce spectacle. Je crois qu’un jour je pourrais la rejouer. Mais le seul-en-scène c’est très chronophage et j’ai le sentiment d’avoir tant de choses à dire dans d’autres spectacles à venir que je ne suis pas certain de trouver le temps de reprendre les précédents. Je ne sais pas. En tous cas c’est loin d’être impossible. Les opportunités parfois obligent. C’est la vie et ses hasards qui décident. On verra bien.

Avez-vous le temps d’être sur d’autres projets de pièces, d’autres rôles ?

Oui. Heureusement je peux aller m’enrichir avec d’autres textes, d’autres metteurs en scène, d’autres partenaires. À l’image déjà qui est une activité qui cohabite parfaitement avec la scène. Mais aussi à la scène avec d’autres spectacles à venir. Je ne peux pas vraiment parler de tout, mais je peux déjà dire que je vais incarner Claude Lelouch dans un spectacle sur la vie d’Annie Girardot et ça va être extraordinaire. En tous cas moi j’ai hâte.

Jouer vos pièces au Portugal, est-ce un rêve envisageable ?

Oui. Nous irons avec «La fleur au fusil» au Portugal. Nous avons enfin les dates. Elles ne sont pas officiellement rendues publiques donc je vais rester vague pour respecter le calendrier de la communication, mais disons qu’au printemps prochain je vais faire une tournée au Portugal dans 5 villes. Je suis très, très, excité à cette idée. J’attendais ça depuis très longtemps.

Merci Lionel pour le beau spectacle de Paix, d’Amour, de Partage de «La fleur au fusil».

Merci à vous. Votre soutien indéfectible depuis toutes ces années, cela m’honore et je suis très fier aujourd’hui de parler dans vos pages d’un spectacle sur la Révolution des œillets. C’est une immense fierté pour moi. Merci.

.

À travers ses mots, Lionel Cecilio confirme ce qui transparaît dans son travail : une humilité rare, une passion exigeante et une gratitude profonde envers le public. La fleur au fusil poursuit sa route, nourrie d’un bouche-à-oreille enthousiaste, d’une présence scénique puissante et d’un regard artistique profondément humaniste. Alors que s’ouvre un nouveau chapitre à la Comédie Bastille et que se profilent d’autres projets, c’est avec la même sincérité que l’artiste avance, porté par la rencontre, la transmission et le désir de raconter le monde. Une aventure qui se prolonge.

.

Comédie Bastille

5 rue Nicolas Appert

75011 Paris

Infos : 01.48.07.52.07