Home Cultura « Affaires Étrangères / Negócios Estrangeiros » : Performances et expositions aux Laboratoires d’AubervilliersDominique Stoenesco·12 Abril, 2022Cultura [pro_ad_display_adzone id=”37509″] L’inauguration de l’exposition « Affaires Étrangères / Negócios Estrangeiros » a eu lieu samedi 9 avril aux Laboratoires d’Aubervilliers, en région parisienne. Le projet a été conçu par Art by Translation avec AiR351, dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022 et compte avec le soutien de la Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France. Les Laboratoires d’Aubervilliers sont un lieu de recherche et d’expérimentations, qui se construit en lien avec son contexte d’implantation, ses publics et la relation avec les artistes. « Affaires Etrangères / Negócios Estrangeiros » est une exposition simultanée dans plusieurs sites en France (Aubervilliers) et au Portugal (Torres Vedras, Lisboa) qui présente les œuvres inédites de plus de 30 artistes et penseurs explorant les formes et les paradoxes de l’action et du langage diplomatiques, et dont les Commissaires sont Maud Jacquin, Sébastien Pluot et Luísa Especial. Les œuvres de cette communauté d’artistes sont « traduites » d’un pays à l’autre tout au long de l’exposition et à l’occasion d’événements conçus comme des « actes diplomatiques ». Dans un texte de présentation, les concepteurs de cette manifestation déclarent : « Affaires Étrangères / Negócios Estrangeiros met l’accent sur la rencontre avec l’Autre et sur la manière dont les processus de traduction préservent une part d’étrangeté et d’indétermination. Les enjeux diplomatiques semblent n’avoir jamais autant exigé d’attention que dans notre époque de mutations, de crises et de brutalité. Prenant la forme de séminaires, d’un colloque, d’une exposition et d’un programme de performances et de projections, ce projet propose de faire l’expérience des multiples paradoxes et subtilités diplomatiques : son caractère double, à la fois transparent et opaque, sincère et duplice ; la multiplicité de ses formes (les diverses chorégraphies protocolaires et la transmission de messages par voies de discours, de tweets, de cadeaux, de banquets, de déplacements de troupes ou de sous-marins) ; son rapport ambigu au pouvoir car la langue diplomatique permet d’échanger mais tend aussi à incorporer et à dominer. Considérer la diplomatie revient à prendre en compte l’histoire des relations interculturelles, des alliances et des sphères d’influence, ce qui engage à examiner le passé colonial des deux pays ». Au cours de cette journée d’inauguration, nous avons pu assister à de nombreuses projections et performances, dont celle de Maria Trabulo, intitulée « Les mois chauds », nom d’un recueil de poésie publié par Manuel Madeira en 1973 lors de son exil à Paris. Le titre fait référence aux mois d’été passés au Portugal mais aussi, a posteriori, à la tension politique vécue au Portugal en 1975, après la Révolution du 25 avril 1974 et la chute de l’Estado Novo. Maria Trabulo a élaboré son projet artistique en s’appuyant sur un grand nombre de revues, de journaux ou de simples bulletins créés par des exilés ou immigrés portugais durant les années 1960-70 en France, et surtout à Paris, qui constituaient une manière de résister à la dictature salazariste et de s’opposer à la guerre coloniale. Toujours présente dans ces publications, « la poésie – affirme Maria Trabulo – a joué un rôle de la ‘diplomatie du quotidien’, devenant une forme de résistance non violente qui a aussi contribué à la chute du régime ». En illustration de la performance de Maria Trabulo, de nombreux poèmes d’António Barbosa Topa, Francisco Delgado, Liberto Cruz, Manuel Alegre, Margarida Losa, Orlando Coelho et Rogério do Carmo furent lus, en portugais et en français, par Lurdes Loureiro et par l’auteur de ces lignes. « Affaires Étrangères / Negócios Estrangeiros » se poursuit jusqu’au 4 juin. [pro_ad_display_adzone id=”46664″]