Association Sportive et Culturelle d’Épône dans une ville d’histoire(s)

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Les associations portugaises de France continuent à être un lieu d’échange, même si l’on se pose la question: jusqu’à quand et grâce à qui?

L’association que nous avons visité ces jours-ci on ne peut pas dire qu’elle soit la plus grande de France, toutefois elle a le mérite d’être encore là et qu’elle soit sortie vivante après la Covid. Il s’agit de l’Association Sportive et Culturelle d’Épone.

Située 6 place de l’église, les locaux sont constitués d’une seule salle dans laquelle un bar est également présent.

Comme, dans grande partie des associations portugaises de France, son apogée semble derrière elle. L’association a eu une équipe de football jusqu’au début des années 2000, ainsi qu’un groupe folklorique. Les coupes qui décorent les murs en sont un bon témoignage.

L’association a été créée en 1975, juste après la Révolution d’Avril au Portugal, Épône étant une ville des Yvelines située à 46 kilomètres de Paris. Peuplée actuellement de 6.500 personnes, les Portugais résidant dans la ville sont en majorité originaires du nord du Portugal. Ils sont venus essentiellement pour travailler dans l’usine de Renault, située pas loin, à Flins-sur-Seine.

Le fait que les locaux soient prêtés par la Mairie a permis de rouvrir après la pandémie. Il y a, par ailleurs, une très bonne entente entre la Mairie et l’association portugaise, son Maire Guy Muller participant régulièrement aux repas et autres activités de l’association. Signalons la présence commune du Maire de la ville et du Consul Général du Portugal à la Fête de la châtaigne, le 11 novembre 2018.

Arménio Simões est depuis 2013 le Président de l’association, ayant eu d’autres fonctions avant cette date. Malgré un problème de santé, Arménio Simões, avec l’équipe dirigeante constituée par Adão Manuel, Armindo Pinto, António Pereira, Manuel Gaspar, Manuel Varejão et Manuel Pereira, essayent de maintenir l’Association Sportive et Culturelle d’Épône bien vive, en organisant plusieurs repas par an, dîner dansant, fête du 25 Avril, la Saint Jean, sans oublier 5 à 6 Tournois de jeux de cartes par an. Lors de notre visite, deux tables de 4 personnes jouaient au traditionnel jeux portugais: la Sueca.

Des 120 ‘sócios’ des années 2000, il y en reste encore une demi-centaine à fréquenter les locaux de l’association les samedis et les dimanches.

Preuve du bon entendement entre la municipalité, les Portugais et l’association en particulier, est le désir qu’un jumelage se fasse avec une ville du Portugal. Des contacts ont lieu entre Épône et la ville de naissance du Président Arménio Simões, Penacova.

Une enseignante de portugais a exprimé le désir de donner des cours de langue portugaise. Le projet est à l’étude, l’association mettant à la disposition sa salle.

Dès que nous rentrons dans l’église de la ville qui date du XIème siècle, dédiée à Saint Béart, on se dit qu’il doit y avoir des paroissiens d’origine portugaise, car une statue est dédiée à Saint Antoine que nous dirons de Lisboa, une autre à Notre Dame de Fátima, qui, selon Arménio Simões y est installée depuis quatre décennies.

Signalons, le fait, même si Épône reste une ville d’une petite taille, qu’elle possède une histoire très riche. Des moments importants de l’histoire de France s’y sont déroulés: remontent  à la préhistoire divers objets en silex qu’on y a retrouvé, notons aussi la présence d’une allée couverte du néolithique, l’allée de la Justice.

Dans le Parc du Château, dans les hauteurs de la ville, un petit temple, le temple David, a été récemment restauré. De style néo-classique, il date de 1785 et est considéré comme le plus ancien temple maçonnique existant en France. Des fresques décorent le temple, représentant Benjamin Franklin qui y travaille ainsi que d’autres symboles célébrant l’amitié entre la France et les États-Unis. Benjamin Franklin, alors Ambassadeur des États-Unis en France y a été accueilli. Dans ce temple, Danton et Robespierre y ont travaillé pour élaborer la première constitution française de 1791, ainsi que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Puis, en 1958, Michel Debré y travailla, aussi, pour la rédaction de la Constitution de la 5ème République.

Dans le Parc du Château on peut également admirer une borne qui indique «575 km voie de la Liberté 1944», un mémorial d’éternel gratitude, dédié à la 79ème division d’infanterie de l’US Army, qui a débarqué en juin 1944 à Utah Beach et qui effectue 575 kilomètres pour venir libérer Épône le 19 août 1944 à midi.

L’histoire ne s’arrête pas là, un événement est programmé pour 2044. Au pied de la borne 575 kilomètres il est indiqué: «Dessous cette plaque une urne contient un document à n’ouvrir que le 19 août 2044 à midi», un privilège réservé également à des habitants qu’on dira lusodescendants de la 5ème génération, quelques descendants des ‘sócios’ de l’Association Sportive et Culturelle d’Épône.

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