Carlos d’Ornelas, Légionnaire, Mort pour la France en octobre 1914

Carlos Ornelas (écriture multiple), soldat du 2ème Régiment de Marche du 2ème étranger, serait-il le 1er soldat portugais Mort pour la France ?

L’inscription de la mention «Mort pour la France» en marge des actes de décès, fait suite à la loi du 2 juillet 1915. Cela concerne les militaires ou civils tués à l’ennemi ou morts dans des circonstances se rapportant à la guerre.

Le 2ème article de cette loi précise que «[…] au cas où l’acte de décès ne contiendrait pas – par erreur, omission ou toute autre cause – la susdite mention, l’Officier de l’état civil devra, sur avis favorable de l’Autorité militaire, inscrire en marge des actes de décès les mots : ‘Mort pour la France’».

Aujourd’hui, il est encore possible de faire inscrire cette mention en marge. Elle est attribuée dès lors que la preuve est rapportée que le décès est imputable à un fait de guerre, que ce décès soit survenu pendant le conflit ou ultérieurement. Sont concernés les Militaires et Civils de nationalité française, décédés en temps de guerre. Les demandes sont instruites par le département ‘Reconnaissance et Réparation de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre’ (ONACVG) de Caen.

Carlos Ornelas a été recruté dans la Légion étrangère (pas de Code de nationalité à respecter) au bureau de Paris central, il est de la Classe 1914. Son décès recherché dans l’état civil de la ville de Paris 1er arrondissement a été retrouvé au nom d’Ornelas. Ceci rappelle l’importance de faire fluctuer l’écriture des noms de famille pour retrouver un document officiel dans les Archives.

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Transcription du décès d’octobre 1914

L’état civil régimentaire permet d’avoir accès à l’acte de décès et de constater des données différentes de celles inscrites sur la fiche Mémoire des hommes. Le certificat de décès a été établi à Cuiry-les-Chaudardes dans l’Aisne :

«Par ordre du Ministre de la Guerre, le Directeur du Service général des Pensions, certifie qu’un registre d’état civil, tenu au Bataillon C du 2ème Régiment de Marche du 2ème étranger, actuellement déposé aux Archives de la guerre, contient un acte de décès, conçu ainsi qu’il suit:

L’an mil neuf cent quatorze (1914) le quinze novembre, à dix-sept heures, étant à Cuiry-les-Chaudardes (Aisne), acte de décès de :

Carlos d’Ornnelas, soldat de 2ème classe, à la 3ème compagnie du Bataillon C, n° matricule 19.371, né le vingt-neuf octobre mille huit cent quatre-vingt-quinze à Lisboa (Portugal), y domicilié en dernier lieu, décédé à Blanc Sablon, le vingt-six octobre à quinze heures quarante-cinq minutes, tué à l’ennemi, dans les tranchées occupées par sa compagnie, fils de Salustiano et de Vieira Clara, demeurant à Lisboa. Conformément à l’article 77 du Code civil, nous nous sommes transportés auprès de la personne décédée et assuré de la réalité du décès. Dressé par nous, Edouard Louis Flotte, officier des détails du Bataillon C, Officier de l’état civil, sur la déclaration de Auguste Prin, Sergent, et de Alban Blondez, engagé volontaire de 2ème classe, témoins qui ont signé avec nous, après lecture. Suivent les signatures. Mention rectificative (loi du 30 septembre 1915) : Le nom patronymique du défunt doit être orthographié d’Ornelas et non d’Ornnelas, ainsi qu’il est mentionné dans le corps de l’acte ci-dessus. Paris le 15 février 1917.

L’acte de décès ci-dessus a été transcrit le dix avril mille neuf cent dix-sept (1917), une heure et demie du soir, par Alexandre Amédée Jolly, Adjoint au Maire, Officier de l’état civil du premier arrondissement de Paris […]»

A noter que l’Officier de l’état civil régimentaire, E.L. Flotte ci-dessus nommé, a aussi dressé l’acte de décès d’Adolfo de Medeiros (lire ICI), Légionnaire, Mort pour la France, décédé 10 jours après Carlos d’Ornelas, au même champ de bataille, à l’automne 1914.

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Une décennie plus tôt, Carlos d’Ornelas a été élève de la Casa Pia de Lisboa, considérée comme le plus important établissement d’enseignement du Portugal. De l’enseignement primaire à l’enseignement commercial, il s’est aussi essayé à l’enseignement du pilotage naval qu’il ne termina pas. Il a quitté Casa Pia peu de temps avant de s’engager dans la Légion étrangère en France, où il meurt âgé de presque 19 ans.

LusoJornal