«Carnets du Barroso», de Serge Prioul

Pour cette 200ème note de lecture, nous allons chercher un peu d’inspiration du côté des Terres du Barroso, cette contrée du nord du Portugal. Dominé par la petite ville de Montalegre et son château construit au XIIIe siècle sur les ruines d’une fortification plus ancienne, le Barroso est entouré de villages et de paysages éblouissants où les traditions communautaires sont encore une réalité de la vie agricole.

Serge Prioul est originaire de Fougères, en Bretagne, où il est né en 1955. Issu d’une famille de tailleurs de pierre, il est resté toujours très attaché aux valeurs simples de la terre et du quotidien paysan et ouvrier. Ses «Carnets du Barroso» (éd. Vagamundo, 2014), sont constitués de 31 poèmes en feuillets libres et ponctués de photos de Gérard Fourel, avec qui l’auteur partage la même affinité pour cette région. Ils ont été écrits à l’occasion d’un voyage aux Terres du Barroso où désormais l’auteur séjourne régulièrement avec son épouse, depuis 1995. Épris de cette région montagneuse, ils y ont acquis, en 2011, une petite maison traditionnelle en granit au bord du grand lac du Alto Rabagão.

Pour Serge Prioul, ces trente-et-un poèmes, outre le fait qu’ils sont sa «seconde naissance», ils sont aussi comme «une fresque autour des habitants qui peuplent le Barroso» et à travers lesquels il propose de nombreux récits et itinéraires, dans une communion avec la nature et la vie. Il les a écrits son carnet à la main, le long des chemins parcourus entre les murs et les maisons de pierre, comme une résonnance de sa Bretagne natale. Chaque poème renforce la symbiose entre le poète et le lieu. Un extrait de ce recueil nous donnera un aperçu de sa simplicité et de sa beauté poétique, sans artifices: «Deuxième jour de l’an / Est-ce que se lever aux aurores voudrait aussi dire qu’on est neuf / Allumer les chandelles de la chambre / Les murs ont été montés avec les granits des champs / Et presque tous les champs sont devenus le Lac / Le Lac est-il devenu notre Lac / On ne s’approprie rien / Mais les choses nous viennent / Pourvu qu’on les aime».

LusoJornal