Musée Diocésain de Santarém - Azulejaria, cena 2

Des étudiants d’Aix-Marseille vont inaugurer l’exposition «Les Trois Mondes» à Santarém

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A partir du 18 octobre prochain, le Musée diocésain de Santarém présentera une nouvelle exposition permanente sur la mythique cité de Santarém. Pour mettre à l’honneur cette «ville trop méconnue», l’exposition a été préparée depuis deux ans par les étudiants de portugais de l’Université Aix-Marseille, à l’initiative de trois enseignantes issues de cette région, le Ribatejo.

 

Au Portugal, il existe une ville où, du VIIIème au XVIème siècle, vécurent trois communautés: les chrétiens, les juifs et les musulmans. Santarém, c’est avant tout un lieu où ces peuples de communions différentes ont pu croître et prospérer dans la paix, durant la dynastie des Bourgogne, où, malgré quelques frictions, ces cultures ont pu s’entremêler, s’enrichir les unes les autres.

Afin de proposer un parcours pédagogique et agréable à suivre, quatre axes principaux ont été décidés. Le premier fait la part belle à la naissance de la cité, dans la péninsule ibérique. Le second se penche sur les évolutions de l’architecture, mais aussi sur le rôle des femmes dans la cité, musulmanes, chrétiennes ou juives. Le troisième axe montre son déclin, le plus souvent pour cause de guerres, de maladies, voire de catastrophes naturelles, telles que les tremblements de terre (1351 et 1755).

Enfin, le dernier volet de cette exposition est consacré à la gastronomie, tant il est vrai que cette part de la culture en dit long sur une ville comme sur un peuple. Héritage de quatre siècle de domination arabe, l’apport du sucre a été développé en particulier par les Sœurs des couvents, qui ont élaboré au fil des ans des gâteaux et desserts, les fameuses «doçarias conventuais», aujourd’hui toujours à l’honneur: en ce moment même, un évènement présente les diverses douceurs, et un Salon gastronomique a lieu chaque année au mois d’octobre depuis 40 ans, pour célébrer l’héritage culinaire entremêlé des trois communautés – de plus, la plus ancienne pâtisserie de la ville, Biju, avec ses fameux Pampilhos, est nichée dans un coin de la place, en face du Musée Diocésain.

Ce musée, où les étudiants de l’Université d’Aix-Marseille se rendront pour inaugurer l’exposition, est situé sur la place principale, et il offre une vision moderne et imaginative de la religion et de l’histoire de Santarém, connue comme la «Capitale du gothique».

La région est aussi un lieu par lequel sont passés d’innombrables pèlerins de Compostelle (la fameuse arche de Saint Jacques date du XIIIème siècle). De plus, dans les côteaux argilo-calcaires du Ribatejo qui entourent la ville, les quintas et les vignobles ne manquent pas, héritage direct des Romains qui cultivaient la vigne.

Avec cette manifestation, la ville de Santarém tentera de mieux se faire connaître de ses amoureux comme des néophytes. Forte d’une politique culturelle exigeante, basée sur l’inclusion comme sur l’intégration, cette cité se dévoile enfin à tous, avec charme et délicatesse.

 

Un parcours hors du commun

Siège administratif d’une des provinces de l’Hispanie Romaine, entrepôt économique des Phéniciens – la découverte de silos enfouis permettant de conserver les céréales et autres produits dans des amphores a mis au jour l’important témoignage antique, l’une des cités les plus florissantes du monde musulman al-Andalus fut aussi une des principales villes médiévales du royaume du Portugal.

Reconquise en 1147 par Dom Afonso Henriques, le fondateur du pays, Santarém a vécu, durant les XIVème et le XVème siècles, une période dorée de son existence. Résidence royale de la première dynastie et «tête» du royaume d’Afonso IV, c’est là que se réunissaient les Cortes.

La mort de l’infant D. Afonso, à Alfange, en 1491, marque la fin de la présence assidue des Cours à Santarém. Cependant, c’est ici que vécurent, au XVIème siècle, de grands personnages tels Pedro Álvares Cabral, le “Découvreur du Brésil”, Luís de Camões (poète lyrique), Fernão Lopes Castanheda (grand historien des Découvertes) et Martim Afonso de Melo (le premier Européen arrivé en Chine par la mer), jusqu’au tremblement de terre de 1755, qui détruisit une grande partie du Patrimoine le plus remarquable de cette ville, en particulier les églises et les couvents.

Enfin, ce fut l’un des centres fondamentaux du mouvements politico-militaire des Capitaines d’Avril en 1974, qui aboutit à la Révolution des Œillets le 25 avril de la même année, et qui promouvra l’installation du régime démocratique au Portugal, avec la célèbre figure du Capitaine Salgueiro Maia.

Avec cette exposition exceptionnelle, la ville ressurgira au grand jour, par la mise en lumière de son potentiel à venir.

 

Exposition organisée au Musée Diocésain, en partenariat avec l’Université d’Aix-Marseille, la Chaire Eduardo Lourenço et l’Institut Camões.

 

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