Des images de soldats prisonniers portugais de la I Guerre heureux (?)

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Les guerres des temps modernes se gagnent en partie grâce à l’image: l’image du réel, témoignage de ce qui se passe, toutefois on se sert aussi pour faire de la propagande d’une certaine idée, d’un certain clan, d’une certaine armée?

LusoJornal a publié dans ses colonnes un article sur le seul enregistrement sonore connu d’un soldat portugais prisonnier, enregistrement effectué le 8 août 1918 par la commission «Königlich Preussische Phonographische Kommission» dans le camp de Merseburg, en Allemagne.

On connaît des enregistrements par l’image, par l’image photo et par les films plus nombreux que l’enregistrement sonore. Le développement plus rapide et un plus prématuré des images y sont pour quelque chose, ainsi que les conditions techniques dans lesquelles ils étaient et pouvaient être réalisés.

Quelques petits films sont disponibles pour le grand public, d’autres consultables avec des autorisations spéciales, sur la participation portugaise à la I Guerre mondiale, au British Museum.

Lors de la visite de l’équipe de LusoJornal dans le Nord de la France – Lionel Delalleau, Luís Gonçalves et António Marrucho – au Musée d’histoire de l’Union des Anciens Combattants d’Armentières (1), son Directeur, Laurent Joye, a fait découvrir une salle consacrée au contingent du CEP et à la Bataille de La Lys. Pendant cette visite nous avons été surpris par un petit film qui passait en boucle montrant des soldats portugais.

Ce sont ces images que nous partageons ici.

Ce sont des images de l’ennemi de l’époque, les Allemands, images mises à la disposition par Das Bundesarchiv, images disponibles, à visionner, pour la partie portugaise, à partir de 11 minutes et 30 secondes, juste après celles de la gare de Merville (2).

On voit dans les images des prisonniers portugais, semble-t-il, juste après les premiers jours de combats de la Bataille de La Lys. Le fond de l’image ne permet pas de localiser le lieu.

Plusieurs choses sont à relever dans ces images: à commencer par la qualité de celles-ci. On y voit presque des prisonniers heureux, regardant la caméra en mastiquant, ou faisant semblant (?), on voit très distinctement un soldat prisonnier portugais avec un gros morceau de pain dans la main, des soldats, choisis (?) y sourient même.

On a à faire ici, probablement, à des images de propagande, toutefois elles sont importantes par sa rareté, par les circonstances et par le témoignage qui nous en reste.

Déjà pendant la I Guerre mondiale l’image était importante, la Grande Guerre étant, par ailleurs, l’apogée de la carte postale (3), plusieurs milliards ont été écrites pendant entre 1914 et 1918, les autorités militaires encourageant l’utilisation de la carte postale, ce qui facilitait et permettait à la fois à la censure de mieux faire son travail, mais aussi de véhiculer des dessins patriotiques, la carte postale sera ainsi utilisée comme outil de propagande et de guerre de l’information. Carte postale pour dire simplement: «Je suis encore là… je suis vivant», mais aussi pour faire passer des messages malgré le zèle de la censure.

 

(1) https://lusojornal.com/musee-militaire-darmentieres-des-traces-des-soldats-portugais-de-la-grande-guerre/

 

(2) https://www.filmothek.bundesarchiv.de/video/51078?set_lang=de&fbclid=IwAR0DtvevZ07jib_ngl544PEaWn4kQgukbwopKZkZgoT6yReKoze6N3GmHg0

 

(3) https://lusojornal.com/opinion-plaidoyer-pour-la-carte-postale/

 

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