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Musée Militaire d’Armentières: des traces des soldats portugais de la Grande Guerre

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Il y a des célébrités qui contribuent à la notoriété de lieux où ils sont nés. Si je vous pose la question: où est né Dany Boon? Vous me répondez… eh oui, à Armentières. Line Renaud est née, également, dans le coin, à Nieppe. Ce sont des ch’timi.

Laurent Joye, que nous avons rencontré, Président de l’Union des Anciens Combattants d’Armentières, pourrait vous raconter des histoires, lui qui a vécu dans la même rue que celle de la famille de Dany Boon, il a été à l’école et a fréquenté les frères du plus fameux ch’ti, le père de Dany Boon étant chauffeur routier de profession.

L’histoire que nous allons vous raconter c’est celle du bébé de Laurent Joye: la création et la richesse du Musée d’histoire de l’Union des Anciens Combattants d’Armentières (UACA).

Les mots musée, histoire, union,… prennent ici tout leur sens. C’est avec ce sentiment que nous sommes sortis après la visite de ce Musée. Musée qui mérite d’être observé et que toute école devrait pouvoir explorer. C’est très instructif. Un Musée mis en place par des passionnés, à la tête desquels nous avons l’ancien Légionnaire Laurent Joye.

L’association compte quarante adhérents, le plus âgé a plus de 100 ans, une dizaine sont actifs au niveau du musée. Laurent, l’ancien Légionnaire, l’Amiral ou encore David, l’ancien parachutiste et leurs épouses, ne comptent pas leurs heures pour entretenir le devoir de mémoire.

Nous avons visité ce musée avec le but de retrouver des vestiges de la participation des Portugais à la I Guerre Mondiale. Ils y sont, toutefois il y a bien plus que cela.

Ce n’est pas un Musée d’une guerre, c’est un musée des guerres auxquelles la France a participé pendant le XX et le XXIème siècles.

La date d’inauguration, n’a pas été choisie par hasard: le 14 juillet 2014, jour de fête nationale et année du début de la célébration du Centenaire de la Grande Guerre.

Armentières n’a pas été tout à fait sur le front pendant la I Guerre Mondiale, mais plutôt une base arrière, avec des hôpitaux et des casernes de soutien. Il y a toutefois, sur Armentières, un cimetière militaire avec 2.680 soldats enterrés, de différents nationalités, dont 510 allemands et 18 soldats sont inconnus. Parmi ses soldats, le musée a pu recueillir le portrait de 620 d’entre eux.

L’Union des Anciens Combattants d’Armentières organise pendant l’année plusieurs visites à ce lieu de mémoire, le jour festif étant, toutefois, tous les 25 avril… tiens… un 25 avril… coïncidence.

Le 25 avril 1915, un Corps expéditionnaire franco-britannique débarque sur la presqu’île de Gallipoli (Canakale en turc), à l’entrée du détroit des Dardanelles, en Turquie. Engagée maladroitement et avec retard, cette offensive va déboucher sur un fiasco des Alliés face aux Turcs qui sont entrés le 1er novembre 1914 dans la Grande Guerre, aux côtés des Allemands et des Austro-Hongrois.

Les troupes d’Australie et de Nouvelle-Zélande ont été particulièrement éprouvées lors du débarquement de Gallipoli. Leur souvenir est commémoré tous les 25 avril en Australie et en Nouvelle-Zélande par un jour férié, l’Anzac Day (ou jour de l’Anzac, du nom de leur détachement).

Célébration de l’autre côté de l’hémisphère, célébration aussi à Armentières où les Canadiens sont arrivés en février 1915, suivis par des Néo-Zélandais et les Australiens en mars/avril 1916.

Le Musée est situé dans un local mis à la disposition par la ville d’Armentières, dans un ancien Couvent des Capucins.

Visité par des amoureux d’histoire, le Musée l’est aussi par des classes de CM1, CM2 et autres. Les professeurs peuvent, ici, exemplifier le programme des guerres et du devoir de mémoire.

Le musée est composé de plusieurs salles. Dès qu’on rentre, le couloir est aménagé en exposition d’anciennes plaques commémoratives, plaques récupérées à suite de destructions de bâtiments ou de travaux dans la ville. Une galerie de portraits décore tout un pan de mur, de soldats enterrés au cimetière militaire d’Armentières. Des avis et appels à la population sont, également, exposés sur murs.

Une bibliothèque regorge de livres sur les guerres, notamment des archives de l’armée allemande dont le front partait d’Armentières vers Esterre et Merville.

Au fond du couloir, nous entrons dans une tranchée de la I Guerre reconstituée. C’est là qui se trouve le matériel trouvé, en 2018, de l’Armée portugaise. Sont exposés également des photos de soldats portugais et de la revue Ilustração Portugueza. Une silhouette en bois représente un poilu lusitanien.

Sur un écran un petit film passe, sur lequel on peut apercevoir des soldats du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP) en captivité en Allemagne.

Beaucoup de matériel de la I Guerre y est exposé, dira-t-on «dans son jus». Plusieurs salles regorgent de matériel de guerre, de décorations, de diplômes, des tenues… On observe la reconstitution de la vie dans les tranchées, des officiers dans les bureaux, des scènes de vie… Des tenues des soldats abordent toutes les guerres, de la première aux guerres modernes. Un soldat portugais en tenue y est présenté.

Tout ce riche matériel a été rassemblé par des passionnés, le musée recevant, également et régulièrement, des dons venant parfois d’autres pays, des dons de familles d’officiers anglais, par exemple.

À notre guide du jour, le Président de l’Union des Anciens Combattants d’Armentières, nous lui demandons de se laisser photographier devant ses tenues de Légionnaire, après qu’on ait eu en main le lourd équipement de protection porté lors de combattants. Nous perdons un centimètre d’hauteur, le poids étant impressionnant, il ne faut pas avoir des formes, mais plutôt la forme pour le porter.

Lors de la visite, vos yeux tomberont sur une lettre manuscrite. Le guide vous la montrera. Elle est poignante. C’est une lettre d’un fils d’Armentières: «Ma chère maman et cher petit frère Benjamin, je vous écris en de bien tristes circonstances… je serais fusillé à 5 heures de l’après-midi. Je vous demande d’avoir du courage, vous ferez mes adieux aux amis et parents. Votre fils et frère aimant qui meurt pour la France et le salut des âmes». Signée Lombart Ernest.

 

Musée d’histoire de l’Union des Anciens Combattants d’Armentières – Hauts-de-France

12-14 rue des Capucins

59280 Armentières

 

Ouvert les dimanches après midi

De la mi-avril à la fin novembre

 

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