Des œuvres de Vieira da Silva et de Jorge Martins s’exposent au Musée de la Piscine à Roubaix


Des peintures des peintres portugais Maria Helena Vieira da Silva et de Jorge Martins, intègrent l’impressionnante exposition «Les enfants impressionnistes» du Musée d’Orsay, actuellement au Musée de La Piscine, à Roubaix, jusqu’au 26 mai.

Les tableaux de ces deux artistes font partie d’une donation monumentale au Musée. Plus de 400 œuvres de Chantal et Pierre Georges, qu’il a fallu trier, organiser, pour créer une certaine unité dans l’exposition, présente également entre le 17 février au 26 mais, qui a pour titre «Compagnons d’une vie – une donation à la Piscine».

Dans le volumineux catalogue des expositions (voir ICI) nous pouvons lire les propos des donateurs : «Debré, Vessereau, Lapicque, Hajdu, Szenes, Vieira da Silva, Arikha… : derrière chacun de ces patronymes, qui pour tous désignent des créations détachées de leur créateur, il y a eu pour nous des êtres de chair»… «D’un monde clos, replié sur son centre de gravité, on passe à l’univers infini : les nébuleuses de Jorge Martins nient les marges qui les enclosent».

De Vieira da Silva on peut notamment apprécier deux peintures détrempées de 1980 sans titres et sept portraits de René Char de 1975, sept planches extraites de l’album éponyme, sept aquatintes au sucre sur papier vergé.

Petite anecdote : sur la légende des œuvres de Vieira da Silva il est indiqué : Maria Helena Vieira da Silva-1908 Lisbonne (Espagne)-1992 Paris. Trouvez l’erreur…

Vieira da Silva, nous surprendra toujours, à l’image du parking de voitures à son nom à Roubaix (lire ICI).

Sur Jorge Martins, artiste âgé de 84 ans, né à Lisboa, petite présentation qui nous est faite par António Guerreiro dans le journal Público du 28 octobre 2022 : «L’œuvre artistique de Jorge Martins, son long voyage dans les territoires de la peinture, mais aussi du dessin, possède une solidité et un pouvoir d’attraction qui peuvent être expérimentés à différents niveaux, accessibles aussi bien au spectateur le moins préparé qu’au spectateur le plus formé et informé sur les questions de théorie et d’histoire de l’art».

Les tableaux de Jorge Martins sont essentiellement peints au crayon graphite sur papier vélin. La légende sur l’une des œuvres étant : «Only the stars to teach us light (Fernando Pessoa sonnet XIV) 1978», (seules les étoiles pour nous apprendre la lumière».

De la collection de Chantal et Pierre Georges exposée fait partie le peintre mari de Vieira da Silva, Arpad Szenes.

D’autres artistes sont présents : de Victor Hugo à Jean Cocteau, de Joseph Sima à Alexandre-Marie Colin et bien, bien, d’autres.

Font partie d’«Un Printemps de Collections» d’autres expositions : «Pascal Barbe : La Fissure-Le Passage», «Les Enfants de la Piscine», «Allez, Roubaix Jeunesse!», «Jan et Joël Martel : le monument à Debussy» et «Serge Flamenbaum : traverser la page».

Le Musée de la Piscine à Roubaix est, sans nul doute, un des plus émouvants, étonnants et riches de France ! Jugez-en : selon un sondage de 2019, fait auprès de près de 2.000 personnes qui fréquentent les musées : 73% le connaissent, venant juste derrière les deux Louvres (Paris et Lens), Centre Pompidou et Orsay, 55% répondent l’avoir fréquenté, devancé seulement par le Louvre de Paris. Nous disons qu’il y en a pour tous les goûts dans ce musée.

En 2018, des céramiques de l’usine Viúva de Lamego, d’Hervé di Rosa (lire ICI), y ont été exposées avec un immense succès.

Comme les années passent ! Nous nous souvenons d’avoir contribué, selon nos possibilités, à l’achat de La Petite Châtelaine de Camille Claudel, en 1995-96.

Depuis l’ouverture de La Piscine en 2001, si la ville a désormais sanctuarisé le principe d’un apport annuel qui a permis de belles acquisitions, souvent grâce au soutien de l’Etat et de la Région via les dispositifs du Fonds du patrimoine et du Fonds régional d’acquisitions des musées (le FRAM), il ne faut pas oublier que le plus emblématique de ces enrichissements onéreux, ne fut possible qu’avec la forte et émouvante mobilisation d’une souscription publique entièrement couverte par des contributions particulières, notamment roubaisiennes: «La Petite Chartreuse de Camille Claudel».

La Piscine est riche de ses expositions permanentes et de celles plus ponctuelles. Plusieurs vous attendent entre le 17 février et le 26 mai 2024.

Des œuvres qui, au départ, paraissent plus anodines, s’enrichissent par le message que parfois elles transmettent, à l’exemple de l’exposition de : «Serge Flamenbaum : traverser la page». Sur deux de ses dessins au crayon, nous lisons : «Mieux vaut réussir dans son coin, que rater ensemble» et «ce qui est écrit n’intéresse personne parce qu’il n’a rien à dire. Alors il se pose la question ‘dois-je arrêter d’écrire ?’ et se répond : ‘c’est à vous de me le dire’».

LusoJornal