LusoJornal / António Marrucho

A Roubaix: un parking honore la peintre Vieira da Silva

Ne vous est-il pas arrivé de dire ou d’entendre dire: «nos yeux ne voient que ce qu’ils veulent»?

Ne vous est-il pas arrivé de penser acheter tel type de voiture et à partir du moment où cette pensée est venue, vous ne voyez plus que des voitures de cette marque?

Ne vous est-il pas arrivé d’avoir le bonheur d’être en attente de la naissance d’un enfant et de voir, de repérer, dans la rue, que des femmes enceintes?

Pourquoi donnons-nous ces exemples?

La réponse: c’est un peu ce qui nous est arrivé, ce que nous avons vécu comme expérience.

Au centre ville de Roubaix, à quelques pas du lieu où nous travaillons, a été construit un parking pour les voitures. Nous avons stationné pour la 10ème… 50ème fois… dans ce même parking, depuis qu’il a été construit.

Ce n’est qu’après un nombre incalculable de stationnements que nous avons remarqué que dans ce parking tout y a été fait pour rendre hommage à la plus grande peintre portugaise du XXème siècle: Maria Helena Vieira da Silva.

Chose étonnante, hommage lui est rendue également et surtout en tant que poétesse.

Le parking situé dans le centre ville fait partie d’un ensemble urbain qui a été primé avec deux prix: la Pyramide d’argent et le Prix de l’esthétique immobilière.

Dans le parking, comme décoration il y la présence de grands pots. Les inscriptions sur ceux-ci et sur le sol offrent aux habitants et usagers du parking des extraits du poème «Testament» de Maria Helena Vieira da Silva, la ville de Roubaix ayant obtenu gratuitement la cession des droits d’auteur.

Sur un des murs du kiosque est écrit le poème dans lequel la peintre-poétesse commence par: «je lègue à mes amis un bleu céruléum pour voler haut….»

Dans ce poème, Vieira da Silva parle de peinture, des sentiments qui exprime, pour elle, telle ou telle couleur.

Rappelons que Vieria da Silva est née à Lisboa en 1908 et s’est éteinte en 1992 à Paris. Fondatrice de l’École de Paris, elle fut mariée au peintre hongrois Arpad Szenes.

Vieira da Silva a eu plusieurs prix et distinctions de son vivant. En France elle a reçu le Grand Prix National des Arts en 1966, elle a été la première femme à être ainsi distinguée. Elle a été nommée Chevalier de la Légion d’Honneur en 1979.

Si vous passez par Reims pour visiter sa cathédrale et notamment les vitraux de Chagall, profitez pour visiter également, à quelques centaines de mètres, l’Église Saint Jacques avec ses vitraux de Vieira da Silva.

Désormais, en stationnant dans le parking du centre de Roubaix, nous allons le voir d’une autre façon et profiterons pour lire ce qui est écrit dans chacun des pots, ainsi que par terre!

La culture, l’art, n’est pas figée. On peu la rencontrer partout, à conditions que nous ouvrions les yeux, notre pensée, notre esprit.

 

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