I Guerre mondiale : Supico dessine le Christ de «Tas-de-fumier»

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Un dessin paru dans le livre «A 2ª Divisão portuguesa na Batalha da Lys» interpelle. Il est signé Capitaine J. Supico. Qui est-il? «Tas-de-fumier» fait référence au livre «Sabino, ou les tribulations d’un soldat portugais dans la Grande guerre» de Nuno Gomes Garcia, traduit du portugais par Dominique Stoenesco (lire ICI).

Le nom de la commune n’est pas écrit dans les mots sarcastiques du soldat Sabino, mais la suggestion est forte, pour «Tas-de-fumier», du secteur de Neuve-Chapelle, tranchées occupées par les soldats portugais dans le Nord de la France, en 1917 et 1918.

Le dessin titré «O Cristo de Neuve Chapelle» de J. Supico apparait dans le livre, édité à Lisboa en 1924, du Major Vasco de Carvalho (lire ICI). Le Capitaine-dessinateur évoque, par une nuit de pleine lune, le calvaire portant le Christ (pas encore détruit), les ruines de l’église de Neuve-Chapelle et les arbres fantomatiques.

Ce Christ deviendra un symbole pour les soldats portugais – Le Christ des tranchées – exposé dans la salle capitulaire du Monastère de Batalha, au Portugal, depuis 1958. Les deux corps des soldats inconnus portugais, l’un mort en Afrique (Mozambique), l’autre en France (Flandres), pendant la I Guerre mondiale, y reposent aujourd’hui.

L’étude des bulletins militaires ne donne qu’une trace d’un Capitaine de ce nom, José Luiz Supico. Il fait partie de la 2ème Compagnie des sapeurs-mineurs. Avec le Corps Expéditionnaire Portugais (CEP), José Supico embarque à Lisboa pour la France en avril 1917. Il est nommé Capitaine en décembre 1918, épargné par la Bataille de la Lys d’avril.

Marié à Maria Cândida Larião, fils du défunt Augusto Supico et de Maria do Carmo, il est né à Mormugão, en Inde, en 1891, alors colonie portugaise.

Des dossiers le concernent aux Archives historiques militaires de 1919 à 1942. Il est cité dans un procès politique lors d’un mouvement monarchique de 1919, dans une proposition d’amnistie en juillet 1924. En 1935, José Luís Supico occupe le poste de Vice-Président de la Commission de propagande de l’União Nacional. Dit dissident avec José Cabral et Mira da Silva.

En tant que Major du Génie, il soumet plusieurs rapports en 1942: Rapport sur l’usine de cartouches et de poudre de Chelas, à Lisboa ; Rapport sur la destruction du matériel et des munitions existants dans le dépôt de Beirolas ; Rapport sur l’usine de poudre à canon de Barcarena, en vue d’une destruction ; Rapport sur l’usine d’artillerie, d’armement et de munitions de Braço de Prata, pour la démonter et la rendre inutilisable.

José Luís Supico, ancien soldat du Corps Expéditionnaire Portugais en France, ingénieur, Major du Génie (lire ICI), a davantage développé ses carrières militaire, politique et parlementaire que son art.

Le Christ de Neuve-Chapelle serait une oeuvre isolée? Elle a le mérite de permettre de s’interroger et apprendre.

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LusoJornal