Il y a un siècle Gago Coutinho et Sacadura Cabral réalisaient la 1ère traversée en hydravion de l’Atlantique Sud

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L’histoire se résume à 62 heures et 26 minutes, 8.383 kilomètres parcourus, départ le 30 mars 1922 de la «Rampa do Centro Naval, Doca do Bom Sucesso» (prémonitoire?) à Lisboa et arrivée le 17 juin 1922, à 17h52, à Rio de Janeiro, deux noms: Gago Coutinho e Sacadura Cabral.

 

S’il y avait des noms à retenir de nos cours d’histoire dans les années 70 dans, ces deux noms figuraient en bonne place, juste après ceux de Vasco da Gama, Pedro Álvares de Cabral, Fernão de Magalhães, entre autres. La traversée de l’Atlantique Sud est un exploit réalisé quelques siècles après ceux de ces derniers et il y a tout juste un siècle.

Ce vendredi 17 juin, cela fait un siècle que les aviateurs Sacadura Cabral et Gago Coutinho ont terminé le plus grand exploit de l’aviation portugaise: la traversée de l’Atlantique Sud entre Lisboa et Rio de Janeiro, une traversée en 11 étapes, la plus courte, le 2 avril, de 24 kilomètres et la plus longue, de 1.461 kilomètres, le 10 avril. De noter que cette traversée s’est faite à une moyenne de 134 kilomètres l’heure… autres temps!

Les années 1920 et 1930 furent les heures glorieuses de l’aviation, les années des exploits, des premières… au risque de mourir pendant les tentatives, les accidents étant à l’époque très nombreux.

Les deux héros n’étaient plus tout à fait jeunes et ils n’étaient pas à leurs premiers exploits: Gago Coutinho avait 53 ans et Sacadura Cabral 41 au moment de cette traversée.

Gago Coutinho qui naquit à Lisboa le 17 février 1869, décédera dans la capitale portugaise le lendemain de ses 90 ans, le 18 février 1959. Sacadura Cabral, qui est né le 23 mai 1881 à Celorico da Beira, disparaîtra en mer le 15 novembre 1924, alors qu’il convoyait des Fokker qui devaient relier la Hollande au Portugal, son corps n’ayant jamais été retrouvé.

Artur de Sacadura Freire Cabral, plus connu sous le nom de Sacadura Cabral, fut un des pionniers de l’aviation portugaise et officier de la Marine portugaise.

Gago Coutinho au service de la Marine portugaise, il parcourt les quatre coins du monde et est parvenu au grade d’Amiral. En même temps, il entreprend une vaste opération de recherche scientifique et publie une importante variété de travaux géographiques et historiques, principalement autour de la navigation portugaise comme «L’itinéraire du voyage de Vasco da Gama et sa version des Lusíadas». Gago Coutinho réalisa un grand nombre de missions et de services pour l’État et, à la fin de sa vie, il se voua à l’étude de l’histoire des grandes découvertes et des navigations portugaises, écrivant plusieurs œuvres réunies dans le recueil «Náutica dos Descobrimentos».

Les deux aventuriers, qui avaient déjà travaillé ensemble en Afrique, ont utilisé trois avions pour relier Lisboa à Rio de Janeiro. Ils se sont arrêtés à Las Palmas (Canaries) et São Vicente (Cap-Vert), avant de rejoindre le Brésil dans le le «grand saut» qui a duré 11 heures et 21 minutes.

Gago Coutinho et Sacadura Cabral ont décollé de Lisboa aux commandes de leur «Lusitânia», un hydravion Fairey 400 équipé d’un moteur de la firme Rolls-Royce, pouvant développer une puissance de 360 chevaux, qui rendra l’âme à Amarar près de l’archipel de Saint-Pierre et Saint-Paul, victime des conditions météo très difficiles. Un Fairey 16, le «Pátria», puis un Fairey 17 baptisé «Santa Cruz» lui succéderont pour relier Rio de Janeiro.

Cette traversée est la première à utiliser pour la navigation astronomique de précision un sextant inventé par Gago Coutinho lui-même. Invention et exploit possible grâce au soutien technique de Sacadura Cabral. Cet instrument est l’une des plus remarquables créations scientifiques portugais du XXème siècle. Un système complet, englobant méthodes de calcul inédites et pré-calcul et les moyens spécifiques pour la résolution de navigation estimée et astronomique.

Arrivés à Rio de Janeiro, les festivités, hommages, repas en l’honneur de ces deux aviateurs et de leurs exploits se sont succédés.

Petit bémol: le journal l’Égalité Roubaix Tourcoing titrait «Une explosion du Portugal a fait soixante morts», information que nous ne trouvons pas dans les récits de l’exploit. Citons encore le journal: «Lisboa, 21 juin – Durant les fêtes organisées pour célébrer le succès de la traversée de l’Atlantique par les aviateurs portugais, une quantité énorme de matériel pyrotechnique, chargé à bord d’un chaland, a fait explosion. On compte une vingtaine de morts et environ quarante blessés».

De retour à Lisboa, les deux aviateurs ont été accueillis comme des héros dans la lignée des Vasco da Gama, Pedro Alvares Cabral et bien d’autres navigateurs portugais du XVème et XVIème siècles…

 

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