LusoJornal | António Marrucho

Les naissances portugaises à Calais à la suite de la I Guerre mondiale

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Après que LusoJornal ai écrit sur les mariages et décès portugais sur Calais pendant la I Guerre mondiale et nous reste à commenter les naissances à consonance portugaise dans cette ville pour ladite période.

Nous avons consulté les tables décennales entre 1913 et 1932 afin de pouvoir alimenter les informations que nous fournissons dans notre présent écrit.

Citons, pour la petite histoire, que pendant la période de 1913-1932 Jacques Vendroux, oncle de Yvonne de Gaulle, épouse du Général, était Vice-Consul du Portugal à Calais (1).

Pendant les 20 ans qui vont de 1913 à 1932 il y a eu 36.237 naissances à Calais. Curieux, ou peut-être pas, il y a eu beaucoup plus de naissances entre 1913 et 1922 (19.420), qu’entre 1923 et 1932 (16.817), alors que pendant les premiers 10 ans il y a eu la période de Guerre et forcément à un moment donné un déficit de naissances. Il n’y pas eu une espèce de rattrapage, qu’on pourrait qualifier de logique, de cette insuffisance de naissances entre 1914 et 1918, la cause étant probablement la perte énorme d’hommes pendant la Guerre, les handicaps, préoccupation de la reconstruction, ce qui a engendré moins de mariages et d’unions, qu’en temps normal et ou rattrapage également logique, après la période terrible de la Grande Guerre.

Notons que pour une population qui tourne autour de 73 mil personnes, la ville de Calais a eu 2.382 victimes militaires pendant la I Guerre mondiale.

Concernant les naissances à consonance portugaise, il aurait été presque suffisant de le faire à partir de 1918, les troupes portugaises arrivant sur le terrain qu’en 1917.

Pour ladite période de 20 ans entre 1913 et 1932 nous avons repéré en tout et pour tout que 20 naissances dont les noms avaient une consonances portugaises, à quoi il fait retirer 2 qui se sont avérés non portugais et trois autres naissances qui étaient des Monteiro arrivés en France au début du XIX ème siècle et qui a été sujet d’un article précédent dans LusoJornal (2). Il ne reste donc plus que 15 naissances à étudier en rapport à ladite période, ce qui est peu comparé au nombre de mariages franco-portugais issus à Calais de la I Guerre mondiale au nombre de 19 (3).

De toute évidence on s’est marié à Calais, mais on a été vivre dans d’autres villes ou villages, le couple Júlio Moura Borges et Lucie Marguerite Moreau (4) étant un des exemples.

Pour cause de mauvaise lecture ou difficulté à comprendre des dates, dans les tables décennales des archives de Calais, on n’a pas pu nous envoyer les actes de naissances de deux enfants.

De ceux que nous avons reçus, en dehors des 3 naissances Mendonça, 4 naissances ne semblent pas être de couples dont l’homme aurait été soldat du Corps Expéditionnaire Portugais, 9 naissances issues de 5 couples le sont.

Nous allons toutefois écrire quelques lignes sur chacune des naissances, nous avons trouvé, ici et là, des liaisons entre les pères soldats du CEP et ceux qui n’étaient pas soldats du CEP.

 

Naissances dans des couples dont le père fut soldat du CEP

 

Le 08 décembre 1920, est né Louise Monteiro, fille naturelle reconnue et le 15 janvier 1922 a vu le jour Floriano Monteiro, reconnu le 12 novembre 1924 par la mère, légitimé par mariage des parents le 3 février 1936 à Calais, les deux naissances ont eu lieu rue Mazagran, domicile probable des parents. Ces derniers se sont mariés bien après la naissance des enfants, le père étant Floriano Monteiro, qui avait comme profession tailleur d’habits et Aline Clémence Marie Poulain. Du fait que le mariage s’est fait tardivement ce couple ne fait pas partie de 19 que nous avions comptabilisé dans l’article précédent dans LusoJornal sur les mariages mixtes franco-portugais de Calais.

Floriano Monteiro, soldat du CEP est né à Celorico de Basto et était fils de Lázaro Monteiro et Maria José dos Santos. Il a embarqué à Lisboa le 12 mars 1917 et quitta les troupes portugaises le 24 avril 1919, élisant domicile, dès ce moment-là, à Calais.

 

Le 21 octobre 1920 voit le jour Georgette Marcelle Rita Martins Pereira au 13 rue Miraumont, les parents étant Manuel Martins Pereira, né à Tazem, tailleur d’habits et Georgette Victorine Elise Bailly, mariés le 27 octobre 1919.

Le couple aurait eu un deuxième enfant né le 09 ou le 13 septembre 1919, né juste avant le mariage.

Georgette se mariera le 12 août 1950, sera considérée séparée de corps de son mari par le Tribunal de Boulogne-sur-Mer le 9 décembre 1966 et par jugement du même Tribunal en date du 2 février 1970.

 

Le 12 novembre 1920 né Édouard Émilien dos Santos au 33 rue Lavoisier, le 13 décembre 1924 est né André Henri Albino dos Santos cette fois-ci au 46 rue Lavoisier, les parents étant Eduardo dos Santos, tailleurs d’habits né à Caldas da Rainha et Henriette Adèle Rose Lecocq.

Édouard se mariera le 4 septembre 1943 avec Jacqueline Louise Raymonde Mauricette Boulanger et viendra à décéder le 31 janvier 1991 à Boulogne-sur-Mer.

 

Le 24 mars 1922 nait Michel Horace Fernand da Conceição au 87 rue du onze novembre, le 28 mars 1926 naît Madeleine Rose Germaine Josèphe da Conceição et le 07 juillet 1931 naît Manuel Jules Georges da Conceição, les deux derniers voyant le jour au 30 boulevard Lafayette, les parents étant Horácio da Conceição, tailleur d’habits, né à Mesão Frio et Germaine Henriette Josephine Louise Bouchez, le couple s’étant marie le 19 septembre 1919.

Le couple aurait eu au moins un autre fils du nom de André da Conceição, né le 4 décembre 1919 (?).

Michel Horace s’est marié le 17 juin 1943 à Calais à Julienne Zoé Joséphine Ferreira, d’origine portugaise. Il meurt le 2 décembre 2010 à Calais.

Madeleine Rose se mariera le 17 juillet 1948 à Calais avec Roger Joseph Loy, quant à Manuel Jules il se mariera le 23 septembre 1955 à Calais et décédera le 19 septembre à Dijon.

 

Le 11 février 1924 naît Henri Léon de Matos au 220 rue de Valenciennes, fils naturel reconnu de Henrique Augusto de Matos originaire de São Martinho do Bispo (Coimbra), menuisier de profession.

Sur l’acte de naissance d’Henrique figure simplement le nom du père. Ce dernier se mariera le 22 août 1932 avec Mariette Boulanger, est-ce elle la mère d’Henri?

Henrique Augusto de Matos était fils de Eugénio Augusto Matos et a embarqué de Lisboa le 26 mai 1917. Il quittera le CEP le 23 avril 1919 et s’installera à ce moment-là au 64 et 66 rue de Boulogne à Calais.

 

Naissances dans des couples dont le père ne fut pas soldat du CEP

 

Nous affirmons que les naissances qui suivent ne sont pas issues de couples dont le père aurait été soldat du CEP, car nos recherches n’ont pas permis de trouver de fiches militaires, par ailleurs les naissances ont eu plus tardivement que les précédentes ce qui vient corroborer que les pères sont arrivés en France après la fin de la I Guerre mondiale.

 

Le 23 octobre 1921 naît Manuel Alfredo Ferreira dos Santos, enfant naturel reconnu par sa mère le 11 janvier 1922, né au 9 quai du Commerce, fils de Alfredo Ferreira dos Santos, charpentier de profession, né le 30 juillet 1892, à Porto et de Marie Pauline Kockenpo.

 

Le 1 février 1924 est né Marieta Lucinia Pinheiro, au 152 rue Château d’Eau, les parents étant Luís Pinheiro, tailleur d’habits, originaire de Mesão Frio (Vila Real) et Licinia dos Anjos, couturière, née à Monção. La déclaration de naissance a été faite en présence de Horácio da Conceição, originaire du même village qu’Alfredo Ferreira dos Santos et ayant la même profession. Horácio Pinheiro, soldat du CEP aurait fait venir Alfredo pour travailler à Calais, après la fin de la Guerre.

 

Le 14 décembre 1927 naît Miguel Horace Albert Raymond da Conceição, fils naturel reconnu, au 47 boulevard de l’Égalité, les parents étant Miguel da Conceição, coiffeur de profession, né le 12 mai 1899, à Santa Cristina (Mesão Frio) et de Alice Prudence Duminy.

Miguel Horace se mariera dans un premier temps le à Calais le 14 juin 1952 à Alfreda Marie Augustine Degosse, 2ème mariage aussi à Calais le 28 avril 1994 avec Jacqueline Berthe Hélène Bourgois, de laquelle il divorcera le 11 octobre 1994. Miguel Horace meurt le 13 juillet 2005 à Bully-les-Mines (Pas-de-Calais).

Notons que le père de Miguel Horace, Miguel da Conceição, est venu en France après la fin de la Guerre, appelé par son familier Horácio da Conceição, les deux étant originaires de Mesão Frio.

 

Le 25 juin 1927 naît Claude Roger da Costa, au 24 rue du Château d’Eau, fils de José da Costa, employé de bureau, né à Viana do Castelo le 31 mars 1895 et Suzanne Truffaut.

Claude Roger da Costa se mariera le 27 mai 1953 à Lisboa, faisant d’une certaine façon le chemin inverse de son père.

 

Nous laissons ici quelques pistes, qui permettront à d’éventuels lecteurs de s’y reconnaître et qui pourraient les inciter à aller plus loin dans la connaissance et la recherche de ses ancêtres lusitaniens.

 

Notes:

(1) https://lusojornal.com/lepouse-du-general-de-gaulle-etait-la-fille-du-vice-consul-du-portugal-a-calais/

 

(2) https://lusojornal.com/la-saga-de-la-famille-de-mendonca-entre-lisboa-et-calais-en-passant-par-paris-bethune-algerie-tourcoing/

 

(3) https://lusojornal.com/les-19-couples-franco-portugais-a-calais-issus-de-la-i-guerre-mondiale/

 

(4) https://lusojornal.com/?s=julio+moura+borges+

 

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