La saga de la famille De Mendonça entre Lisboa et Calais en passant par Paris, Béthune, Algérie, Tourcoing…

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Le nom de famille De Mendonça est présent dans l’histoire du Portugal depuis le XIIIème siècle, histoire qui se prolonge au-delà des frontières.

Dans nos recherches sur les mariages, décès et naissances portugaises dans la ville de Calais, à la suite de la I Guerre mondiale, nous sommes tombés sur indications d’une usine de tulle au nom de Mendonça. Là commencent nos recherches sur cette famille… nous avons remonté le temps jusqu’en 1796.

C’est le 3 octobre 1796 que voit le jour à Lisboa, Eduardo José de Mendonça. Il émigre vers la France bien jeune, à l’âge d’à peine 9 ans, en juin 1805, sans doute avec ses parents, élisant domicile à Paris. C’est dans la capitale française qu’Eduardo José va se marier le 23 septembre 1830 avec Bernardine Marie Caroline Bernes de la Haye.

Par mariage, il obtient la nationalité française le 16 octobre 1830, francisant les prénoms, pour devenir Édouard Joseph de Mendonça.

Joseph meurt assez jeune, à Béthune, à l’âge de 58 ans, où il a exercé en tant qu’enseignant de mathématiques.

L’épouse de Joseph était issue d’une famille d’aristocrates. Le père et le grand-père de Bernardine Marie Caroline de la Haye sont né dans le Nord de la France, à Gravelines, le père de cette dernière, Bernard Louis de la Haye (1767-05/11/1843) y a exercé la profession de percepteur et écuyer, notamment à Bergues, toutefois au moment de la naissance de Bernardine, ses parents, Bernard et Marie Jules Simonis de Dudezeele (27/11/1774 Gravelines – 24/05/1811 Bergues) se trouvaient en Rhénanie du Nord, en Allemagne. Bernardine est née à Warendort.

Marie Caroline Bernes de la Haye décédera bien plus tard que son mari, elle s’éteindra le 24 septembre 1891, à l’âge de 92 ans, dans son arbre généalogique la profession indiquée étant de «rentière».

De l’union du couple Édouard Joseph de Mendonça et Bernardine Marie Caroline Bernes de la Haye naîtra, Édouard Bernard de Mendonça, le 6 novembre 1831, à Paris, il viendra à décéder le 16 mai 1902 à Périlleux (Dordogne). Il se marie le 22 août 1855 à Béthune avec Reine Sophie Delrue (16/10/1825 – 26/11/1889). Au décès de cette dernière, Édouard se remariera le 23 septembre 1890 à Paris avec Marie Julie Madeleine Charlotte Micard (06/02/1840 à Rimini, Italie – 03/10/1920 à Paris).

Le couple Édouard et Reine voyagera et déménagea énormément de fois pour des raisons professionnelles d’Édouard. Édouard Bernard aura eu comme profession, banquier, conservateur d’hypothèques, receveur des domaines et enregistreur. On le trouvera à Chinons, à Périgueux, à Gerbevillier (Meurthe et Moselle) mais aussi en Algérie (La Calle, El Tarf).

Le couple aura 5 fils et une fille, cette dernière, Marthe Sophie de Mendonça n’aura vécu qu’une année.

Un des fils, Frédéric Pierre de Mendonça, né à Bejaio, en Algérie, ne va vivre que 5 mois, la déclaration de décès est faite à Marseille, le bébé ayant décédé le 10 août 1860 à bord du bateau vapeur Sahel. Les autres enfants s’appellent: Albert Gaston, Frédéric Albert, Marc Édouard Albert et Georges Édouard Pierre.

 

Intéressons- nous aux deux derniers fils:

Marc Édouard Albert de Mendonça est né le 12 juin 1864, à Gerbevillier (Meurthe et Moselle), et à 20 ans il fait son service militaire à Vienne. Il se marie le 16 mars 1891 à La Ferté-Vidame (Eure et Loire) avec Louise Clara Neil Dit-St-Pierre, c’est dans la ville de mariage qu’il occupera le poste Receveur de réenregistrement du domaine dès le 22 février 1891. Le couple aura un enfant.

Marc Édouard, lui aussi voyagera beaucoup, pour occuper des postes de sous-Préfet à partir de 1904 à Forcalquier (Basses Alpes), Gaielac (Tarn), Bernay (Eure), Gerbevillier et finalement à Hazebrouck (Nord) à partir de 1909.

C’est grâce à sa détermination que Marc Édouard a été cité à titre exceptionnel au Journal Officiel du 2 mai 1915: «…vingt ans de services civils et militaires… n’a cessé depuis le commencement des hostilités et notamment au cours du bombardement d’Hazebrouck, de remplir ses fonctions avec courage et sang-froid. Par son zèle vigilant, il a pu, dans son arrondissement souvent visé par l’ennemi, d’assurer la continuation des services publics». Marc Édouard Albert de Mendonça décédera le 27 octobre 1920.

L’autre des deux fils du couple Édouard Bernard de Mendonça et Reine Sophie Delrue dont on va faire parler est Georges Édouard Pierre de Mendonça. C’est un peu grâce à lui que nos recherches ont abouti au présent article et histoire de cette famille, c’est à partir de lui qu’il y a une liaison avec Calais.

Georges Édouard est né le 31 janvier 1859 à Bejaia (Algérie). Il se marie le 6 octobre 1885 à Calais à Françoise Justine Celestine Trinquet. Ils divorceront le 14 décembre 1909.

Dans un premier temps, il exerce la profession de marchand de machines à coudre. Cela paraît presque logique, la suite, en date du 31 août 1887, il apparaît comme fabricant de tulle.

Georges Édouard bouge beaucoup, lui aussi. On le retrouve à Tourcoing, en 1889, il immigre vers Anvers, en Belgique, en 1901, la même année il est recensé à Angoulême (Charente Maritime).

Georges Édouard meurt en octobre 1936.

De l’union de Georges Édouard Pierre de Mendonça et de sa première épouse, Françoise Justine Celestine Trinquet, va naître à Tourcoing, le 27 juillet 1889, 2 rue Pont Lottin, Frédéric Albert de Mendonça. Il se mariera le 11 février 1918 à Saint Omer avec Jeanne Hélène Thellier (27/08/1894 à Saint Omer – 01/12/1989 à Helfaut). Au moment du mariage, qui a lieu pendant la I Guerre mondiale, il est soldat du 1er régiment d’artillerie à pied, toutefois la profession indiquée sur l’acte de mariage est celle de fabricant de tulle.

Mendonça – Calais – Tulle: on retrouve ces trois mots sur plusieurs annonces de journaux. Citons le Petit Troyen du 5 octobre 1922 et Les Échos de l’Aisne du 18 octobre 1922. L’annonce était rédigée ainsi: «Représentant: import. fabrique de tulles, dentelles, rideaux et ameublement de Calais possèdent belle collection demande représentant, à la commission pour vis. région. Fournir référence à M.M.G.F De Mendonça, 33 ter, rue du Temple, à Calais (Pas-de-Calais)».

Une carte postale ancienne de Calais montre effectivement une usine de tulle rue du Temple.

Coïncidence – ou pas -, en 1919, au 9 rue du Temple, fonctionnera une cordonnerie du Corps Expéditionnaire Portugais qui essayera de raccommoder ce qui restait de bottes des soldats portugais à la fin de la guerre (lire ICI).

Frédéric Albert de Mendonça décédera le 18 octobre 1936 à Calais à l’âge de 47 ans.

Du mariage de Frédéric Albert et Jeanne Hélène, naît à Calais, Jacques Frédéric Adolphe de Mendonça, le 26 avril 1946, il décédera le 17 juillet 2000 à Marcq-en-Baroeul (Nord). Celui-ci se mariera le 2 janvier 1946 à Guines (Pas de Calais) avec Christine Yvonne Thorel (24/05/1923 à Guines – 01/12/2016 à Villeneuve d’Ascq).

Précédant le mariage de Frédéric Albert et Chrsitine Yvonne, va naître Jean-Pierre André de Mendonça, à Lille, le 26 juillet 1945, celui-ci deviendra médecin-anesthésiste. En date du 18 janvier 1996 portant promotion et nomination dans les cadres des officiers de réserve, Jean Pierre de Mendonça est nommé au grade de Médecin principal de réserve, un autre décret daté du 4 février 2000 est nommé au grade de Médecin en chef de réserve.

Ce dernier se marie le 20 octobre 1972 à Albert (Somme) avec Marie Colette Hermant, née le 20 août 1942, à Paris, cadre infirmière supérieur. De leur union naîtront deux garçons: Sébastien Jacques René de Mendonça, en 1978, et Stéphane Christian Patrick de Mendonça, en 1982.

Partis d’une recherche sur Calais, nous vous avons laissé par notre écrit l’histoire résumé de 7 générations de la famille De Mendonça.

Un manque d’informations ne nous permet pas d’aller plus loin dans notre recherche, surtout à partir du premier Mendonça de notre écrit. En effet, l’acte de mariage entre Édouard Joseph de Mendonça et Bernardine Marie Caroline Bernes de la Haye en date du 23 septembre 1830 aurait disparu, comme 8 millions d’autres actes ont été brûlés pendant la Commune, en juillet 1871, par ailleurs, dans l’acte de décès, le nom des parents ne sont pas indiqués.

 

Histoire des Mendonça

Faisons toutefois une brève histoire sur l’origine du nom de famille Mendonça, au Portugal.

Mendonça (ou Mendonza) est un patronyme toponymique ibérique, originaire des provinces d’Álava et de Biscaye, au Pays basque, en Espagne. L’étymologie est basque, elle vient des termes mendi, montagne, et otz, froid, c’est-à-dire «montagne froide».

Les premières indications remontent à Dom Iñigo Lopes, seigneur de Lodio et Mendoza, la ville dont il a pris son nom de famille, en 1164. Dom Iñigo Lopes était le fils de Dona Sancha Dias de Frias, fille de Don Digo Lopes, huitième seigneur de Biscaye, et Don Lopo Sanches, seigneur d’Alaba et de la vallée de Lodio (1081-1101).

De Castille, en Espagne, le nom de famille passa au Portugal sous le règne de Dom Afonso III (1210-1279) par Fernão Furtado, qui de son mariage avec Dona Guiomar Afonso de Resende, donna naissance à Furtado Mendonça, dont le descendant André Furtado de Mendonça (1558-1611) devindra Gouverneur portugais en Inde.

Le frère de Fernão Furtado, Pedro Dias de Mendonça, était un noble à Séville, en 1253, sous le roi Afonso X de Castille (1221-84). Plus tard, le fils de Pedro Dias de Mendonça, Fernando Arrais de Mendonça, s’installe en Algarve, en 1339.

Il y a eu une expédition sur laquelle plusieurs théories s’affrontent dans laquelle le nom de Mendonça apparaît: la célèbre expédition à Ilha do Ouro (souvent identifiée à l’Australie) commandée par le navigateur Cristóvão de Mendonça en 1521. En fait, depuis le XIXème, plusieurs chercheurs portugais et étrangers ont attribué la découverte de l’Australie aux Portugais ayant à sa tête Cristovão de Mendonza.

Selon le chroniqueur João de Barros, c’est en avril 1519 que D. Manuel envoya en Inde une armada composée de 14 navires et commandée par Jorge de Albuquerque, qui suivait «Cristóvão de Mendonça, fils de Diogo de Mendonça, Alcaide mor de Mourão».

La flotte commandée par Mendonça et destinée à découvrir Ilha do Ouro, se composait de quatre navires: le navire São Cristóvão, sur lequel il voyageait lui-même; la caravelle Rosário, commandée par Pedro Eanes Frances; le brigantin Santo António, commandé par Francisco Polonais; et un parau commandé par Gonçalo Homem.

Plusieurs historiens, tel Armando Cortesão, ont soutenu qu’il n’y a aucune raison de douter que Cristóvão aura poursuivi l’exploration qui lui a été confiée l’année suivante.

Dans l’histoire, on trouve, au Portugal, des comptes avec le nom de Mendonça à Vale de Reis, Cantanhede, Azambuja, des marquis à Loulé, un évêque à Porto, un patriarche à Lisboa.

 

Les Armes des Mendonça

Le blason des Mendonça est formé d’écusson frangé, le premier et le troisième en vert, une bande de rouge bordée d’or, et les autres en or, un S en noir, celui de droite inversé. Timbre: Une aile dorée, chargée d’un S en noir. Les Mendonça Furtados ou Furtado de Mendonça utilisent des armes pratiquement identiques, seulement avec les deux S dans la position graphiquement correcte, et une griffe dorée est ajoutée à l’aile de crête.

 

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