La sardine: de la Baraka au Portugal à la Fabrika en Croatie

En Croatie comme au Portugal, on aime la sardine.

Le musée de la ville de Stari Grad, sur la côte nord de l’île de Hvar, a inauguré à la mi-août une exposition temporaire sur le thème de «Baraka» à la «Fabrika» de ce poisson tant apprécié.

Cette exposition montée par Veronika Gamulin et Viktor Popovic’ est visible jusqu’à fin septembre.

Cette île de Hvar longe la côte dalmate en mer adriatique et se positionne face à Split la deuxième ville de la Croatie.

En parcourant cette exposition très bien présentée, claire et attrayante, dans un espace pourtant assez restreint, sur l’histoire de la manutention de la sardine, mon regard fut porté sur des photographies qui ne m’étaient pas inconnues. Photographies en noir et blanc, sous-titrées de noms de villes portugaises d’Algarve et d’Alentejo. En effet, j’y ai reconnu et relevé: Vila Real de Santo António, Olhão, Portimão, Lagos, Sines et Setúbal.

Fin 19ème siècle, un homme d’affaires industriel et commerçant, après son père Tomaso, Vicko Novak Bonaparte et ses fils, ouvrirent des comptoirs au Portugal, mais pas que.

Pour acheter les sardines aux pêcheurs portugais, les mettre en barils en pratiquant la salaison, d’où le nom Baraka, et les convoyer vers Stari Grad, port abrité en eaux profondes, afin de les manutentionner en conserves. D’où le nom de Fabrika.

Le premier bateau à vapeur qu’il avait acquis, chargé de ramener ses barils vers l’île de Hvar, avait été baptisé par Vicko Novak «Algarve». Bonne publicité pour le Portugal, naviguant de l’océan atlantique vers les hauts de la mer adriatique, en passant par la méditerranée et la mer ionienne.

Les ouvrières croates de l’île les mettaient donc en conserves à la Fabrika des villes voisines de Stari Grad, tel Vrboska, Jelsa ou Sucuraj. Aux dires de ces femmes, leurs salaires à l’époque étaient assez conséquents, elles en gardent un bon souvenir. Et ce, jusqu’aux années 1960.

A la fin de la seconde guerre mondiale, la Yougoslavie décide de s’ouvrir au tourisme. L’air est très pur, sain, recommandé pour la santé, les paysages beaux à couper le souffle, la mer adriatique très propre et ses eaux cristallines – encore aujoud’hui, je confirme – donc rapidement d’autres activités liées à ce secteur en pleine expansion sonnèrent le glas de ces usines de conditionnements de sardines.

Néanmoins le design de ces conserves, leurs emballages cartonnés exposés au Musée de Stari Grad sont littéralement copiés-collés de ce que l’on retrouve de nos jours au Portugal dans les anciennes Fábricas. Voire de nouveau en vente dans les boutiques à la mode à Lisboa et ailleurs.

 

 

LusoJornal