Home Cultura Francisco da Conceição va vous émouvoir avec son roman «Comme un parfum d’éternité»António Marrucho·20 Junho, 2020Cultura Avec son palpitant deuxième roman – «Comme un parfum d’éternité» – Francisco da Conceição est en train de toucher tous ceux qui le lisent. «L’auteur déroule la relation émouvante entre deux femmes dont les parcours de vie mouvementés s’entremêlent dans l’histoire du XXème siècle». Ce deuxième roman a déjà remporté trois prix et est en lice pour un quatrième, alors que le troisième roman est en écriture, la publication étant prévue pour la rentrée littéraire 2021. Francisco da Conceição est né à Roubaix le 14 juillet 1971. Son père était tisserand. Il avait émigré depuis Covilhã vers le nord de la France à la fin des années 60, «pour le travail, pas pour des raisons politiques». A l’époque, les usines du Nord embauchaient beaucoup. Sa mère venait de Gouveia. Ils avaient tous les deux des origines modestes. Francisco da Conceição a fait presque toute sa scolarité à Roubaix (Collège Anne Franck, Lycée Baudelaire). Ensuite il a fait un DUT Carrière juridiques à l’IUT de Roubaix. Finalement il est diplômé de l’École supérieure de commerce de Lille (devenue SKEMA). Qu’avez-vous fait après vos études? Après l’obtention de mon diplôme, j’ai commencé à chercher du travail. Je me suis rendu compte que les métiers auxquels ma formation ne permettait d’accéder ne m’emballaient pas. J’avais commencé à apprendre la guitare et je voulais trouver une activité qui me permette de continuer. Pendant quelques mois j’ai travaillé en intérim, et je suis entré à l’ASSEDIC. J’y suis resté pendant 17 ans. Maintenez-vous des liaisons avec le Portugal? Je considère que c’est une chance d’avoir plusieurs nationalités. J’ai deux pays que je trouve merveilleux. Deux nations avec lesquelles j’entretiens des liens différents. J’ai toujours vécu en France, j’aime le français et c’est dans cette langue que je m’exprime le mieux. J’adore également le Portugal et la langue portugaise. D’abord, je garde avec le Portugal un lien de cœur. C’est une fierté d’être portugais. J’ai pas mal voyagé et j’ai adoré visiter divers endroits du monde. Mais quand je vais au Portugal c’est toujours différent. Je ne vais pas simplement visiter un pays. Le Portugal est mon pays aussi. J’y ai des racines et ça change tout. Je ressens toujours des sensations particulières quand je m’y rends. Quand j’étais enfant, nous y allions tous les étés. Le Portugal ne fait pas uniquement partie de mon histoire, il a également été le magnifique décor d’une partie de mon enfance. Aujourd’hui encore, j’essaye d’y aller tous les ans. Ensuite, j’ai de la famille et, quand je peux, je vais leur rendre visite. Enfin, je regarde régulièrement la télé portugaise, ne serait-ce que pour entretenir mon portugais. Le portugais est une des langues les plus parlées au monde. Et de nombreux artistes l’utilisent dans leurs chansons. J’adore la musique brésilienne et celle du Cap Vert. Grâce au portugais, je me sens proche de ces artistes. Un dernier détail: quand j’ai publié «Comme un parfum d’éternité», j’ai envoyé un exemplaire à Monsieur l’Ambassadeur du Portugal à Paris car je sais que les autorités portugaises sont attentives à ce que font leurs ressortissant à l’étranger. Comment et pourquoi devient-on écrivain? J’ai commencé par écrire des chansons. Quand j’étais enfant il y avait toujours la musique à la maison. Mes parents écoutaient de la variété française (des chanteurs comme Joe Dassin, Serge Reggiani, Jean Ferrat, Francis Cabrel et bien d’autres). Quand j’ai compris que j’étais un artiste j’ai cherché un moyen de m’exprimer. Je me suis naturellement tournée vers la chanson. J’ai auto produit un album en 2006. Écrire une chanson est un exercice dans lequel je me suis très vite senti à l’étroit. On doit écrire une histoire en une seule page. C’est difficile et frustrant. J’ai écrit quelques nouvelles et quand j’en ai eu la possibilité, j’ai commencé à écrire des romans. Comment réussit-on à percer, à se faire éditer un livre? Je ne sais pas s’il y a une recette pour être publié, mais mon parcours du manuscrit à la publication s’est déroulé de façon plutôt atypique. Je suis assez curieux, j’aime bien connaître le secteur d’activité dans lequel j’évolue. Quand j’ai édité mon premier roman, «La blessure de l’ange», j’ai envoyé le manuscrit à plusieurs éditeurs parisiens. J’ai reçu plus de 40 réponses négatives. Parallèlement à cela, je me suis intéressé aux librairies et aux Salons du livre. Par ce réseau là, «La blessure de l’ange» a eu un succès d’estime. Dans la foulée, j’ai écrit «Comme un parfum d’éternité». J’ai envoyé le manuscrit à quelques éditeurs parisiens (moins de 10). J’ai multiplié les salons et les séances de dédicaces pour aller rencontrer mes lectrices et lecteurs. J’ai commencé à recevoir des messages de lectrices, de lecteurs me disant à quel point mon second roman les avait touchés. Puis un jour, une commerciale de chez Flammarion a lu «Comme un parfum d’éternité» et l’a envoyé a des éditrices de son groupe. C’est comme ça que mon second roman est arrivé chez ‘J’ai lu’ (Les éditions ‘J’ai lu’ font partie du Groupe Flammarion). ‘J’ai lu’ m’a ensuite contacté. J’avoue que je n’étais pas dans une démarche de trouver un éditeur quand c’est arrivé! En tant qu’écrivain, cherchez-vous à faire passer des messages? Il y a de nombreux thèmes qui me tiennent à cœur: la tolérance, l’égalité, le pardon, le fait de ne pas juger les gens, et bien d’autres encore. Écrire un roman c’est pour moi une belle occasion de les aborder. Inventer une histoire, créer des personnages, ça permet de mettre en scène plusieurs aspects d’un même thème, sans prendre position. La magie du livre permet à chacun de réfléchir, de se positionner. C’est un moyen d’expression qui laisse beaucoup de liberté aux lectrices et aux lecteurs. C’est une belle façon de partager sans imposer son point de vue. J’adore vraiment cette idée. Que racontent vos livres, quel type d’histoires aimez-vous raconter? Mes romans relatent toujours des parcours de vie. Ce qui m’intéresse c’est l’être humain. Bien souvent je le trouve très touchant, quand il est face aux difficultés de la vie, ou lorsqu’il est en situation de choix. Dans votre livre, vous racontez l’histoire de deux femmes. Ne faites-vous pas raconter à Caroline un peu de vous et à Marie des morceaux d’histoires de proches à vous? Mes histoires sont totalement inventées. Il n’y a rien d’autobiographique dans mes livres. Cependant, il y a toujours une part de nous dans nos romans. C’est quelque chose de mystérieux l’inspiration. On ne sait pas exactement d’où elle vient, mais elle s’exprime à travers nous. Même si ces histoires sont imaginées, il y a ma vision de la vie entre les lignes. Quand vous écrivez, adressez-vous à un certain type de lecteurs? Quand on écrit, on écrit toujours pour quelqu’un. Mais, au moment de la création de l’histoire, quand on rédige, on ne sait pas pour qui on écrit. C’est quand le roman est terminé et qu’on commence à le partager, que cet aspect-là des choses se dévoile. Quels écrivains, vous aimez et vous inspirent? En écrivain classique, j’adore Guy de Maupassant. En auteurs contemporains, Éric Emmanuel Schmitt et David Foenkinos. En auteur portugais, j’aime José Rodrigues dos Santos… mais je le lis en français! Un 3ème romain va bientôt être édité? Oui, je suis dans la rédaction de mon troisième roman. Je ne parle jamais du contenu de mes romans avant qu’ils ne soient terminés. Les éditions ‘J’ai lu’ vont rééditer «Comme un parfum d’éternité» à partir du 14 octobre 2020. La vie d’une telle édition en grand format dure environ un an. Mon troisième roman sortira sans doute alors, pour la rentrée littéraire de septembre 2021. Vous avez déjà reçu des prix pour vos romans. Les prix sont-ils importants pour un écrivain? Jusqu’à présent, j’ai reçu trois prix littéraires pour «Comme un parfum d’éternité»: le prix littéraire de la ville de Somain, en décembre 2018, le prix littéraire du salon du livre de Bapaume, en mars 2019 et le prix littéraire régional Hauts-de-France du Lion’s Club, en juin 2020. Je suis en lice pour le prix littéraire national du Lion’s Club. Un prix littéraire c’est une reconnaissance. Bien souvent, les jurys sont composés de lectrice et de lecteurs et de professionnels du livre. À titre personnel c’est gratifiant. En plus, cela permet de bien mettre en valeur le roman. Est-ce important pour vous de partager vos expériences au niveau des écoles? Pour moi, partager mon expérience est une évidence. Depuis septembre 2015 j’anime des ateliers d’écriture de chansons dans les écoles primaires, mais également dans certaines médiathèques et au Lam de Villeneuve-d’Ascq. Je fais aussi des interventions d’éveil musical auprès des tout petits. C’est merveilleux de travailler avec des enfants. Il y a un vrai échange. J’ai animé également des ateliers d’écriture autour de «Comme un parfum d’éternité» avec des élèves de seconde du Lycée Valentine Labbé de La Madeleine. C’était vraiment émouvant de voir des jeunes de 15 ans touchés par l’histoire de Caroline et de Marie. Qu’avez-vous fait pendant la période de confinement? J’ai fait énormément de choses. Je suis quelqu’un qui ne s’ennuie jamais. J’ai travaillé sur mon troisième roman. J’ai un peu lu. J’ai jardiné et j’ai bricolé. Le moment actuel vous préoccupe-t-il? J’avoue que je ne regarde pas beaucoup les actualités. Je vis beaucoup dans mon monde! Je suis optimiste et, malgré ce qu’on peut entendre, je garde la foi en l’être humain. Même si nous avons des défis importants à relever, je n’ai pas un tempérament préoccupé. Pensez-vous que le moment que nous traversons va avoir une influence sur la littérature, sur votre écriture? Comme je vous le disais, l’inspiration reste un grand mystère. Même si les choses que nous vivons nous influencent, j’avoue que je suis incapable de mesurer leur impact sur mon écriture. [pro_ad_display_adzone id=”37509″]