Au Lycée Montebello de Lille on a rappelé le demi-siècle de la Révolution des Œillets et pas que…



Ça y est, la première manifestation dans la région lilloise s’est tenue, pour rappeler que la Révolution des œillets au Portugal qui a eu lieu il y a un demi-siècle. L’exemple nous a été donné par l’enseignante Anna da Silva Rocha et les élèves de la Section de Portugais du Lycée International Montebello de Lille, ce samedi 27 janvier, de 9h00 à midi, dans le cadre de la Journée Portes Ouvertes.

Une occasion pour faire également la promotion de l’enseignement de la langue portugaise, qui en a bien besoin, avec cette année un grossissement du nombre d’élèves en seconde à Montebello : 15 jeunes, plus qu’en 1ère avec 8 et 4 en terminale. Ce samedi marquait le début du «recrutement» pour l’année scolaire 2024-2025.

Parmi les visiteurs de la première heure, les Consuls honoraires du Brésil et du Portugal, respectivement Daniel Boulagnon et Bruno Cavaco, ainsi que les membres de l’association Ibérica de Seclin, David Vasconcelos et Estella la Peli Linares.

Bien organisés, les élèves de portugais avaient chacun (ne) sa mission : à l’entrée du Lycée, dans les couloirs pour orienter vers la salle 10, où enseignante et élèves répondaient aux questionnements de parents et leurs enfants qui les accompagnaient pour la visite en vue de futurs choix d’orientation.

Le drapeau du Portugal était bien mis en évidence, ainsi que celui du Brésil. Sur le carton d’invitation il était écrit : Rumo à Liberdade «O povo unido, jamais será vencido», sur les marques pages qui étaient distribués, l’un deux rappelle qu’au but d’une arme, un œillet a été planté : «Revolução dos Cravos – 25 de abril de 1974», sur le deuxième toujours avec la fleur de couleur rouge : «Para te conhecer, para te nomear : Liberdade» et sur le troisième on voit des soldats avec l’œillet glorifié avec le mot en dessous : «Liberdade».

Un document exposé explique le pourquoi de choisir le portugais comme langue LVC, des livres de portugais sont présentés sur une table, à côté les manuels utilisés dans le cursus de portugais : «Olá, tudo bem», présentation de la lusophonie, des images touristiques. Sur une des tables, les Bolachas Maria et Tremoços, lupins, nous rappellent qu’ils sont également des symboles forts du Portugal, à côté du coq de Barcelos, dont sa légende nous est racontée.

Un carton qui pend au milieu de la salle fait rappeler une télévision, sur l’écran on s’y photographie pour garder un souvenir du passage par ce petit Portugal, la salle 10 du Lycée Montebello à Lille. Sur les deux côtés de l’écran des images qui rappellent, d’un côté celles qui furent de Salazar, telles que les couvertures des livres de primaire de l’époque, de l’autre côté, l’évocation du 25 Avril.

Sur le mur du fond, deux tableaux : un qui parle de Salazar et l’autre sur le 25 Avril.

Sur celui de Salazar, des images dans lesquelles on peut lire les valeurs du régime de Estado Novo : le culte de l’héros, le colonialisme, le christianisme, la patrie, la famille, la ruralité. Sur un autre, des femmes portugaises : grâce à l’Estado Novo tu as… à Salazar tu dois… a Salazar tu dois… a Salazar tu dois, voter Salazar, c’est la garantie de paix et de pain.

Sur le deuxième, celui du 25 Avril, d’autres valeurs apparaissent : la Liberté, ‘Fascisme plus jamais’, l’image d’un enfant qui recueille un œillet sur la pointe de la G3, la colombe et le slogans : soldat ami, le peuple est avec toi, le peuple est avec le MFA (Mouvement des Forces Armées), 25 avril toujours, l’icône de la révolution, Zeca Afonso.

Un tableau rappelle les premières étapes de la Révolution, de la liberté, jusqu’au 2 avril 1976 et la promulgation de la nouvelle constitution.

Des tableaux conçus et créés par les élèves et l’enseignante, avec des messages forts en défense des valeurs du 25 Avril, de la Révolution des Œillets qu’il faut de ne pas oublier, pas oublier non plus : la promotion de la langue de Camões, sa défense, sa préservation en France est loin d’être gagnée.

La salle 10 a été bien visitée. Le résultat ? À la rentrée scolaire prochaine, 2024-2025… toujours le doute, alors que l’espagnol, l’anglais, l’italien et même l’allemand se posent bien moins de questions… ça roule : du primaire, au collège, du collège au lycée, du lycée à l’université… au maintien en France.

Qu’il serait bon que les mêmes Portes Ouvertes puissent se répéter dans 50 ans, avec des images d’un centenaire et des photos d’un cinquantenaire, avec comme légende en-dessous de l’une des photos de ce 27 janvier 2024: «la lutte pour la langue portugaise en France: l’autre révolution… gagnée». Faisons un rêve.

LusoJornal