João Martins Pereira, un franco-portugais à la tête des jeunes socialistes européens

Du 16 au 19 juillet, Massy accueille le 17ᵉ Congrès de la YES (Young European Socialists), réunissant plus de 45 délégations venues de toute l’Europe. L’un des moments clés est l’élection de João Martins Pereira à la présidence du mouvement.

Militant socialiste depuis ses 18 ans, élu local et engagé sur les questions européennes, ce franco-portugais de 28 ans incarne une génération de gauche qui veut peser dans le débat européen. Nous l’avons rencontré à la veille de ce tournant politique.

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Quel a été votre parcours politique jusqu’à cette candidature à la présidence des Jeunes Socialistes Européens ?

Je suis membre du Parti socialiste français depuis 2014, mais aussi du Parti socialiste portugais. Mon engagement a commencé localement, et je suis aujourd’hui élu d’opposition à Charenton-le-Pont, depuis 2020. Ce parcours m’a progressivement amené à m’impliquer à l’échelle européenne. J’ai d’abord été responsable des questions européennes et internationales au sein des Jeunes Socialistes français, puis représentant de la délégation française au Bureau de la YES de 2021 à 2023. En octobre 2023, j’ai été élu Vice-Président de la YES. Depuis deux ans, je travaille activement au sein de l’organisation, tant sur les dossiers que je pilote que dans sa représentation externe. C’est dans la continuité de ce parcours collectif que ma candidature à la présidence s’est construite. Après des échanges internes, nous avons trouvé un équilibre, et je suis aujourd’hui le seul candidat pour devenir le prochain Président des Jeunes Socialistes Européens.

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Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être candidat à la présidence de la YES ?

C’est un immense honneur, bien sûr, une grande joie aussi – mais avant tout, une grande responsabilité. Cette candidature marque un point d’inflexion après près de onze années de militantisme, en grande partie tournées vers les questions européennes, ce qui est cohérent avec mon parcours et ma double culture. C’est une responsabilité à plusieurs niveaux : vis-à-vis de ma famille politique à l’échelle européenne, mais aussi face aux défis que traversent l’Europe, le monde, et surtout la jeunesse aujourd’hui. La présidence de la YES n’est pas un titre honorifique : c’est un mandat exigeant, qui suppose deux années de travail intense avec l’ensemble de l’équipe qui travaillera autour de moi.

J’ai également fait partie de la liste menée par Raphaël Glucksmann aux dernières élections européennes, et j’ai contribué, en tant que Secrétaire national à l’Europe et à l’International des Jeunes Socialistes, à la rédaction du programme. Cette candidature à la YES, c’est une nouvelle étape pour continuer à agir, proposer et construire au service de notre projet européen et international.

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Quelles seront vos priorités en tant que futur Président des Jeunes Socialistes Européens ?

Nous sortons d’un mandat particulier, marqué par la crise du Covid, qui a profondément bouleversé le fonctionnement de notre organisation. Il a fallu relancer des activités mises en pause, retrouver une dynamique collective, et préparer les élections européennes. Ce travail de relance a occupé une bonne partie des deux dernières années.

Pour la suite, mes priorités seront claires. D’abord, travailler sur le fond : produire des propositions ambitieuses et concrètes, et les porter auprès de nos partenaires de la famille socialiste européenne. Nous devons continuer à construire notre programme politique avec clarté, et faire en sorte qu’il pèse dans les débats.

Ensuite, la YES est une organisation parapluie, qui rassemble plus de 65 structures de jeunesse en Europe et au-delà. Je veux qu’elle soit pleinement au service de ses membres, en les soutenant dans leurs combats nationaux et en renforçant leur impact local, régional et national. L’objectif est clair : aider à faire élire des Gouvernements de gauche, et en particulier socialistes, partout où c’est possible.

Enfin, nous devons nous adresser à toute la jeunesse européenne, dans toute sa diversité. Pas seulement aux grandes villes ou aux milieux militants, mais aussi aux jeunes des zones rurales, des territoires ultramarins, et à ceux qui se sentent aujourd’hui éloignés du débat politique. Trop souvent, cette jeunesse est laissée de côté – et c’est parfois dans ce vide que l’Extrême droite prospère. Notre responsabilité est de leur parler, de les écouter et de leur proposer un horizon progressiste. Être utiles : à nos organisations membres, à la jeunesse, à notre famille politique. C’est ça, notre cap.

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À quoi va servir ce 17ème Congrès des Jeunes Socialistes Européens ?

Nos Congrès ont trois grandes missions. La première, c’est le renouvellement du fond politique : nous allons voter un certain nombre de textes, actualiser notre feuille de route et réaffirmer nos positions collectives. Ce sera aussi l’occasion d’adopter des résolutions sur des sujets d’actualité ou des enjeux importants.

La deuxième mission, c’est de permettre aux délégations de se rencontrer. Plus de 45 organisations vont faire le déplacement ce week-end. C’est un moment clé pour échanger entre nous, renforcer les liens et entendre des interventions de figures majeures de notre famille politique, en France comme à l’échelle européenne.

Enfin, la troisième mission, c’est le renouvellement de nos instances : nous allons élire une nouvelle Direction, avec un Président, un Secrétaire général, des Vice-Présidents, ainsi que les membres de la Commission de contrôle.

Concernant les sujets abordés, on parlera notamment de la situation internationale : notre soutien réaffirmé à l’Ukraine, la condamnation de ce qui se passe au Moyen-Orient, et la dénonciation du génocide en cours à Gaza, avec un appel clair au cessez-le-feu et à la paix. On discutera aussi d’autres enjeux essentiels : nos libertés, la défense des démocraties, la liberté d’expression, la crise du logement, l’écologie ou encore la question de l’intelligence artificielle. Et pleins d’autres sujets, aussi, qui touchent toute la société, mais qui affectent la jeunesse de manière très spécifique.