Home Cultura «Contes de la Montagne», de Miguel Torga (éd. Chandeigne): Un chef-d’œuvre de la littérature portugaiseDominique Stoenesco·11 Maio, 2020Cultura Avec ces «Contes de la Montagne», de Miguel Torga, la Bibliothèque Lusitane des éditions Chandeigne, où figurent déjà Mia Couto, Guimarães Rosa et Machado de Assis, pour ne citer que ceux-là, s’enrichit d’un autre grand nom de la littérature portugaise. Poète, romancier, dramaturge, essayiste et médecin, issu d’une famille pauvre, Miguel Torga (1907-1995) est né à São Martinho de Anta, province de Trás-os-Montes, «ce pays tellurique et fluvial», tout en haut des coteaux immenses où ondulent les vignobles de la vallée du Douro. Très tôt il est envoyé à Porto comme serveur. Puis il fréquente le séminaire à Lamego. À 13 ans il part pour le Brésil, seul, travailler dans la ‘fazenda’ de son oncle. En 1925, il rentre à Coimbra et suit des études de médecine. En 1928 il publie son premier recueil de poèmes, «Ansiedade», sous le pseudonyme de Miguel Torga («torga», variété de bruyère connue pour sa résistance). Résistant au salazarisme, censuré, il est l’auteur d’une œuvre exceptionnelle par son ampleur et sa diversité, dont le grand récit romanesque «Création du monde» et les 16 volumes du «Journal». Le présent volume réunit les «Contes de la Montagne» et les «Nouveaux contes de la Montagne», traduits par Claire Cayron, formant un ensemble considéré comme un chef-d’œuvre de Miguel Torga. Les 45 nouvelles de cet ouvrage ont été écrites et revues entre 1939 et 1980. Elles dépeignent la forte réalité rurale portugaise, celles des montagnes du Nord du Portugal, de la misère et de la solitude de ses paysans. L’auteur ausculte les hommes et les femmes de ce monde âpre, hostile et silencieux, à l’écoute de leurs joies et de leurs peines. Commentant ces «Contes de la Montagne», dans le journal Le Monde, Nicole Zand souligne que «chacun de ces contes, en quelques pages, contient à la fois une part de réalité et une soif d’absolu». Puis, à propos de son style, elle met en exergue «la puissance d’évocation des images» et «une écriture dont la concision à la limite de la sécheresse débouche sur l’émotion». En ces temps de (dé)confinement, où nous avons l’impression parfois de naviguer à vue, déboussolés par la pandémie et tous ses dommages collatéraux, la lecture de Miguel Torga, certes, n’y changera pas grand-chose matériellement, mais elle peut, par la puissance de son écriture et l’évocation de son monde tellurique, nous offrir une autre vision de notre condition humaine. [pro_ad_display_adzone id=”37509″]