Le Portugal à l’origine des «minutes de silence»

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Ces derniers temps, ces derniers mois, beaucoup de minutes de silence ont été célébrées, malheureusement, dira-t-on: en honneur du personnel hospitalier, en honneur de l’enseignement décapité, en honneur de paroissiens de Nice, en honneur de soldats tués…

Ce 11 novembre, à 11h00, un peu partout en France et dans le monde, une minute de silence a été respectée en souvenir des combattants de la I Guerre Mondiale. Y aura-t-il une minute de silence, ce 13 novembre, en l’honneur des innocents du Bataclan? Cela fait 5 ans.

Un peu partout, en Europe, on a vu des footballeurs, ces derniers temps, faire une minute de silence en honneurs du personnel hospitalier, en honneur de ceux qui ont perdu la vie pour cause de Covid-19, en honneur d’un ancien joueur décédé… On a même vu des hommes, femmes, anonymes, personnages connus, policiers et autres, poser le genou par terre et faire une minute de silence pour cause de drames racistes, d’intolérances.

Mais sait-on d’où vient le rite de la minute de silence, utilisée presque par tous les peuples et tous régimes? Comment cette idée de se taire pendant une minute en signe de respect pour la mort d’une ou de personnes? Minute de silence qui parfois – voire souvent – est bien plus significatif, plus poignant, qu’un long discours.

La version la plus répandue de l’origine du geste est qu’il s’est produit pour la première fois au Portugal, lorsque le Parlement portugais a reçu la nouvelle de la mort du diplomate brésilien Barão do Rio Branco, de son véritable nom José Maria da Silva Paranhos Junior, mort le 10 février 1912. Tout le Parlement portugais s’est levé et a gardé le silence pendant 10 minutes en son honneur, le 12 février.

Une autre version dit qu’un journaliste de Melbourne, Edward George Honey, a été le premier à proposer une période de silence pour la Journée nationale de la mémoire, dans une lettre publiée dans le London Evening News le 8 mai 1919. Cette suggestion a attiré l’attention du roi George V. Après avoir testé le caractère pratique d’un silence de cinq minutes – une tentative a été faite avec des gardes de grenadier se tenant silencieusement au garde-à-vous – le roi a publié une proclamation, le 7 novembre 1919, dans laquelle il a appelé à un silence de deux minutes. Sa proclamation appelle à «l’arrêt de tout mouvement, afin que, dans le calme absolu, les pensées de chacun puissent se concentrer et vénérer la mémoire des glorieux morts».

À 11h00 du matin, le 11 novembre 1919, les Australiens, pour la première fois, se sont arrêtés et se sont levés en hommage silencieux aux hommes et aux femmes de la Force impériale australienne qui sont morts sur les champs de bataille au Moyen-Orient, à Gallipoli et en Europe.

Dès lors, ce rite fut adopté par toutes les Assemblées européennes, se répandant plus tard pratiquement dans le monde entier, le temps de silence étant cependant réduit à 1 minute.

En somme, ce n’est pas le temps lui-même qui compte, mais ce qu’il représente.

 

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