LusoJornal / Jorge Campos

Manuel Mendes: «Je suis portugais, je suis français, mais je suis musicien avant tout»

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Manuel Mendes est professeur de musique dans le secondaire, mais aussi musicien et Président de l’Association Culturelle Portugaise de Saint Étienne (42). Passionné par la musique traditionnelle portugaise, il nous partage son désir de promouvoir celle-ci dans la région de Saint Étienne. Également membre des groupes de l’association, le musicien espère pouvoir reprendre les répétitions rapidement et en toute sécurité grâce à la campagne de vaccination.

En 1970, Manuel Mendes arrive clandestinement en France à l’âge de 7 ans. Il commence les cours de musique dès 10 ans. Rapidement il décide d’en faire son métier. C’est en grandissant que Manuel Mendes découvre la musique traditionnelle portugaise et la musique classique qui retiendront rapidement son attention. Au cours de ses études, il a effectué plusieurs stages de musique classique ainsi qu’une maîtrise sur le Fado de Coimbra et les chants de la Révolution des Œillets au Portugal.

En 1986, il réalise un spectacle avec la participation de la Maison de la culture de Saint Étienne et l’Université Jean Monnet où il rencontre l’Association Culturelle Portugaise. Cette dernière lui propose alors d’être à la tête de leur chorale. Et des années plus tard… il en est devenu le Président.

Manuel Mendes joue de nombreux instruments comme la guitare, l’accordéon, le saxophone, mais aussi de nombreux instruments traditionnels de musique portugaise comme la guitare portugaise, la mandoline ou le cavaquinho.

Cet intérêt pour les instruments traditionnels lui vient, bien sûr, de ses origines, mais essentiellement de son attrait pour la richesse de la musique portugaise chantée et accompagnée par des instruments. «Cette musique, elle m’a parlé parce qu’au niveau de la richesse des régions portugaises, il y a énormément de styles différents et très intéressants. Les mélodies sont très belles et cela m’a inspiré pour faire des arrangements pour la chorale de l’association» affirme le professeur de musique au LusoJornal.

Aujourd’hui, Manuel Mendes essaye, à travers l’association, de faire connaître cette musique traditionnelle qui est largement représentée dans les médias au Portugal. «Au Portugal, les médias laissent de la place à la musique traditionnelle. Ils font des choses absolument merveilleuses, très bien orchestrées, c’est un pur plaisir. C’est une richesse qui est tout autre, mais une richesse importante. Cela donne une identité commune, les nouvelles et anciennes générations peuvent se retrouver autour d’une table et chanter les mêmes chansons».

Pourtant, Manuel Mendes regrette de ne pas trouver en France cet intérêt pour la musique traditionnelle. «En France, à la télé par exemple, on voit beaucoup de choses, mais rien de diversifié. Les émissions de musique sont faites pour plaire aux gens, mais il n’y a pas véritablement une manière de cultiver ou de renseigner sur la musique traditionnelle française. Elle est très riche, mais les médias ne lui donnent aucune place».

Une richesse musicale que Manuel Mendes partage par le biais de 3 groupes associatifs: «Cantores da Terra», «Momentos Ibéricos» et «Cancioneiro», ce dernier est désormais à l’arrêt. «Ça fait deux ans qu’on n’a pas tourné. Nous n’avions plus de temps, donc on a arrêté à ce moment-là».

Cependant, les deux autres groupes restent actifs et comptent bien continuer leurs spectacles «à thème, avec de la danse, du théâtre et beaucoup de musique», lorsque la situation sanitaire le permettra.

La pandémie actuelle a forcé l’Association Culturelle Portugaise de Saint Étienne a stopper leur activité depuis un an, seul les cours de portugais sont effectués en distanciel. «Tout le monde a envie de retourner chanter, on a tous hâte de se remettre au travail et de partager ce qu’on aime. Mais nous sommes conscients qu’il faut avant tout protéger la santé de tous. Nous traversons une situation particulière et il faut savoir s’adapter» explique Manuel Mendes au LusoJornal.

L’association espère reprendre en septembre, dans «un maximum de sécurité» étant donné que plusieurs membres ont déjà pu être vaccinés.

 

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