Prix Camões 2018 pour l’écrivain capverdien Germano Almeida

Le Prix Camões 2018 vient d’être décerné à l’écrivain capverdien Germano Almeida.

Créé en 1988, le Prix Camões est considéré comme le plus grand prix littéraire attribué à un auteur de langue portugaise.

Le jury de cette 30ème édition du Prix Camões était composé de Maria João Reynaud (Portugal), Manuel Frias Martins (Portugal), Leyla Perrone-Moisés (Brésil), José Luís Jobim (Brésil), Ana Paula Tavares (Angola) et José Luís Tavares (Cap-Vert).

Le premier lauréat du Prix Camões fut l’écrivain portugais Miguel Torga, en 1989. Citons, parmi d’autres lauréats, Jorge Amado, José Saramago, Pepetela, Eduardo Lourenço, Luandino Vieira, António Lobo Antunes, Mia Couto et Manuel Alegre l’an dernier.

Né à Boa Vista (Cap-Vert) en 1945, avocat de formation, Germano Almeida est actuellement un des écrivains africains d’expression portugaise les plus appréciés. Il s’est fait connaître notamment avec la publication de son premier roman «Le Testament de M. Napumoceno da Silva Araújo» (titre original: «O Testamento do Sr. Napumoceno da Silva Araújo»), en 1989. Porté à l’écran en 1998, ce livre a constitué un tournant dans la littérature capverdienne. Après une littérature marquée par des thèmes liés à l’histoire et à la terre capverdiennes, à travers lesquels on pouvait percevoir une recherche presque obsessionnelle d’identité nationale, on s’oriente ici vers le roman urbain et psychologique.

Dans «Le Testament», Germano Almeida nous fait une peinture assez critique de la petite bourgeoisie de Mindelo (île de São Vicente), ce «petit port aux eaux calmes», lieu où vit l’auteur.

À la mort de M. da Silva Araújo, illustre négociant, Carlos, son neveu, se voyait déjà Directeur de la société d’importation et d’exportation Araújo Lda. Mais la vie de son oncle cachait bien des secrets, révélés grâce à son long testament et à des cassettes enregistrées pour sa fille illégitime Graça, héritière inattendue de sa fortune. Peu à peu, celle-ci découvre la vraie personnalité de son père: un homme ambitieux et rusé, qui s’était enrichi en vendant dix mille parapluies dans un pays où règne la sécheresse…

Avec un humour mordant et dans un style très proche de la tradition orale, l’auteur nous présente ici les intrigues et les fausses apparences d’un milieu social beaucoup moins rangé qu’on ne pouvait le penser.

 

 

LusoJornal