Stéphane Pinto, médiatique défenseur des pêcheurs et de sa filière: une voix qui a compté

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Ça y est, l’Union Européenne a finalement réussi un accord avec l’Angleterre après sa sortie de l’Union. Quelques-uns diront: il était temps!

Parmi les thèmes de discussion et de discorde: la pêche.

Lusojornal dans ses colonnes a fait cet été reportages sur José Pinto (1) et sur Vinotec (2). José Pinto est fils de poilu portugais, pêcheur, restaurateur, actuellement commerçant en retraite à Boulogne-sur-Mer. Lors de la visite du Ministre portugais de la Défense, il a eu l’occasion de parler avec celui-ci et de montrer un cadre avec la photo de son père.

Parmi les enfants que José Pinto a élevé, Stéphane Pinto, âgé actuellement de 52 ans, a par la force des choses – son père tombant malade – repris le flambeau, en devenant patron pêcheur basé à Boulogne-sur-Mer.

Stéphane Pinto est devenu l’une des figures médiatiques de cette fin de négociations sur la pêche à l’approche du Brexit.

Vice-Président du Comité régional des pêcheurs des Hauts-de-France, à la suite de l’accord avec les britanniques, déclarait sur CNews: «ce 24 décembre et l’accord, on va dire que c’est un cadeau de Noël puisque notre crainte c’était d’être interdit de pêche dans les eaux anglaises».

Il précisera: «Je suis satisfait à 80% parce qu’on va pouvoir continuer à pêcher dans les eaux anglaises. C’était la première inquiétude que les pêcheurs de France et même du reste de l’Europe avaient et craignaient».

Pour ce qui est des moins 25% de quota prévu par l’accord, c’est quelque chose qu’il faut détailler en profondeur pour avoir les aboutissants, estime Stéphane Pinto.

«Mais en tout cas, notre première inquiétude était vraiment l’interdiction d’entrer dès le 1er janvier dans les eaux anglaises, car dans les Hauts-de-France ça représente 75% de notre temps. Il y a 15 jours on avait la crainte d’être exclu des eaux anglaises, là on ne l’a plus et on a une visibilité sur 6 ans».

Le vice-Président du Comité régional des pêches des Hauts de France rappelle que la principale attente aujourd’hui c’est que le Gouvernement français travaille avec les autres pays membres de l’UE pour négocier au mieux pendant les six prochaines années sur «l’après».

Pour l’instant, le grand danger que Stéphane Pinto craignait, est écarté: l’arrivée à une trop grande concentration des pêcheurs sur les côtes françaises, ce qui aurait des conséquences catastrophiques sur la nature et sur les ressources marines.

Stéphane Pinto pêche la sole au filet avec son équipage à bord de son bateau, le Don Lubi. Son orientation était vers la restauration, toutefois ce métier éprouvant, fascinant et ancestral, il a très vite appris à l’aimer… à tel point qu’il s’engage dans sa défense. Vice-Président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins des Hauts-de-France, il se rend à Bruxelles chaque année pour discuter des quotas de pêche et partager sa réalité du métier de pêcheur.

Dans une interview il dira: «Cette expérience m’a permis d’acquérir une représentativité au niveau national, mais aussi sur la scène européenne car ma détermination et ma prise de décision sont restées sans faille pour le bien de tous. Cela m’a fait comprendre aussi que, fort de conviction, de volonté et d’envie, rien n’est impossible. J’aime la pêche, la chasse que j’associe très bien avec la protection de la nature puisque je la respecte. Attentif aux valeurs et à la pensée de l’autre, je m’inscris pleinement dans le dialogue, l’échange et la construction sur chaque sujet évoqué…»

Lors des dernières Législatives, il interpelle tous les candidats de sa circonscription sur sa profession, en leur demandant ce qu’ils proposent pour sauver sa filière.

Au dernières élections Municipales, il se présente à la Mairie d’Ambleteuse à la tête de la liste: «Tous d’accord, Ambleteuse d’abord».

Stéphane Pinto est, pour ainsi dire, de toutes les luttes, au niveau de la défense des pêcheurs, de sa filière et de la nature: un de ses combats, qu’il a défendu jusqu’au la Commission de la pêche du Parlement européen, c’est l’interdiction, l’extension et l’expérimentation de la pêche électrique en mer du Nord.

Stéphane Pinto a notamment participé à plusieurs débats, à la suite de la projection du film «What the Fish», débat dénonçant les subventions à la pêche industrielle, de la destruction des emplois et des écosystèmes marins dans le Nord.

Des quelques sorties médiatiques, citons ici quelques unes de Stéphane Pinto:

Sur RMC Bourdin Direct, le 17 janvier 2019, il affirmait au vu des difficultés du moment: «Si je devais avoir une position par rapport à l’UE, très clairement, je demanderais à sortir aussi».

En ce début de mois de décembre, sur RTL Midi, il restait positif: «Il y a encore un avenir dans la pêche, même si on commence à manquer de ressources du fait de l’utilisation du filet électrique… par ailleurs, on ne peut pas perfuser indéfiniment la filière, libérons un peu l’espace maritime en permettant la sortie dignement des professionnels qui ont envie d’en sortir, je demande que notre filière soit soutenue le temps de trouver un accord avec le Royaume Uni». C’est ce message qu’il a essayé de transmettre au Premier Ministre, Jean Castex, lors de leur rencontre du 3 décembre.

Juste avant l’accord sur le Brexit, Stéphane Pinto a rencontré l’eurodéputée Karima Delli, en visite à Boulogne-sur-Mer pour parler du Brexit et de la pêche par filet électrique.

À la suite de l’accord entre UE et la Grande Bretagne, c’est sur le 13H de TF1, du jour de Noël, que Stéphane Pinto s’est exprimé sur l’accord.

Stéphane Pinto est à la fois patron, marin pêcheur, mais aussi un défenseur de la nature. Il dit dans une vidéo consultable sur internet: «Je protège l’océan parce que je l’aime. Je voudrais aussi qu’on le protège autant que je l’aime. A partir du moment où on respecte le milieu dans lequel on se trouve, on a un retour positif et je l’ai, moi, de l’Océan, parce que je le respecte».

 

(1) https://lusojornal.com/la-belle-histoire-des-jose-pinto-pere-et-fils-ou-lhistoire-dune-famille-de-poilu-portugais/

 

(2) https://lusojornal.com/le-temple-du-porto-a-boulogne-sur-mer-500-references-a-vinotec-o-port/

 

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LusoJornal