Home Cultura Un livre par semaine Un livre par semaine: «Contretemps / Contratempo», de Pedro MexiaDominique Stoenesco·22 Setembro, 2018Un livre par semaine En juillet dernier, Pedro Mexia était invité au Festival Voix Vives en Méditerranée, à Sète, pour la présentation de son recueil de poèmes «Contretemps / Contratempo», publié par les éditions Al Manar, et que nous avons eu le plaisir de traduire. Le présent volume est une sélection de poèmes tirés de son premier livre de poésie, «Contratempo». Né à Lisboa en 1972, après des études de Droit, Pedro Mexia a commencé à écrire dans des revues et des journaux, puis il a été Directeur-adjoint de la Cinémathèque portugaise. Actuellement il est le Conseiller culturel du Président de la République du Portugal. Ses publications, au nombre d’une vingtaine, réunissent poésie, traductions et pièces de théâtre. Il a également fait partie du jury du Prix Camões qui récompense les auteurs de langue portugaise. La poésie de Pedro Mexia se caractérise par une écriture fragmentée et synthétique, donnant ainsi l’impression d’une grande simplicité. Ses thèmes préférés côtoient souvent, avec clairvoyance et aussi une certaine mélancolie, un monde en ruines ou bien déjà disparu. On voit dans plusieurs de ses poèmes émerger des vestiges de la mémoire, des souvenirs de son enfance, des témoignages divers: des maisons, des automobiles, des photos, ainsi que des chansons, des films ou des livres (souvent liés à la culture anglo-saxonne). Il s’agit donc d’une écriture tournée la plupart du temps vers les éléments matériels – trouvés parfois dans un dépotoir! – mais non dépourvue d’une grande curiosité et sensibilité pour les relations humaines, comme dans ces vers du poème «Funerais» («Funérailles»): «Seguimos em cortejo/ compondo as gravatas,/ o vento não percebe que morreu gente./ Dez pessoas acompanham o padre,/ os outros já não se lembram/ das orações,/ dez pessoas pensam/ no que têm pela frente,/ os outros acompanham o caixão». («Nous avançons avec le cortège/ tout en resserrant le nœud de nos cravates,/ le vent ignore que quelqu’un est mort./ Dix personnes suivent le curé,/ les autres ne se souviennent plus/ des prières,/ dix personnes pensent/ à leur lendemain,/ les autres suivent le cercueil»).