Fabienne de Oliveira primée par son action auprès de personnes autistes

Des hommes et des femmes anonymes ou plus au moins connus réalisent, consacrent de leur temps, choisissent une profession au service des autres, sans parfois chercher la médiatisation.

Il y a toutefois des circonstances qui font que leurs personnalités et leurs réalisations sont mises en évidence, mises à l’honneur. C’est le cas de Fabienne de Oliveira, fondatrice de l’ISRAA, Innover, Sensibiliser, Réagir pour l’Avenir des personnes Autistes.

Cette association a pour siège la ville de Wasquehal, son activité étant pour l’instant concentrée sur Roncq, quartier du Blanc Four.

Association créée en 2011, dont un projet très innovant, unique en France, a abouti en janvier 2016. Dix personnes souffrant de troubles de l’autisme sont logés dans des studios leur permettant une vie en autonomie.

Dans leur nouvelle résidence composée de dix studios du type 1 bis (un peu plus de 30 m²) et d’un T4 d’environ 80 m² qui servira de lieu de vie commun, les occupants bénéficient d’un encadrement optimal.

Tout ce travail de Fabienne de Oliveira et de l’association qu’elle a créée a été primé. Une mise en évidence du projet et d’une certaine façon un appel à ce que d’autres projets du même genre genre voient le jour en France.

Des onze candidates en lice à Paris, c’est elle qui a marqué le plus de points auprès du jury. Fabienne de Oliveira, fondatrice de l’association ISRAA, a reçu en décembre 2017 l’un des trois Prix solidarité version Femina (le «Coup de cœur du jury»), soit une enveloppe de 5.000 euros versée par Lagardère Active et complétée par La Voix du Nord.

Humble, au moment de recevoir son prix, Fabienne de Oliveira a rappelé, en levant à peine la voix, que ce prix avait déjà un «impact important». Le prix Solidarité version Femina récompense des femmes qui s’investissent dans des associations locales.

En ce début d’année 2019, le Député de la 10ème circonscription du Nord, Vincent Ledoux, vient de remette à Fabienne de Oliveira, la Médaille de l’Assemblée Nationale.

Le combat engagé par cette maman est en rapport avec son propre cas familial, dont l’autisme de sa fille a été diagnostiqué à l’age de 22 ans. Elle a senti une grande difficulté pour trouver une structure pour sa fille adulte souffrant de troubles de l’autisme. La non-prise en charge par une organisation adaptée a conduit à ce que Fabienne prenne la relève.

Une idée qui germait, la conduit à la création et à l’aboutissement d’un projet innovant. Projet qui d’une certaine façon va servir de témoignage et de modèle pour d’autres structures que Fabienne de Oliveira souhaiterait voir se développer un peu partout en France.

Le parcours professionnel a conduit Fabienne de Oliveira à monter de nombreux dossiers de demande de financement. Cela va l’aider dans ses démarches auprès des collectivités locales et autres organismes décideurs. Son expérience et le contact avec d’autres parents, d’autres familles, va l’encourager dans le lancement de l’association. Association qui va réfléchir et trouver des solutions différentes pour les personnes souffrant d’autisme.

La solution envisagée et créée par Fabienne de Oliveira sera ce qu’elle appellera: l’habitat inclusif.

Ce sont des logements mis à la disposition par des bailleurs sociaux, des appartements tout à fait ordinaires dans lesquels les personnes atteintes de différentes formes d’autisme sont guidées vers l’autonomie par des professionnels formés. Chaque personne est accompagnée d’une manière individuelle en adaptation avec ses particularités.

Il y a la présence du matin pour le réveil, pour être sûr que tout se passe bien sans angoisse au moment du départ pour le travail ou toute autre activité. L’association les accompagne pour les aider à faire à manger, faire la vaisselle, nettoyer l’appartement, enlever ou minimiser l’angoisse accumulée le long de la journée.

Pour quelques-uns il est même proposé des pictogrammes, pour, par exemple, leur expliquer comment mettre en route une machine à laver, etc. Par ses actions de stimulation, l’association essaye de développer l’autonomie de l’autiste accompagné.

Le but final de toute cette action, étant de faire retrouver aux locataires de cette résidence un peu de sérénité, avec l’espoir de plus tard les retrouver dans un milieu ouvert en complète inclusion sociale. Intégration que se fait aussi par des partenariats avec des entreprises privées, des établissements scolaires…

Quelque uns des locataires, après 3 ans d’accompagnement, sont en phase de retrouver leurs autonomie.

Pour arriver à cette fin, on leurs propose de faire aussi du sport dans des équipements de proximité. Les médecins sont eux aussi à proximité.

Le rêve de Fabienne de Oliveira est de réussir l’intégration dans la société, de gens qui parfois ont eu un parcours chaotique du fait de leur handicap.

Pour que cela puisse mieux se passer, Fabienne de Oliveira estime qu’il faut qu’on puisse diagnostiquer l’autisme très tôt, contribuant à ce que les jeunes adultes soient beaucoup plus autonomes demain. Fabienne de Oliveira souhaite et fait appel à ce que d’autres structures voient le jour dans l’hexagone.

Le programme de l’association ISRAA est de proposer une aide spécifique, une présence sécurisante, des prestations d’accompagnement à l’extérieur, pour travailler l’intégration et l’accès à l’autonomie, des temps de bien-être et des activités stimulantes à domicile ou à partir du domicile. Une évaluation préalable adaptée et concertée avec les intervenants est faite. Un soutien aux familles est proposé tout en respectant le projet individuel de chacun.

Fabienne de Oliveira parcourt la France pour soutenir d’autres développements similaires. Deux projets semblables à celui de Roncq sont à l’étude dans la région Nord.

Tous ceux qui s’occupent et qui sont concernés par le problème de l’autisme, sont unanimes quand ils demandent: «chers politiques et autres amis de la langue française, pourrait-on cesser de traiter vos adversaires d’autistes»… une question d’intégration et de respect des différences!

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LusoJornal