Lusa / Mário Cruz

Comment la presse française voit la réélection de Marcelo Rebelo de Sousa?

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La presse française signale ce matin la réélection de Marcelo Rebelo de Sousa à la Présidence de la République portugaise.

Libération titre «Portugal: ‘O Marcelo’ réélu haut la main» pour annoncer la réélection de «l’ancien professeur de droit de 72 ans» qui rempile pour un nouveau mandat présidentiel. «Le suspense était faible. La réélection haut la main du libéral catholique Marcelo Rebelo de Sousa, une personnalité charismatique très populaire pour ses longues années passées comme commentateur politique à la télévision, ne faisait guère de doute».

Libération cite Rui Tavares, Président et fondateur du Parti Livre, que le journal présente comme «chroniqueur»: «C’est un homme politique chevronné qui rassure et qui sait se montrer proche des gens. Et, en temps de crise, cela explique l’importance de son score».

Le Figaro parle l’un «Président si proche des Portugais» qui «est désigné par son prénom et connu pour ses selfies».

«Il a voulu se définir comme le Président des affects, ses administrés l’appellent plus volontiers le Président des selfies» écrit Le Figaro. «Les autoportraits collés au chef de l’État de 72 ans étant devenus rares avec la pandémie, autant utiliser son prénom, Marcelo. De toute façon, personne ou presque au Portugal n’utilise son patronyme, Rebelo de Sousa».

La comparaison avec le Président Macron est à lire entre les lignes du quotidien, en citant Carlos Jalali, professeur de sciences politiques à l’Université d’Aveiro: «Quand des gens le croisent à la plage, ils vous disent l’avoir salué, lui avoir parlé, l’avoir pris en photo et l’avoir trouvé très sympathique. C’est tout sauf un président jupitérien!».

Dans 20 Minutes, Marcelo Rebelo de Sousa est présenté comme un «conservateur modéré» réélu au premier tour d’un scrutin réalisé «dans un pays confiné et frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19».

Ouest France aussi, le journal écrit que «le Président sortant réélu en plein confinement», dès le premier tour, «dans un pays submergé par le coronavirus, avec 61,6% des voix».

«Les analystes redoutaient une abstention bien plus importante, pouvant même dépasser les 70%, en raison de l’explosion des cas de coronavirus que connaît actuellement le Portugal, dont les 10 millions d’habitants sont soumis depuis une dizaine de jours à un deuxième confinement général» peut-on lire dans Ouest France. «Avec plus 80.000 contagions et près de 1.400 morts au cours de la semaine écoulée, le Portugal occupe sur cette période le premier rang mondial en nombre de nouveaux cas et de décès par rapport à sa population, dépassé seulement par l’enclave britannique de Gibraltar, selon les données collectées par l’AFP auprès des autorités nationales».

Le Parisien évoque plutôt le fait que «le sulfureux populiste André Ventura progresse nettement dans les urnes».

«Même s’il n’a pas dépassé le premier tour de la présidentielle, le ‘Trump portugais’ a réalisé un bon résultat dimanche. Son score marque une montée de l’extrême droite dans ce pays où le populisme n’avait, jusqu’ici, pas pris».

Mais le journal rappelle les «polémiques en série» d’André Ventura.

«Il a, par exemple, défendu un plan de confinement sanitaire spécial pour les communautés Roms, ou proposé qu’une Députée née en Guinée-Bissau, qui voulait restituer des œuvres d’art aux anciennes colonies portugaises, soit ‘rendue à son pays d’origine’».

Pour Le Parisien «André Ventura a martelé pendant la campagne qu’il voulait défendre ‘les Portugais bien intentionnés’ contre les ‘profiteurs’ en tout genre d’un ‘système’ qu’il veut transformer de l’intérieur».

Le journal rappelle encore qu’il est «Allié de la Française Marine Le Pen et de l’Italien Matteo Salvini, mais pas des Espagnols de Vox, André Ventura ne réclame pas que le Portugal quitte l’Union européenne».

Le journal La Croix dit que Marcelo Rebelo de Sousa est réélu «dans le rôle du rassembleur» avec 60,7 % des voix. «Après une carrière politique et journalistique qui parfois se confond, il est devenu le Président le plus populaire qu’ait connu le pays».

Pour La Croix, c’est une personnalité «ambiguë et contradictoire». «Né à Lisbonne le 12 décembre 1948, il doit son prénom à Marcello Caetano, témoin de mariage de ses parents et qui allait succéder à António Salazar avant la fin du régime dictatorial renversé en 1974. Son biographe Vitor Matos parle d’une personnalité ‘ambiguë et contradictoire’, ayant vécu ‘au centre de la vie politique portugaise depuis qu’il est né’».

 

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