Eduardo Braz, soldat du CEP, mort au combat le 5 septembre 1944 en libérant Aire-sur-La-Lys


L’histoire continue. L’histoire de famille continue aussi. Toutefois, l’histoire personnelle d’Eduardo (Édouard suite à sa naturalisation) Braz, s’achève un jour de délivrance, de joie, de libération.

Eduardo Domingos Braz, de son nom complet, est né le 10 décembre 1894 à Lisboa, paroisse d’Anjos, fils de José Domingos Braz, né à Colmeal et Maria da Conceição Pereira, née à Pampilhosa.

Eduardo Braz a fait partie du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP) qui a participé à la Grande Guerre.

Après la fin de la Guerre, il reste en France, se marie et devient Résistant pendant la II Guerre mondiale.

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Eduardo Braz embarque à Lisboa, direction Brest, le 15 mars 1917. Pendant le temps d’appartenance au CEP, il est hospitalisé au moins 4 fois. Le 26 février 1919, Eduardo Braz quitte définitivement le CEP pour s’installer rue des Quatre Chemins, au lieu-dit Pont-à-Balque, à Isbergues (Pas de Calais). Il y restera peu de temps, son nom n’apparaissant pas sur le recensement de 1921.

Isbergues a été bombardé à plusieurs reprises pendant la I Guerre mondiale, notamment le 13 avril, à la suite de la Bataille de La Lys. Parmi les victimes, bon nombre travaillaient dans l’Usine des Aciéries de France, usine qui produisait des rails pour les chemins de fer. Les victimes auraient pu être encore plus nombreuses, l’usine ayant construit des abris pour ses ouvriers.

Parmi les victimes à Isbergues, on compte aussi, des soldats anglais et portugais.

Eduardo Braz serait probablement resté à Isbergues afin de travailler dans la reconstruction de l’usine d’acier, fortement endommagée pendant la guerre.

Au recensement de 1921, on compte 17 portugais habitant au 498 et 499 de la rue Pont-à-Balques, soldats du CEP eux aussi, restés pour travailler dans la même usine.

Eduardo Braz va vivre en concubinage avec la veuve Mathilde Degroote, cette dernière étant veuve de Gomer Jean Vandenberghe depuis le 31 août 1913, avec lequel elle a eu deux enfants.

Le 28 avril 1928 est célébré le mariage entre Eduardo et Mathilde. Notons que Mathilde était âgée de 11 ans de plus que son deuxième mari et qu’ils n’auront pas d’enfant ensemble.

Tous deux ont habité au 100 rue Paul Lafargue, à Lille, Monsieur étant déclaré, au moment du mariage, Chef d’équipe ferrailleur, la suite logique de l’usine d’Isbergues (?), et Madame étant déclarée comme employée.

Petite remarque sur le 100 rue Paul Lafargue, à Lille. Actuellement, le 100 n’existe pas, on passe du 98 au 102. C’est une des caractéristiques, parfois, des rénovations des maisons en ligne dans le Nord, deux maisons ne feront plus qu’une, en éliminant une porte et en comblant des fenêtres, ceci permettant d’alléger les impôts. Encore de nos jours, des Portugais, habitent rue Paul Lafargue.

Après son mariage, Eduardo Braz acquiert la nationalité française, francisant son prénom en Édouard.

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Édouard s’engage dans la Résistance lors de la II Guerre mondiale. Membre des Forces Françaises Combattantes (FFC), Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), il appartenait au réseau Sylvestre Buckmaster.

Alors qu’il est domicilié rue d’Arras, à Aire-sur-La Lys et exerçant la profession d’ouvrier peintre, le 5 septembre 1944 il franchit le Pont du Bassin d’Aire, avec d’autres camarades, armes à la main. Il reçoit plusieurs balles à la cuisse, tirées par les Allemands restés sur l’autre rive. Édouard Braz décédera le jour même.

Un combat, une mort, qui a permis qu’Aire-sur-La Lys soit libérée des allemands ce même jour. Jour de fête dans la ville, mais moment de tristesse pour des familles qui ont vu partir un des leurs.

Enterré au carré militaire B du Cimetière de Saint Martin, à Aire-sur-La Lys, il sera honoré à toujours comme «Mort pour la France» et ce depuis la délibération du 20 juillet 1945.

Son nom figure aussi sur le Monument aux morts de la ville, Place du Souvenir.


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