Home Comunidade I Guerre mondiale : Présentation des chiffres-clés du Corps Expéditionnaire PortugaisAntónio Marrucho·28 Outubro, 2024Comunidade Beaucoup reste à explorer, à comparer, à déduire, au niveau statistique sur la participation portugaise à la I Guerre mondiale. Il est évident que les chiffres sont à manier avec précautions et qu’ils sont parfois assez différents d’une date à une autre et d’un organisme à un autre, pour un même sujet. Le chiffre de 55.165 de mobilisés par le Corps Expéditionnaire Portugais (CEP) ne prête plus à discussion à quelques unités près. Ce chiffre est indiqué dans le rapport de la Repartição de Estatística e Estado Civil do CEP, en date du 30 septembre 1933. On n’a jamais eu, à un moment donné, les 55.165 éléments (1) ensemble en terres de France, il y a eu des allers/retours entre le Portugal et la France, de quelques-uns de ces 55.165 mobilisés. Le CEP commence, fin janvier 1917, le transport des troupes vers la France, au départ de Lisboa. Faisons toutefois référence à un autre chiffre donné par le site «Momentos de Historia» qui comptabilise 58.019 (2) personnes embarqués dans les bateaux utilisés par le CEP pour ramener en France les mobilisés grâce à 98 bateaux distribués par 17 «trains» de bateaux pour plus de sécurité. En détail : 12.420 membres du CEP ont été transportés en février 1917, 6.610 en mars, 8.269 en avril, 8.076 en mai, 7.196 en juillet 7.590 en août, 2.620 en septembre, 2.084 en octobre, 792 en novembre 1917, 526 en janvier et 1.836 en février 1918. Le différentiel entre le total des 58.019 transportés et les membres du CEP recrutés (55.165), est de 2.854. Ces 2.854 ne seraient-il pas les soldats et officiers qui ont eu autorisation de campagne, ou pour des raisons sanitaires, rentrés au pays et répartis en France après «vacances» ou guérison ? On sait, par exemple, qu’entre le 2 février 1917 et le 20 novembre 1917, 51 bateaux ont débarqué de soldats provenant de Lisboa à destination de Brest. . Exemple d’une donnée qui ne sera jamais exacte, c’est le nombre d’officiers et soldats qui ont participé à la Bataille de La Lys. Combien sur le terrain ? Sur la première ligne (tranchées), lignes arrière, en repos, en instruction, hôpitaux… Un document avec indication «Secreto» élaboré par le S.E.E.C. 5a Secção du CEP en date du 11 mars 1919, nous informe sur l’effectif du CEP et sa variation tout au long du conflit. Au 25 janvier 1918, on comptabilise, au sein du CEP, 49.095 hommes. De l’entrée en guerre du CEP jusqu’à cette date, du 25 janvier 1918, 47 officiers et 1.759 soldats sont répartis par voie maritime au Portugal, soit un total de 1.806 retours à cette date-là. Juste avant la Bataille de La Lys, au 3 avril 1918, 48.960 membres du CEP étaient comptabilisés. Au 24 avril 1918, le chiffre tombe à 39.640. Manquent à l’appel, notamment et essentiellement, les prisonniers, les disparus et les décédés à la suite de la Bataille. Au 27 septembre 1918 on est à 33.130 et au 4 octobre le nombre remonte à 33.603 à la suite du retour du premier groupe de prisonniers. Au 1er novembre 1918, un peu avant l’Armistice, le chiffre tombe à 30.343 pour remonter à 32.313 avec l’arrivée du 2ème groupe de prisonniers, 32.631 avec l’arrivée du 3ème groupe de prisonniers, et, 24 janvier 1919, avec l’arrivée du 4ème groupe de prisonniers. Le nombre de membres du CEP ira en diminuant, faisant suite au rapatriement post fin de la guerre : 29.726 le 7 février 1919, 28.015 le 28 février et – dernier chiffre mentionné dans le rapport – 25.570 le 7 mars 1919. . Le transport de soldats et officiers au départ de la France, destination Lisboa a débuté le 4 mars 1917 (4 soldats) et s’est terminé le 15 juillet 1920 (arrivée à Lisbonne le 4 août). Au total 66 bateaux ont navigué entre la France et Lisboa pour ce service. Le premier départ a été effectué de Brest et le dernier bateau à partir de ce port l’a été le 19 décembre 1917, 11 bateaux au total sont partis de ce port breton. En tout, 1.806 membres du CEP ont été rapatriés à partir de Brest, dont 47 officiers et 1.759 soldats. Le 12 avril 1919, le bateau N.W. Miller est parti des Pays Bas, arrivé à Lisboa le 18. À son bord, 30 officiers et 1.525 soldats libérés des camps allemands. Le 25 avril 1919, un bateau, le Gascon, est parti de Boulogne-sur-Mer. À son bord 230 membres du CEP, 4 officiers et 226 soldats. Les 53 autres bateaux ont levé l’ancre à Cherbourg. Il nous manque le nombre de combattants embarqués le 7 juillet et le 9 août 1919. C’est le Gil Eanes qui a effectué ces deux voyages retour. Notons, aussi, que deux bateaux sont partis le même jour, le 7 avril 1919 : le Gil Eanes et le Pedro Nunes. . 19 bateaux différents ont été utilisés pour le rapatriement. Le Pedro Nunes fut le bateau qui a fait le plus de voyages (12 voyages), suivi par le N.W Miller (10 voyages), le Gil Eanes (8 voyages), le Hellemus (6 voyages), le Mayland (4 voyages), le Bohemian (4 voyages), le Menneminanc, le Bellérophon, le N Hal Wandila, le Kursh et le Caritza avec 2 rotations chacun. Le Inventor, le Dunhee Castele, le Orita, le Goetter, le Gascon, le Fernão Veloso et le Mermegao ont fait un voyage chacun. On ne connaît pas le nom de trois bateaux. Nous avons comptabilisé 918 officiers rapatriés par bateau, entre le 1er bateau au départ de Brest et le dernier au départ de Cherbourg. Le nombre de soldats rapatriés a été, quant à lui, de 48.273. Le Bateau N.W. Muller a été utilisé à partir du 12 janvier 1919, il était celui avec le plus de capacité, transportant jusqu’à 1.608 hommes le 15 avril 1919. On ne remarque pas une augmentation du nombre de retours au Portugal à partir de la Bataille de La Lys. Bien au contraire. Le Pedro Nunes a transporté 1.006 combattants le 7 avril 1918, alors que le 14 mai, le N Hal Wandila ne transporta que 442 et le Pedro Nunes que 327 le 18 mai. . Les statistiques du CEP nous disent qu’il y a eu 51.789 soldats mobilisés par le CEP et 3.376 officiers. Les statistiques du CEP indiquent qu’il y a eu 48.273 soldats rapatriés par bateau, et 918 officiers. Aux 48.273 soldats rentrés par bateaux, on ajoute 2.012 décédés et 199 disparus (3) on arrive au chiffre de 50.484. Les 1.305 soldats qui nous manquent, ne seraient-ils pas rentrés, pour la grosse majorité, par voie terrestre, la plupart étant probablement prisonniers ? Concernant les officiers, 918 sont rentrés au Portugal par bateau, à ceux-là ajoutons les décédés (74) et les disparus (3), on arrive au chiffre de 995. Manquent à l’appel 2.381 officiers. Nous concluons que ces derniers, lors de la ou les visites de campagne au Portugal, y sont restés, quelques-uns ont été faits prisonniers, d’autres l’ont fait par voie terrestre (4). Nous devons considérer que les chiffres du retour ne sont pas, et ne pourront jamais, être exacts à 100%. On n’arrivera jamais au chiffre exact, toutefois on peut faire des approches (ce que nous venons de faire). Le CEP a mobilisé 55.165 hommes, il y aurait fallu déduire ceux qui sont restés en France, souvent pour créer famille et ceux qui ont été comptabilisés plus qu’une fois, pour cause de départ au Portugal avec autorisation de campagne, maladie ou blessures et revenus en France, ils ont pu utiliser les bateaux de retour plusieurs fois, donc probablement plusieurs fois comptabilisés. Il y a deux chiffres qu’on peut encore rapprocher. Nous avons indiqué, plus haut, que le dernier chiffre que nous connaissions sur le nombre de membres du CEP date du 7 mars 1919 : 25.570. Entre le 17 mars 1919 et le 15 juillet 2020 nous avons comptabilisé 21.721 soldats embarqués et 514 officiers. Nous n’avons pas le nombre de membres embarqués sur le Gil Eanes les 7 juillet et le 9 août. Nous avons effectué la moyenne de transport de ce bateau, cela nous donne 510, par voyage. On estime donc qu’ils ont transporté plus ou moins 1.020 soldats/officiers durant ces deux voyages. Si on ajoute ces 1.020 aux autres 514 officiers et 21.721 soldats transportés après le mars 1919, on arrive à un total de 23.255 soldats/officiers transportés. Si on rapproche les 25.570 membres du CEP au 7 mars 1919 et on déduit les 23.255 transportés, on arrive à un différentiel de 2.053. Ce chiffre ne serait-il pas, pour une bonne partie, des membres du CEP restés en France après la fin de la guerre ? . (1) Manuel du Nascimento, dans son livre «O 9 de abril de 1918 foi um desastre?», page 63 cite le chiffre de 54.517 (2) http://www.momentosdehistoria (3) Chiffres cités dans le rapport du S.E.E.C. du CEP en date du 4 décembre 1933 signée par le Colonel Eugénio Carlos Mardel Ferreira (4) En principe, ceux-ci devaient se présenter à la Légation portugaise à Paris et à Hendaye