Colloque «48×48 / 48 ans de démocratie après 48 ans de dictature» à l’Université Paris Nanterre

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Le colloque «48×48 / 48 ans de démocratie après 48 ans de dictature: Temporalités portugaises en miroir», organisé par le Centre de Recherches Interdisciplinaires sur le Monde Lusophone (CRILUS) et la Chaire Lindley Cintra de l’Université Paris Nanterre, en collaboration avec le Centro de Estudos Sociais (CES) de l’Université de Coimbra, a commencé ce matin et dure deux jours. L’événement est organisé dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022.

«Durant 48 ans le Portugal a vécu sous la dictature la plus longue de l’Europe occidentale du XXème siècle. En 2022 deux temporalités égales se font face: 48 ans de dictature suivies de 48 ans de démocratie. Le colloque propose une réflexion pluridisciplinaire en forme de mise en miroir temporelle» expliquent les principaux organisateurs, Graça dos Santos et José Manuel Esteves. «Nous souhaitons aborder les divers domaines artistiques et disciplinaires (littérature, linguistique, arts visuels et de la scène, cinéma, histoire de la culture, philosophie mais aussi les sciences sociales…) ainsi que les procédures de pensée et les formes de représentation utilisées pour faire du passé un usage pensé dans un présent en devenir».

«Considérant que ‘la post-mémoire ne se rapporte pas au passé par l’intermédiaire de la remémoration, mais par un investissement imaginaire, une projection et une création’ (Hirsch, 2014), ce colloque international se propose d’examiner, dans une perspective multidisciplinaire et transversale, les circulations et héritages de ces mémoires croisées passé-présent. La question de la transmission intergénérationnelle de la mémoire (ressentie ou non comme traumatique) sera analysée à l’aune des phénomènes de post-mémoire dictatoriale, coloniale, migratoire, renvoyant aux représentations du ressenti de ces temporalités et à leurs projections dans l’avenir».

La première partie du Colloque a eu lieu ce jeudi 7 avril, à l’Université Paris Nanterre et la conférence d’ouverture a été modérée par Graça dos Santos, avec António Sousa Ribeiro du CES de l’Université de Coimbra sur le thème «À qui cela appartient-il?».

La première table ronde sur «Avant, après 1974, Mémoires croisées passé-présent» a été modérée par Zoraida Carandell, avec les interventions de Christophe Araújo (CY Cergy-Paris Université) sur «Le monde d’après et l’ancien monde. Écrire l’histoire de la dictature portugaise (1974-2022)», Eurydice da Silva (Université Sorbonne Nouvelle) sur «Des techniciens juifs réfugiés au Portugal: un apport essentiel sur les premiers films parlants portugais», Pedro Isaias Lucas Ferreira (Artéria Filmes) sur «Glauber Rocha et l’Avril portugais: perspectives d’un cinéaste en exil», Diogo Sardinha (Centro de Filosofia da Universidade de Lisboa) sur «Un philosophe chanteur dans la révolution: l’esthétique de José Barata-Moura» et Rita Novas Miranda (Université Paris Nanterre) sur «Pierre sous pierre, pierre sur pierre: constructions du passé et du présent, regards vers le futur dans ‘En avant jeunesse’ de Pedro Costa».

La deuxième table ronde sur «Mémoire, héritages coloniaux et démocratie» a été modérée par Gonçalo Cordeiro, avec les interventions de Fátima Rodrigues (CES – Universidade de Coimbra) sur «Les enfants de la fin des empires coloniaux: mémoires voilées» et de Margarida Calafate Ribeiro et Paula Meneses (CES – Universidade de Coimbra) sur «Le Portugal des générations suivantes – visions à partir de l’Europe et du sud global».

Deux livres ont été lancés cet après-midi. Eurydice da Silva a présenté «Filmer sous la contrainte: le cinéma portugais pendant l’État nouveau de Salazar (1933-1974)», Bruxelles, Peter Lang, collection «Mondes de langue portugaise», 2022, et Margarida Calafate Ribeiro et Fátima da Cruz Rodrigues ont présenté «Enfants d’Empires coloniaux et postmémoire européenne», Presses universitaires de Paris Nanterre, collection «La langue portugaise en cultures», 2022.

Le deuxième jour du Colloque aura lieu demain, vendredi 8 avril, à la Maison du Portugal, Cité Internationale Universitaire de Paris, également avec deux tables rondes.

La première table ronde, sur «Imaginaires et représentations des temporalités croisées», sera modérée par José Manuel Esteves, avec les interventions de João Sousa Cardoso (Universidade Lusófona do Porto) sur «Les corps, l’attitude sociale et les codes vestimentaires: la démocratie esthétique», Gonçalo Cordeiro (Université Paris Nanterre) sur «Lire l’année de 1974: représentations littéraires d’un seuil postdictatorial et postcolonial. Les cas d’Urbano Tavares Rodrigues et Orlanda Amarilis», Marina Bertrand (Université Paris Nanterre) sur «‘A Morte da Mãe’ de Maria Isabel Barreno, une arme intemporelle pour la démocratie» et Ana Paixão (Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis) sur «Réinventer une langue, une culture, un pays: les exils universitaires, artistiques et ontologiques de Jorge de Sena et Ana Hatherly».

La deuxième table ronde, sur «Mémoires encombrantes, des immigrés que nous ne saurions voir», sera modérée par Margarida Calafate Ribeiro, avec les interventions de Graça dos Santos (Université Paris Nanterre) et Olivier Afonso (coauteur de la BD Les Portugais) sur «Il revient à ma mémoire des souvenirs familiers: post-mémoire et e-immigration, la bande dessinée et le théâtre, exemples d’imaginaire et de création», Valeria Di Meglio (Université Paris Nanterre) sur «Des vents de révolutions, entre ‘ici’ et ‘ailleurs’: possibles influences de Mai 68 sur Avril 74» et Manuel Antunes da Cunha (Universidade Católica Portuguesa – Braga / CEFH) sur «Quand les médias s’intéressent à la migration portugaise: des territoires imaginés aux tactiques quotidiennes».

Pendant l’après-midi sera projeté le film «48» de Susana Sousa Dias, suivie de réflexions autour du film avec les participants, les étudiants et le public.

 

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