Danseuse et acrobate: Isadora Branco, artiste portugaise installée en France

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Isadora Branco est une artiste portugaise installée en France depuis 14 ans qui se spécialise dans la danse et dans la pratique du trapèze. Aujourd’hui épanouie dans son travail, vivant aux côtés de son compagnon et de ses enfants, Isadora Branco a pourtant du «braver de nombreuses oppositions et travailler dur pour en arriver là» énonce Isabel Ribeiro dans son programme «Didascália» dans LusoJornal, au cours d’une interview à Isadora Branco.

Originaire de Barreiro, dans la région de Lisboa, c’est dans cette ville qu’Isadora Branco a vécu toute son enfance et son adolescence. Elle a grandi dans un quartier imprégné de mixité culturelle qui crée forcément chez elle un éveil à la musique et au rythme. «J’ai pu entendre des gens d’Angola habitant juste au-dessus de nous, qui écoutaient de la musique dès le matin, comme il y avait aussi de la musique cap-verdienne ainsi que les fêtes des tziganes le week-end. Et puis bien sûr la musique populaire portugaise qu’on entendait bien dans le quartier!» explique Isadora Branco.

Ainsi, depuis toute petite, dès qu’elle en a la possibilité, elle ne manque pas une occasion de danser dans des spectacles, à l’école, dans les fêtes du village ou encore à la maison devant sa famille.

C’est finalement vers 17 ans qu’elle prend la décision de se diriger vers un domaine plus artistique, choix difficilement acceptable pour sa famille qui s’inquiète pour son avenir, notamment sur le plan financier puisqu’à ce moment-là au Portugal être un artiste n’est pas vraiment considéré comme un vrai métier. Mais Isadora Branco n’abandonne pas: bientôt, à la fin de son bac littéraire, elle auditionne pour des écoles de théâtre et est prise dans deux d’entre elles. Par soucis de proximité, elle choisit d’intégrer l’école «Chapitô» à Lisboa, l’école professionnelle des arts et techniques du spectacle, sans que ses parents ne sachent dans quoi elle se lance. Très vite elle demande une bourse et demande également de l’aide pour convaincre ses parents. Elle y parvient (non sans difficulté), ce qui aboutit alors sur trois jolies années d’apprentissage et un bac en poche.

Dans cette école, elle a pu s’essayer à de nombreuses formes d’art en dehors de la danse telles que le théâtre, la musique, les instruments de musique, les arts du cirque… toujours accompagnées de matières élémentaires comme le portugais et l’anglais. A cela s’ajoute aussi une partie pratique composée de stages avec des professionnels rendant la formation d’autant plus concrète. D’ailleurs, elle a aussi travaillé pour Teresa Ricou, la fondatrice de l’école, qui est également la première femme clown du Portugal, afin de financer sa bourse d’études.

Cette école lui a donc appris à développer sa créativité, mais aussi à défendre son travail, à le vendre et surtout à le partager. «C’est au Chapitô que j’ai compris que pour moi, c’était plus simple de parler avec mon corps qu’avec mes mots, même si je suis très bavarde!» s’exclame Isadora Branco pendant l’interview avec Isabel Ribeiro.

Finalement, c’est une fois sortie de «Chapitô» qu’Isadora Branco se découvre l’envie de partir en France. A Porto, elle a l’occasion de voir des spectacles de cirques contemporains français qui la conquièrent immédiatement. Mais après plusieurs auditions passées, plusieurs demandes dans des écoles françaises et belges, Isadora Branco n’a pas encore le niveau suffisant. Alors elle continue de se former comme elle peut, au Portugal, tout en donnant des ateliers de danse pour gagner sa vie.

Elle finit tout de même par entrer dans l’école «Le Lido» à Toulouse, école au sein de laquelle elle rencontre une danseuse qui la recontactera quelques années plus tard, quand Isadora Branco ne fera plus partie de l’école, pour lui proposer de partir avec elle suivre une formation en France. Isadora Branco accepte, et elles partent alors dans le centre de la France, suivre cette formation qui leur plaît beaucoup. Là-bas, elles rencontrent trois autres personnes, dont le compagnon actuel d’Isadora Branco, Aurélien Chaillou, avec lesquelles elles vont créer la compagnie «Branle-Bas».

Cette compagnie compose elle-même ses spectacles avec les moyens du bord et se lance dans une tournée entre la France et le Portugal pendant deux étés. Suite à cela, Isadora et Aurélien partent au Portugal avec pour projet de toujours suivre une formation, tout en créant un spectacle et en travaillant autour de Palmela, mais un an plus tard, on leur propose de revenir en France donner des ateliers en tant qu’artistes circassiens, proposition qu’ils acceptent, puisqu’ils rêvaient un jour de créer leur propre compagnie.

Et c’est finalement chose faite. Aujourd’hui Isadora et Aurélien sont les fondateurs de la compagnie de cirque dansé «Isaurel». Ils donnent ainsi des ateliers dans une logique d’accompagnement artistique et pédagogique à leurs élèves, puis ils travaillent en parallèle sur des spectacles, dont un en particulier, dont ils sont très fiers, le spectacle «Terra» qui s’inspire profondément de leur expérience entre la France et le Portugal et de leur vie passée en caravane pendant quatre longues années.

Aujourd’hui, leur nouveau défi est de faire prendre part le public à chacun de leur spectacle, objectif difficilement réalisable depuis le début de la crise sanitaire, mais cela reste un challenge qui leur tient à cœur car il leur semble important en tant que personne «de faire partie d’un collectif, d’un tout», chose justement réalisable à travers l’invitation à la danse, et ils ont pu en être témoin avant l’apparition du virus.

 

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