«Em Silêncio», Prix Jeune Auteur de BD. L’histoire d’un clandestin portugais par la lusodescendante Adeline Casier

La lusodescendante Adeline Casier a reçu la semaine dernière, le 3 mai, le premier prix Jeune Auteur, pour sa Bande Dessinée «Em Silêncio» lors du 18ème Salon de la BD et des Arts Graphiques de Roubaix qui s’est tenue à la salle Watremez.

Parmi les auteurs en lice pour le prix, citons : Adeline Casier («Em Silêncio») et Remy Benjamin («Oncle Vania») des éditons La Boîte à Bulles ; Nina Six («La Mousse») ; Aria («Pauvre Meuf») ; Risbo («Weird») ; Antoine Bréda («Les Boulles») mais aussi Yasutoshi Kurokami et son manga «Croissant Amoureux» sélectionné lors du Festival d’Angoulême 2025 ou encore l’intriguant «L’Orfèvre» par Aurélien Lozès, pépite de la dernière sélection Fnac BD-France Inter…

La BD de 160 pages «Em Silêncio» en noir et blanc, est sortie le 2 janvier dernier aux éditions La Boite à Bulles. Voici ce que cette dernière dit de l’ouvrage : «un premier album émouvant, un petit bijou graphique dédié par Adeline Casier à son grand-père immigré portugais. Nord du Portugal, octobre 1962. Depuis la prise du pouvoir par Salazar, les arrestations arbitraires s’enchaînent et la population ouvrière s’enfonce dans la misère. Lorsque João perd son emploi, il n’ose pas tout de suite en parler à sa famille et sombre dans le désespoir… jusqu’à ce qu’un ami lui parle de la France. Là-bas, dit-on, il y a du travail, il pourra y offrir une belle maison à sa famille et y vivre heureux. Quelques semaines plus tard, un Passeur vient chercher João chez lui et le guide jusqu’à la frontière espagnole. Comme des milliers de portugais avant lui, il s’élance sur les chemins sinueux de l’espoir, où la Guardia Civil espagnole guette et le silence est roi».

«Adeline Casier revient au crayon graphite sur l’histoire de son grand-père, témoin de la grande vague de migration portugaise d’Après-guerre. Un hommage solidement documenté, empreint d’une poésie et d’une mélancolie rêveuses».

«Em Silêncio» est donc née de l’histoire du grand-père portugais raconté à sa petite-fille. João raconte tout le silence qu’ils ont dû respecter pour traverser l’Espagne, traverser la frontière. Une histoire du silêncio de João qui sort par la plume d’Adeline du silence.

Adeline Casier est née à Radinghem (Montreuil-Pas de Calais) et a étudié à l’académie des Beaux-Arts de Tournai dans la section bande dessinée dont elle est sortie diplômée en 2020. La même année, elle cofonde l’atelier-galerie «Le Tréteau», où se côtoient diverses disciplines autour de l’image imprimée comme la BD, l’illustration, la gravure et la micro-édition.

Elle a travaillé depuis 2022 sur cette première bande dessinée, «Em Silêncio». En parallèle, elle organise et anime divers ateliers autour de la création et de la narration par l’image à la Maison de la Culture de Tournai pour des participants de l’association Bric-à-Brac.

«Em Silêncio», une première pour Adeline Casier, très remarquée. Les commentaires ne manquent pas d’éloges. Pour Le Monde c’est «un récit poignant, au trait authentique et doux», pour la RTBF – La Première c’est «un très touchant roman graphique» pour ActuaBD c’est «émouvant, sincère et instructif», La Voix du Nord titre «Du Portugal aux Weppes, une vie d’exil en BD», pour RFI «le récit montre la dimension universelle et intemporelle de l’émigration», pour L’Avenir «le graphisme à la clarté des histoires vraies, où l’essentiel se révèle d’un geste, d’un trait, d’un mouvement», pour Unidivers, «en peu de traits, la dessinatrice exprime sur les visages des protagonistes toutes les émotions des migrants» et pour NoTélé «l’autrice utilise les contrastes et les niveaux de gris aussi bien pour créer des ambiances que pour transmettre les émotions».

Adeline Casier, une lusodescendante, née en France, formée en Belgique, pays où la BD est reine, qui fait du bruit grâce à sa BD «Em Silêncio», une première.