«Exils – Témoignages d’exilés et de déserteurs portugais»

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Les treize témoignages de ce livre, qui paraît ce mois-ci aux Éditions Chandeigne, ont été écrits par ceux qui ont fui la guerre coloniale en Afrique et la dictature de Salazar. Ils sont extraits des deux volumes intitulés «Exílios. Testemunhos de exilados e desertores portugueses (1961-1974)», publiés en 2016 et 2017 par l’Associação de Exilados Políticos Portugueses-61/74. Précisons aussi que la présente édition a bénéficié de la collaboration de l’Association Mémoire Vive.

Une préface fort opportune, signée par l’historien Victor Pereira, nous permet d’avoir une vision globale du contexte dans lequel, à partir de 1961, année du début des mouvements anticolonialistes en Angola, le Gouvernement portugais envoie des milliers de jeunes hommes combattre en Afrique. «La désertion et le refus de la conscription – nous dit Victor Pereira – s’étendent alors très vite dans la population portugaise. Des historiens comme Miguel Cardina et Susana Martins avancent le chiffre de 200.000 insoumis, réfractaires et déserteurs». La plupart quittent leur pays «a salto» (clandestinement) et arrivent en France où ils sont hébergés souvent grâce à des comités de déserteurs. «Cependant, nous dit encore Victor Pereira, si la France accueille le principal contingent de déserteurs et de réfractaires, ce n’est en aucun cas le résultat d’un soutien des autorités françaises à la lutte anticoloniale. Bien au contraire, les autorités françaises ne reconnaissent pas le statut de réfugié à ceux qui se soustraient à leurs obligations militaires et les laissent dans une situation de vulnérabilité légale. Paris entretient d’excellents liens avec Lisbonne, membre fondateur de l’OTAN, en 1949, et vend d’ailleurs des armes utilisées dans les colonies».

Victor Pereira est né à Vernon (Eure). Après des études d’histoire à l’Université de Rouen, puis à l’Institut d’Études Politiques de Paris (DEA et thèse), il a été post-doctorand pendant 3 ans à l’Universidade Nova de Lisboa. Depuis 2010, il est Maître de conférences en histoire à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, où il mène des recherches sur l’émigration portugaise, espagnole et française et sur l’histoire du XXè siècle portugais. En 2012, il publie «La dictature de Salazar face à l’émigration – L’État portugais et ses migrants en France (1957-1974)», aux Presses de Sciences Po, Paris, qui est une version remaniée de sa thèse de doctorat soutenue en 2007.

Au sommaire de la présente compilation nous trouvons une bibliographie et les textes suivants: «Lettre à mon voisin qui a fait la guerre coloniale» (Jorge Valadas), «1961-1967. Ne pas servir de chair à canon» (Vasco Martins), «Paris-Alger, 1963-1965» (Ana Rita Gandara Gonçalves), «Comment quitter le Portugal» (Carlos Brazão Dinis), «De la prise de conscience politique à la désertion» (Alberto Veríssimo), «Suzy et les autres» (Jorge Leitão), «Je m’en vais demain» (António Barbosa Topa), «Le passage» (Fernando Cardoso), «Fuir le ‘destin’ contre la dictature» (Ana Benavente), «Fundão-Oëx-Luanda» (Manuel Branco), «Déserteurs et réfractaires» (Maria Irene de Lima Martins), «Un, deux et trois exils. Pourquoi?» (Manuel Valente Tavares) et «25 avril 1974, le jour le plus long» (Rui Mota).

Enfin, outre le dessin de couverture réalisé par Alex Gozblau, de nombreux documents et images fournis par les narrateurs et les membres de l’AEP 61-74 viennent enrichir le présent ouvrage.

 

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