Exposition et conférence à Villeneuve d’Ascq: les Portugais parmi les libérateurs de la ville

Le samedi 10 novembre a eu lieu le vernissage au Château de Flers de l’exposition: «Délivrance 1918: Annappes, Ascq et Flers de l’occupation à l’après-guerre», réalisée par un groupe d’étude entre Almada Mundo Associação Internacional et la Société Historique de Villeneuve-d’Ascq.

L’après-midi fruit du travail entre la Société Historique de Villeneuve-d’Ascq et de l’association Almada Mundo, une conférence a eu lieu au Musée du Terroir sur le thème: «A la mémoire des soldats portugais qui ont libéré Villeneuve-d’Ascq».

Fruits de prêts entre différents Musées de la région et de treize autres personnes, l’exposition présente 120 objets, quelques-uns très rares.

Au vernissage, le public était nombreux. Le Maire Gérard Codron dira: «on n’a jamais vu autant de monde dans ce lieu magnifique pour des expositions».

De noter le travail immense des membres de la Société Historique de Villeneuve-d’Ascq pour mettre en place une telle exposition: Jean Perlein, Richard Belostyk et Sylvain et Danièle Calonne. Ensemble ils nous ont commenté les objets présents et leur signification.

L’exposition et les traces de la 1re Guerre mondiale commencent par le chariot arrivé à Ascq venant de Belgique avec des familles fuyant les combats, le 28 août 1914.

Le premier signe de l’occupation sera la coupure par 7 soldats allemands de la liaison téléphonique entre Villeneuve d’Ascq et Lille.

Une des parties de l’exposition est consacrée à l’aide des Britanniques et des Portugais dans la libération des villages qui constitueront, dans les années 1970, Villeneuve d’Ascq.

Richard Belostyk nous dira: «Nous avons aussi été libérés par des soldats portugais, qui vont séjourner dans la ville entre octobre et novembre 1918, Ascq étant par ailleurs un centre de répartition des blessés. L’hôpital britannique était ici, proche de la voie ferrée, ce qui permettait l’évaluation des blessés. Les Portugais qui ont libéré la ville faisaient partie essentiellement des fantassins et de l’artillerie».

Une des photos, sur l’une des vitrines, représente l’Évêque de Beja, José do Patrocínio Dias, Aumônier du 15ème Bataillon. Il rejoindra le 9ème après la Bataille de La Lys. Il a séjourné à Ascq dans la famille Artzet, entre le 22 octobre et la mi novembre 1918.

José do Patrocínio Dias a tissé des liens d’amitié avec le Curé d’Ascq, l’Abbé Roger. Des correspondances ont été retrouvées entre ces deux hommes d’église.

A côté des documents sur José do Patrocínio Dias, on a le livret militaire de Manuel da Cunha França ainsi que des photos. Parmi celles-ci, une a été prise avec son frère, João, décédé pendant la Guerre.

Histoire pleine d’enseignement que celle de Manuel da Cunha França. Il est reparti au Portugal avec d’autres soldats du CEP en 1919, il revient en France pour se marier avec une jeune fille d’Armentière, a eu des enfants et s’est même naturalisé français.

Richard Belostyk regrette de ne pas avoir de documents du Commandant du 15ème Régiment, transformé en 9ème, João Maria Ferreira do Amaral, lequel commandait aussi les batteries de mortiers. Personnage intéressant et passionnant, il a écrit une critique sur l’intervention portugaise en France, qui a pour titre «A mentira de Flandre». Il y juge de l’intervention du Portugal plutôt politique que géostratégique.

Les Portugais ont passé par Villeneuve-d’Ascq à une autre occasion, occasion plus malheureuse.

En avril 1918, après la Bataille de La Lys, 2.000 prisonniers britanniques et portugais partent de la gare d’Ascq vers la captivité en territoire allemand.

La conférence de l’après-midi, du samedi 10 novembre, a été animée par 4 femmes d’un enthousiasme débordant et communicatif d’Almada Mundo Associação International: Adelaide Silva, Celina Busto, Isabel Castro e Guida Martins.

Il y a des liaisons entre Almada et Villeneuve-d’Ascq depuis 17 ans. Les relations et échanges ayant pour thème la citoyenneté européenne, sur le monde et sur la paix. Thèmes qu’Adelaide Silva partage avec ses élèves, les impliquant là-bas, au Portugal, mais aussi ici en France. Elle se mobilise et mobilise des énergies en échangeant et en partageant.

De fait: il y a comme qu’un jumelage moral entre Almada et Villeneuve d’Ascq.

Celina Busto a édité un livre sur les mines d’étain Ervedosa et nous a appris que celles-ci ont été achetées par les Carpentier.

La guerre 14-18 a été dramatique pour cette famille. Des quatre enfants, deux sont morts pendant la guerre, un est rentré blessé et un autre a disparu. Une histoire à raconter sur ces mines, la famille Carpentier et sur la suite de ces mêmes mines.

Celina Busto évoqua l’histoire de José do Patrocínio Dias. Il a été nommé responsable des Aumôniers le 08 mars 1917. Il embarque à Lisboa le 16 mars 1917 dans le bateau à destination de Brest. Un homme, un prêtre avec une volonté et courage hors norme. Il a fait partie du Bataillon 15, bataillon héroïque lors d’un raid chez les Allemands.

Celina Busto nous a parlé également du grand-père de son mari, Francisco Rosário Fernandes, né le 1er octobre 1895 à Miranda do Douro. Il a fait partie du 10ème Bataillon, celui de Bragança. Il embarqua le 22 avril 1917 et repartira au pays à bord du bateau Miller, le 15 avril 1919. Dans les documents trouvés de lui, figure l’évocation de deux jours de punition.

La conférence a permis des échanges, qui pourront enrichir l’exposition Racines.

Nous avons rencontré Joceyne Pède, petite-fille de Manuel da Cunha França, celui dont le carnet militaire est visible dans l’exposition. Manuel avait deux autres frères, dont un, João, est mort pendant la Guerre.

Gilles Choquet, présent à la conférence, a transmis des documents aux amis d’Almada pour que recherche soit faite sur son grand-père, António d’Oliveira Quintas, née à Sardoal, embarqué le 18 janvier 1917, démobilisé le 7 février 1919 et décédé en mars 1984.

Des descendants qui osent partager, qui ont besoin de partager, besoin de savoir… besoin de retrouver partie de ses racines.

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Exposition

«Délivrance 1918: Annapes, Ascq et Flers de l’occupation à l’après guerre»

Jusqu’au 8 mars 2019

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Musée du Château de Flers

Chemin du Château Botte

59650 Villeneuve d’Ascq

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Du mardi au vendredi de 14h30 à 17h30 et le 1er et 3ème dimanche de chaque mois de 15h00 à 18h30.

Fermeture les jours fériés

Entrée gratuite

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Exposition

«Délivrance 1918: Annapes, Ascq et Flers de l’occupation à l’après guerre»

Jusqu’au 8 mars 2019

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Musée du Château de Flers

Chemin du Château Botte

59650 Villeneuve d’Ascq

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Du mardi au vendredi de 14h30 à 17h30 et le 1er et 3ème dimanche de chaque mois de 15h00 à 18h30.

Fermeture les jours fériés

Entrée gratuite

 

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