LusoJornal / Mário Cantarinha

Fado: Les rencontres de Gaivota, c’est sympa!

Gaivota, c’est une association qui fêtera bientôt ses vingt ans, qui connut une enfance difficile et qui, depuis 2014, a pu réaliser pleinement son objectif initial, défendre et faire connaître le fado. Mais pas que, puisque Maria-José Henriques, sa dynamique Présidente (et fondatrice) avoue deux passions (musicales, les autres ne nous regardent pas): le fado et la chanson française, façon de revendiquer sa double culture. Après trois années consacrées à l’organisation de concerts (dont l’un mémorable avec le grand guitariste Custódio Castelo), Gaivota donne depuis 2017 rendez-vous un dimanche par mois dans une salle de l’équipement du Château-Lorenz à Bry-sur-Marne pour un sympathique après-midi musical.

Au programme, du fado, bien sûr, et de la chanson française, on s’en doutait. Et en plus, parfois, de la littérature, grâce à l’amical appui de l’infatigable agitateur culturel qu’est João Heitor. Quelques piliers de l’aventure contribuent fortement à son succès, tels Dan Inger dos Santos, qui a, lui, trois passions musicales, les chansons portugaises et françaises et le blues (et peut-être d’autres encore) qu’il exprime joliment lors de ces rencontres, tout en assurant avec sourire et simplicité la présentation de l’ensemble du programme, Manuel Miranda qui tient presque toujours la guitare portugaise, et un excellent pianiste qui accompagne volontiers les chansons françaises et aide «Mari-Jo» à trouver des interprètes.

Pour chaque rencontre, un(e) fadiste est invité(e), et la plupart des voix les plus connues du fado francilien se sont succédées aux dimanches de Gaivota. Pour terminer la saison avant les vacances, nous eûmes le plaisir d’entendre deux voix majeures du fado à Paris, Jenyfer Rainho et Joaquim Campos, au meilleur de leur forme, avec aux guitares Manuel Miranda, bien sûr, Pompeu Gomes Coelho (toujours dans les bons coups) et Tony Correia. En plus du fado et des chansons françaises, le public put découvrir et déguster deux (belles) chansons en langue mirandesa, la deuxième langue officielle du Portugal: une rareté en France. Ajoutez à cela la gentillesse de l’équipe de Gaivota, quelques boissons et petiscos, mélangez et vous obtenez un bel après-midi.

Ajoutons que suite à un remarquable travail de l’association Iles du Monde, le fado francilien a été reconnu par la Ministère de la culture français comme part du patrimoine culturel immatériel de la région Ile-de-France, et que ce label a été proposé à trois organisations, Gaivota, que nous retrouverons à la rentrée en octobre, l’Académie de fado, qui ferme ses portes fin juin et prend deux mois de vacances, et le Coin du Fado qui finit sa saison vendredi 28 juin aux Affiches, avec, comme de coutume, un très copieux programme fadiste. Une bonne nouvelle pour la culture portugaise dans notre pays.

 

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