Déjà médaillés de bronze et d’argent vendredi en individuel, Júlia Pereira de Sousa et Loan Bozzolo sont devenus champions du monde par équipes de crossboard, samedi 29 mars aux Mondiaux de Saint-Moritz.
Júlia Pereira de Sousa est licenciée au club Back to Bach de snowboard d’Isola 2000 et a été élève au lycée d’Albertville, toutefois c’est dans la région parisienne qu’elle est née le 20 septembre 2001, à Quincy-sous-Sénart dans l’Essonne.
La luso-descendante est la fille de Gilberto Pereira de Sousa, ex-Chef de chantier chez Génie Climatique de Spie Batignolle énergie et de Julie Mabileau.
Júlia Pereira de Sousa détient un record, celui de la plus jeune médaillée française aux Jeux Olympiques d’Hiver en décrochant la Médaille d’argent à Pyeongchang (Corée du Sud) en février 2018 en snowboard à 16 ans.
Le 12 février 2021 elle remporte les Championnats du monde à Idre Fjäll. À son palmarès, Júlia compte encore : 2 Médailles de bronze au Championnat du monde ainsi qu’une Médaille d’or, 3 d’argent et 3 de bronze dans des épreuves de Coupe du monde de la discipline.
La lusodescendante a vécu de très bons moments en compétition, l’avenir semble lui sourire, elle a toutefois traversé des moments douloureux, des moments de doutes, s’en sortir de ces moments, c’est la preuve que Júlia est une battante, une hors normes, une Championne.
À l’âge de 9 ans Júlia demande à sa mère : «Tu crois qu’un jour j’aurai une Médaille comme lui (Tony Ramoin ) ?». Pour réaliser ce rêve, Júlia fait ses valises pour le collège Jean Franco à Saint-Etienne-de-Tinée, puis les lycées de Villard-de-Lans et d’Albertville en sport-études. «Une décision pas facile, car c’est le choix de l’internat, de passer tout l’été à étudier pendant que les autres sont en vacances».
Défiant sur la piste tous les obstacles, des bosses et des portes aux virages les plus relevés, cette compétitrice dans l’âme, très jeune, s’est vu Médaillée aux Jeux Olympiques, ce qui lui assure une reconnaissance internationale, après à peine quelques mois en équipe de France.
Júlia Pereira de Sousa a vécu des années difficiles marquées par des blessures, un burn-out et le décès de son père Gilberto Pereira de Sousa, dit Tito.
Absente fin janvier lors de la Coupe du monde en Chine, Júlia Pereira de Sousa est restée en famille durant cette période. Son père est décédé d’un cancer, après trois années de lutte contre la maladie.
Le 1er février dernier, Júlia publie sur les réseaux sociaux : «Comme vous le savez, je n’étais pas présente lors des deux étapes de Coupe du Monde en Chine, fin janvier. Ma famille et moi avons traversé une période très difficile, et il était important pour moi de rester à leurs côtés. Mon papou nous a quittés. Alors, à toi mon super-héros, merci de m’avoir aimée, merci de m’avoir appris à voir la vie du bon côté et d’avancer malgré les épreuves. Merci de m’avoir soutenue dans chacune de mes décisions. Merci de m’avoir fait découvrir l’amour de la glisse. Merci d’avoir été mon premier supporter et de toujours m’avoir poussée à donner le meilleur de moi-même… Un peu avant de partir, tu m’as demandé de ne rien lâcher et de continuer de poursuivre mes rêves. Alors, j’y vais mon petit papou. Tu seras là, à chaque virage, à chaque descente, à chaque échec et je l’espère, à chaque victoire. J’y mettrai tout mon cœur. La vie sera belle, c’est certain, mais tellement moins belle que si tu étais resté. Je ne manquerai pas d’essayer d’être une aussi bonne personne que toi. Je suis donc repartie pour terminer cette saison, pour toi papou, mais aussi pour maman, Sachou, toute la famille, et aussi un peu pour moi. Comme tu me disais petite : ‘Freiner, c’est tricher’, alors j’y vais, sans freiner, pour n’avoir aucun regret…».
Le 28 mars 2025, Júlia Pereira de Sousa est Médaillée de bronze lors des Championnats du Monde en individuel.
Le 29 mars 2025, elle est sacrée Championne du monde lors de l’épreuve mixte avec Loan Bozzolo.
Quel plus bel hommage, à son papa, que celui de se dépasser sur les bosses… deux Médailles.
À l’arrivée, après la ligne, la Championne du monde s’allongeant sur la neige est embrassée par d’autres compétitrices… un moment de joie… un regard vers le ciel… vers Tito.