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L’Automne du Cimetière Militaire Portugais de Richebourg

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Les températures sont, dirons-nous printanières, pourtant l’automne est là, la Toussaint nous met en mémoire ceux des nôtres qui sont partis, qui nous ont précédés et pour lesquels nous avons une pensée toute particulière en ces jours. Moment aussi pour nous rappeler de tous ceux qui ont lutté loin du pays natal et qui ne sont pas rentrés, un au revoir qui est devenu un adieu. Un pensée particulière pour les soldats du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP) qui ont participé à la première guerre mondiale, qui sont enterrés dans des cimetières allemands, français, en Pologne, Allemagne, Grand Bretagne, à Anvers en Belgique, au cimetière de l’Est à Boulogne-sur-Mer, au Cimetière de regroupement de Richebourg et bien d’autres connus et d’autres encore à révéler, à trouver.

Ici, dans le jardin des morts portugais de Richebourg, 1831 pierres tombales sont érigées rendant hommage à autant de soldats du CEP tombés en terres de Flandres en 1917 et 1918.

L’automne est là aussi au Cimetière de Richebourg, les feuilles qui recouvrent l’herbe rendent ce lieu de Mémoire, cette terre portugaise, en cette période de l’année, encore plus symbolique. L’été est passé aussi par-là, la sécheresse a mis en évidence la fragilité, certaines fragilités de nombreuses pierres tombales – si ceux qui y demeurent pouvaient nous parler, ils nous diraient: redressez-vous, on veut plus retomber, soutenez nos bases chancelantes par du ciment qui reste cependant qu’une solution provisoire, alignez-nous comme dans le temps quand nous étions en formation, en parade.

António Fernandes, soldat 26.862 du 3° B.I. décédé le 10 mars 1918 est rappelé, ses restes sont placés dans la partie B du cimetière, ligne 3, 9ème pierre tombale. Fendue au milieu, cimentée, le temps passant, il nous est rappelé la fragilité de ce procédé, à nouveau la partie haute se désolidarise de la partie basse, la rendant même dangereuse.

Qu’il serait encore plus beau, ce jardin planté depuis les années 1930, à Richebourg, si une fleur, une rose, par exemple, se dressait entre chaque tombe, un hommage à chacun, un rappel que… tous sont saints.

Ne pourrait-on pas lancer l’idée qu’individuellement, des entreprises, des particuliers puissent être “parrains”, s’occupant d’une pierre tombale et de la mémoire d’un soldat en particulier enterré à Richebourg?

La I Guerre Mondiale s’est tue depuis plus d’un siècle, les souffrances de tous ceux qui y ont participé sont là pour nous rappeler au combien la paix est importante, au combien elle est fragile, honorons tous ceux qui ont lutté, rendons-leurs la dignité qu’ils ont méritée, qu’ils méritent.

Autre lieu de Mémoire à Richebourg, le Jardin de la Paix, inauguré cette année. Là aussi, le symbolisme est présent, les douze chênes se dressent luttant pour qu’eux aussi, montrent la force de l’homme, mais aussi sa fragilité, la fragilité de la nature, la fragilité devant l’horreur que l’humain invente, provoque… comme à laquelle on assiste à l’extrême Est de l’Europe.

Le devoir de Mémoire est à rappeler, est à transmettre, l’oublier c’est compromettre l’avenir.

 

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