Le Comité de surveillance du Cimetière portugais de Richebourg et autres sites Unesco a été mis en place

Le 20 septembre 2023, 139 sites funéraires et mémoriels de la I Guerre mondiale ont été classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Depuis, il faut gérer, promouvoir, protéger. Pour cela, des Comités se mettent en place, des réunions se tiennent au niveau régional et départemental.

Les 139 sites funéraires font partie de cet ensemble classé par l’Unesco qui s’étend sur 650 kilomètres de front. Il est rappelé que chaque site fait partie de cette unité, un problème dans un des 139, pourrait mettre en cause, en péril, les autres, de là l’importance de mettre en place des actions communes de gestion à différents échelons.

Des 139 sites, 96 sont situés en France et 43 en Belgique. En France, les sites sont distribués sur 13 Départements et trois Régions. Les 96 sites appartiennent à 21 propriétaires différents, 82% de ces sites sont propriétaires de l’État français, via le Ministère des Armées et un via le Ministère de la Culture. Parmi les sites français, 14 font partie du Département du Pas-de-Calais, dont le Cimetière militaire portugais de Richebourg.

Des réunions se tiennent au niveau de chaque département pour mettre en place des politiques de mise en valeur et de recommandations.

S’est tenue, ce 17 septembre, la réunion du Département Pas-de-Calais, à la Préfecture d’Arras.

À la réunion, présidée par le Préfet de la Région Hauts-de-France, Bertrand Gaume, a assisté une quarantaine de personnalités régionales liées au thème. La Ligue des combattants, représentant le Portugal en tant que membre fondateur de la nouvelle Mission Patrimoine de la I Guerre mondiale qui va être créée en novembre 2024, y était représentée par le Président de la Section de la Ligue des combattants de Richebourg, João Marques. Ont également assisté à la réunion le Maire de Richebourg, Jérôme Demulier, et António Marrucho de l’Association des Amis du Cimetière Portugais de Richebourg.

Cette réunion avait également pour but l’installation du Comité départemental relatif à l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco des sites funéraires et mémoriels du Pas-de-Calais.

Après un tour de table de présentation, le Préfet de région rappelle que la généralisation du culte des soldats morts débute avec la I Guerre mondiale, des cérémonies ont même encore lieu quand des restes de corps de soldats sont retrouvés. La princesse Anne va venir prochainement honorer de sa présence la cérémonie en honneur de deux dépouilles dernièrement trouvées à Loos-en-Gohelle.

Faisant suite à l’inscription des sites, le Comité du Patrimoine Mondial formule à la France et à la Belgique plusieurs demandes et recommandations qui doivent être mises en œuvre avant le 1 décembre 2024 : coordination dans le plan de gestion et la création des zones tampons doivent être prévues pour chaque site, ainsi qu’une harmonisation, des règles communes, une signalétique bien spécifique.

D’ici le 1er décembre, des réunions regroupant des spécialistes vont avoir lieu pour proposer et établir les grands principes.

Jean-Claude Leroy, Président du Conseil départementale du Pas-de-Calais, se congratule que le département soit nommé à quatre titres à l’Unesco : les Beffrois, la Citadelle d’Arras, les 120 mille hectares du Bassin Minier et donc, les cités funéraires et mémoriels de la I Guerre mondiale, de là découle un enjeux mémorial et touristique majeur.

Mady Dorchies, vice-Présidente au Conseil régionale des Hauts-de-France, en charge du Devoir de Mémoire, s’exprime en affirmant que Xavier Bertrand a donné son accord pour suivre les recommandations de l’Unesco, recommandations que doivent être articulées avec les Chemins de la Mémoire qui vont être mis en place à partir de 2025.

Pendant la réunion, le Chemin de Compostelle a été, à plusieurs reprises, tenu comme une des références.

Franck Viltard, responsable de la préfiguration de la structure française de supervision de la gestion des biens classés, a rappelé l’historique du projet qui a conduit au classement : en 2010, la présentation du dossier de candidature franco-belge, la sélection des sites dans le départements, en 2017, le dépôt de candidature au Centre du Patrimoine mondial de l’Unesco, en 2018, le premier examen et décision d’un moratoire sur les sites de «conflits récents», entre 2018 et 2022, un moratoire sur la possibilité d’inscrire des sites de mémoire de conflits récents, en 2023, la fin du moratoire, réexamen de la candidature, inscription du bien en série le 20 septembre 2023, par le Comité du Patrimoine mondial.

Rappelons ici également le rôle primordial de l’Association Paysages et Sites Mémoire de la Grande Guerre, notamment l’action de sa Secrétaire Générale Marie Madeleine Damien (voir ICI1 et ICI2), initiatrice de l’idée et de défense du dossier de candidature.

Un millier de sites ont été visités, 139 ont été choisis, motivés par leur prestige au niveau national. De noter que le Cimetière portugais de Richebourg est inscrit au titre de MH (Monuments Historiques).

Jérôme Demulier a sensibilisé les présents sur le contexte des deux lieux de mémoire inscrits situés à Richebourg, proches d’une route départementale très dangereuse.

Une charte est en cours d’écriture, qui va définir certaines règles au niveau paysager, archéologique, touristique avec la mise en place d’une grille pour juger la conservation et protection des sites. Quant à la charte sur la signalétique, elle doit être mise en place avant la mi 2025.

Cinq millions de touristes visitent chaque année les plages du débarquement en Normandie, un dossier est en cours pour leur classement également à l’Unesco. Comment faire pour mettre en valeur les sites funéraires de la I Guerre en attirant touristes et en accompagnant les scolaires dans ses visites ?

Du travail a été fait, mais beaucoup reste à faire. D’autres réunions sont à venir.

Le Portugal doit continuer l’effort de maintien et d’amélioration des conditions du Cimetière militaire portugais de Richebourg.

LusoJornal