Légendes et mensonges de l’histoire du Portugal et de la France

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Serait-il possible de nous priver des réseaux sociaux? Tout y est dit, le meilleur comme le pire. Notre réflexion vient à propos d’échanges qu’on voit défiler sur ce moyen de communication à propos de la disparition d’une chanteuse luso-française. Où est la vérité et le mensonge dans tout cela?

Rassurez-vous, rassurons-nous, des mensonges il y en a toujours eu et il y en aura tout le temps. En augmentation actuellement? Nous avons tendance à répondre que oui.

Un des plus grands historiens portugais du XX siècle, début du XXI siècle, José Hermano Saraiva, avec ses chroniques et reportages sur RTP, nous a fait aimer l’histoire, les histoires du Portugal, même si parfois il n’était pas tendre. Dans une de ses chroniques, il disait: «Ce qui ne manque pas au Portugal c’est des menteurs. Notre littérature est remplie de canulars, cela débute dans l’histoire du Portugal dans le miracle d’Ourique qui n’a jamais eu lieu, l’indépendance du Portugal est basée sur les procès-verbaux des tribunaux de Lamego… il n’y a jamais eu de réunion des tribunaux médiévaux à Lamego… au Portugal, il y en a qui retournent souvent leur veste, changent de parti politique… au Portugal il n’y a pas le culte de la vérité…»

Waouh! Des mots pas faciles à entendre, à lire… est-ce propre au Portugal? Nous ferons la comparaison avec la France et verrons que des mensonges, des mites, des contre-vérités, l’histoire de France en a plein aussi.

 

Le Miracle d’Ourique

Revenons sur les deux mensonges dont parle José Hermano Saraiva:

Le Miracle d’Ourique. Ce miracle est en rapport avec un des symboles présents dans le drapeau du Portugal: au centre de la ligne verticale se trouve un écu avec 7 châteaux et 5 coins en bleu. Autour du bouclier, il y a la sphère armillaire en jaune. Les 5 coins symbolisent les 5 rois maures vaincus par D. Afonso Henriques à la Bataille d’Ourique. Nous y reviendrons.

La légende raconte que peu avant la Bataille d’Ourique, D. Afonso Henriques, 1er roi du Portugal, reçut la visite d’un vieil homme, que le roi croyait avoir déjà vu en rêve.

L’homme lui fait une révélation prophétique: la victoire.

Il lui a également demandé de quitter le camp seul la nuit suivante, dès qu’il aurait entendu la cloche de la chapelle où vivait le vieil homme. Le roi l’a fait.

C’est alors qu’un rayon de lumière illumina tout ce qui l’entourait, lui permettant de distinguer progressivement le signe de la croix et Jésus-Christ crucifié. Enthousiasmé, il s’agenouilla et entendit la voix du Seigneur, qui lui promettait la victoire dans la bataille qui approchait ainsi que dans d’autres à venir.

Le lendemain, le 25 juillet 1135, épées et coutelas furent tirés et la plaine fut envahie par un bruit de fer mêlé aux cris de toute la foule et aux hennissements douloureux des chevaux blessés. Pendant longtemps, ce fut un véritable enfer. Les guerriers chrétiens sont sortis vainqueurs. Les Maures survivants s’enfuirent à travers la plaine, laissant les cadavres sur cet immense sol. Du côté chrétien, il y eut aussi de nombreux morts et blessés, mais les survivants proclamaient victoire en criant:

Afonso, Afonso: roi du Portugal!

Selon la légende, D. Afonso Henriques décida alors que le drapeau portugais aurait désormais cinq écus “quinas”, en croix, représentant les cinq rois vaincus dans la Bataille d’Ourique, à l’intérieur de chacune des “quinas”, les cinq plaies du Christ.

Lors du discours d’intronisation de Marcelo Rebelo de Sousa de sa 1ère élection, il a fait référence au Miracle d’Ourique en terres de l’Alentejo: “Ici au Portugal ont grandi ces sentiments que nous ne pouvons pas définir, mais qui nous relient à tous les Portugais et qui sont toujours vivants en moi. Amour pour la terre, nostalgie, douceur dans la parole, communion dans la vibration, générosité dans l’inclusion, croyance dans les miracles d’Ourique, héroïsme dans les moments décisifs».

 

La réunion des tribunaux à Lamego

La réunion des tribunaux à Lamego: c’est lors de cette assemblée qui auraient défini les normes fondatrices du Portugal, c’est là que seraient nées à Lamego les normes juridiques qui viendraient marquer l’Histoire du Portugal. C’est également là qu’on aurait entendu le célèbre cri de Almacave.

L’historiographie scientifique moderne ne considère pas qu’il y ait eu des Cortes dignes de ce nom. On considère que les premières Cortes complètes, avec la participation des représentants du Peuple, c’est-à-dire le troisième État du royaume, ont eu lieu à Leiria en 1254.

Les Cortes de Lamego auraient eu lieu, selon la légende, entre les années 1139 et 1143, et auraient réuni en session toute la noblesse et le clergé du Comté Portucalense, ainsi que les procureurs des conseils convoqués par D. Afonso Henriques. Lors de cette assemblée, les représentants du comté, usant de leur souveraineté populaire, ont élu le jeune infant comme leur roi et établi des lois pour réglementer la succession dynastique du Portugal. Dans cette loi, les femmes avaient des droits de succession, mais ne pouvaient pas épouser des étrangers. Dans le cas où cela se produirait, cependant, son mari ne pourrait pas revendiquer le titre de roi du Portugal et régner conjointement avec sa femme. Avec cela, les Cortes voulaient que le pays ne soit jamais gouverné par un roi étranger.

 

Qu’en est-il en France?

L’Histoire de France déborde de légendes et de mythes qui ont marqué certaines régions.

Citons ici quelques légendes de l’histoire de France à titre d’exemple:

L’abbaye hantée de Mortemer: réputée hantée par une «Dame Blanche» depuis plusieurs siècles.

Les menhirs de Carnac: Érigés il y a plus de 6.000 ans, ces rangées de pierres gigantesques suscitent encore de nos jours de nombreuses interrogations. Rites funéraires, observatoires célestes ou temples sacrés, leur signification, comme la manière dont ils ont été alignés, divisent toujours.

Le Seigneur Barbe Bleue: figure emblématique locale qui occupait le château de Tiffauges, près de Saint-Jean-de-Monts, a marqué le XVème siècle. Adepte d’alchimie et d’invocations diaboliques, le riche et mystérieux personnage sera condamné en 1440 pour avoir assassiné plus de 140 enfants.

Le comte immortel de Saint Germain: Grand voyageur maîtrisant plusieurs langues, personne ne sait d’où l’homme tira son immense fortune. Des témoins attestent l’avoir rencontré à 50 ans d’intervalle, sans que le temps n’ai eu d’impact sur son physique.

La Bête du Gévaudan: Cette créature sanguinaire, à qui l’on attribue plus de cent victimes en Lozère, a semé la panique au sein de la population locale et tenu l’Europe en haleine entre 1764 et 1767. Au moment des faits, l’imaginaire et la peur prennent le pas sur la réalité, donnant naissance à la Bête du Gévaudan.

Les cavernes de Dénezé-sous-Doué: Situées dans le Maine-et-Loire à quelques kilomètres de Saumur, ces cavernes abritent plus de 400 statues sculptées directement dans la pierre, à la fin du XVIème ou au début du XVIIème siècle. Veillant autour d’un puits, leur origine, leur sens et leurs artisans restent un mystère insondable.

Le château de Carrouges: Le seigneur des lieux y aurait été surpris par sa femme dans les bras d’une fée à la beauté et aux pouvoirs surnaturels. Hors d’elle, la comtesse poignarda la jeune femme, qui maudit alors la famille de Carrouges pour assouvir sa vengeance.

 

Chose étonnante: on évoque toujours le nom de Gaulle précédé du grade de Général, Général de Gaulle… et pourtant, de Gaulle, après 1945 n’était plus Général.

En effet après 1945, Charles de Gaulle n’était plus officiellement général de brigade, mais seulement colonel. Ce premier grade de général lui avait en effet été décerné à titre temporaire le 1er juin 1940. La pension de retraite que lui proposa l’armée après guerre (qu’il refusa) fut donc celle d’un colonel. Il continua à être considéré comme un général par les Britanniques après sa mise à la retraite au grade de colonel décidée par l’armée française, suite à l’appel du 18 juin.

Quelques-uns d’entre vous diront qu’il faudrait réécrire l’histoire… n’exagérons pas, même s’il faut admettre que notre connaissance évolue… N’allons tout de même pas jusqu’à faire tomber les statuts de Christophe Colomb, ni démolir le monuments des Découvertes à Belém… n’oublions pas que l’histoire ne s’écrit pas qu’au présent au risque de compromettre notre avenir.

 

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