Les soldats portugais du Corpo Expedicionário Português dans l’objectif photo de Mina

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Mina n’avait que 20 ans quand elle a commencé à voir passer devant chez elle des soldats de différentes nationalités, en route vers le front quelques kilomètres plus loin.

Couturière de profession, avec son appareil photo, elle a commencé à photographier les troupes qui passaient sur la route devant chez elle, à Bourecq, petit village près de Lillers. Repérée, elle a commencé à être sollicitée pour photographier soldats, officiers et même groupes de soldats, une manière à elle de rendre service. Des photos qui serviront de souvenir ou à être envoyées aux familiers, une manière de dire «on est là, on est vivants». La photo était prise sur plaque de verre, le soldat devant venir récupérer la photo papier quelques jours après l’enregistrement sur la plaque.

Mina a pris des centaines de photos à des soldats de différentes nationalités, notamment des soldats du Corpo Expedicionário Português (CEP).

Ce sont des photos, mais bien plus que cela, il y a une certaine mise en scène : une photo à l’arrière-plan de la famille en forme de message «je ne vous oublie pas», deux soldats portugais simulent se battre, un autre sur son cheval se tient en pause, un groupe de soldats portugais a un drapeau à l’arrière-plan, quelques-uns assis ont des instruments de musique sur ses genoux.

Toutes ces photos auraient pu disparaître s’il n’y avait pas eu une rencontre : celle de Mina avec Thierry Dondaine au milieu des années 1980, Mina, de son vrai nom Régine Louchart, était âgée de plus de 90 ans à ce moment-là.

Mina indique à Thierry que dans son grenier 500 à 600 plaques en verre de photos y sont déposées, qui auraient échappé aux jeux des enfants qui les plaçaient au loin et essayaient de les viser avec des pierres.

Mina ne se doutait pas de la portée de ses dires et du bienfait que toutes ces plaques soient restées oubliées dans son grenier.

Thierry Dondaine découvre plus de 600 plaques de verre avec des photos de civils, mais surtout de soldats, parmi lesquelles des soldats portugais.

Des plaques découvertes, un certain nombre sont tellement pleines de poussière et abîmées qu’elles sont irrécupérables.

Thierry Dondaine va passer des années à nettoyer, numériser… un travail colossal qui révèle des hommes, des moments de paix pendant la Grande Guerre. Un travail pas encore terminé.

Des photos d’une extrême qualité, d’une netteté impressionnante pour l’époque.

Mina, sans le savoir, aura contribué, en parlant de ses plaques, pour qu’on sache, pour qu’on découvre un peu plus, sur la I Guerre mondiale.

L’aboutissent du travail de Mina, récupéré par Thierry Dondaine, fondateur de l’association Déclencheurs de Mémoire (1) est l’exposition qui a lieu au Mémorial 14-18 de Notre Dame de Lorette jusqu’au 26 juin et qui a pour titre: «Dans l’objectif de Mina, l’incroyable histoire de ses portraits tombés dans l’oubli» (2).

Visiter l’exposition sera, par la même occasion, un moment que vous pouvez profiter pour visiter d’autres lieux de mémoire en rapport avec la I Guerre mondiale: à un kilomètre, par exemple, deux sites remarquables vous accueillent: la plus importante nécropole de France, avec 40 mille corps de soldats français de la Grande Guerre, le Mémorial de Notre Dame de Lorette et l’Anneau de la Mémoire, où sont inscrits 550 mille noms de soldats morts dans la région, dont 2.266 soldats portugais du CEP.

 

(1) https://fr-fr.facebook.com/pages/category/Nonprofit-Organization/D%C3%A9clencheurs-de-M%C3%A9moires-162961351032805/

 

(2) https://memorial1418.com/

 

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