«L’île des femmes. Paroles de batukaderas de l’île de Santiago (Cap-Vert)», de Cécile Canut

Réalisatrice et chercheuse, professeure de sociolinguistique à l’Université Paris-Descartes, Cécile Canut a réalisé plusieurs documentaires, dont «L’île des femmes» (Ilia di mudjer), en 2014, produit par Tutti quanti films & Ceped et présenté à Paris en juin de la même année.

Le présent volume, publié en mai 2017 par les Éditions Petra, est le résultat de la rencontre entre la réalisatrice et Isalina Jassira Pinto, alias Já, devenue l’actrice principale du film. En effet, au cours de la préparation du tournage de «L’île des femmes», Já décrit son aventure par écrit, ce qui constituera, plus tard, la matière essentielle de ce livre.

«Il s’est agi, nous dit Cécile Canut dans son préambule, de vivre une expérience commune et de découvrir ensemble ces femmes des villages qui, loin d’être totalement effacées et silencieuses, s’adonnent à la pratique du batuku. Loin du discours académique, au fond des vallées de l’île de Santiago, se construit et se reconstruit une résistance aux conditions faites à ces modestes et non moins admirables villageoises abandonnées au bout du monde».

Inventé par les esclaves, le batuku se caractérise par un rythme euphorique, des mouvements saccadés du corps et une orchestration basée sur les voix et les percussions.

Il est devenu surtout féminin: les batukaderas, ces femmes qui n’ont pas pu partir à l’étranger, chantent des textes où il est question de leur vie quotidienne, des difficultés de la vie de couple, ou de la séparation.

Le livre «L’île des femmes» est constitué de fragments de textes, de chants de batuku, de discussions enregistrées, de récits, de voix off, de poèmes et de paroles rapportées.

Enfin, signalons que les chants de batuku sont transcrits en créole capverdien par Aires Semedo et traduits en français par Filomena Vieira. Par ailleurs, les textes de Já et Natalina, ainsi que les enregistrements de Lucilina, Já et Mimita sont traduits du créole capverdien vers le français par Cécile Canut.

 

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