LusoJornal / LSG

Maria Salvador: une force, un exemple… à 80 ans

Elle s’appelle Maria.

Maria comme biens d’autres.

Combien de femmes ont-elles ce prénom au Portugal et au niveau mondial? Difficile d’y répondre. C’est probablement l’un des prénoms des plus prononcés sur Terre.

Notre Maria, a comme nom de famille: Salvador.

Un nom et un prénom qui vont bien ensemble.

Des Maria Salvador, il y en a sûrement des milliers. Des histoires comme la sienne, beaucoup pourraient en raconter… pas autant que le souhaitable! Pratiquer le bien… un bien à développer, à cultiver.

Une femme de l’ombre, à laquelle LusoJornal rend hommage. Un hommage qui d’une certaine façon est extensif à tous ceux et celles qui travaillent souvent dans l’ombre, des personnes qui font du bien, qui partagent, pensant le plus souvent aux autres avant de penser à eux-mêmes.

Maria Salvador a fêté le 31 août, 80 ans, autant d’années que le nombre d’amis qui ont été réunis le dimanche 8 septembre pour lui dire Merci. Merci pour sa vivacité, Merci pour sa bonne humeur et son attention portée aux autres, aux plus faibles, aux malades, aux plus âgés.

Maria est en retraite depuis bien des années, toutefois l’occupation de son temps est bien remplie.

À la question que nous lui posons: «Comme ça va?», elle répond toujours: «Tout va bien». Et pourtant des difficultés de la vie et des peines, elle en a eu, notamment la perte de son mari il y a de cela peu d’années.

Maria Salvador visite, console, distribue bonne humeur et soulage tant qu’elle peut les maux de ceux qu’elle visite à l’Hôpital de Tourcoing, en Maison de retraite ou chez eux.

Elle fait partie de plusieurs groupes laïques et religieux et s’occupe de l’église Saint Joseph de Tourcoing.

Au Portugal, Maria a une maison du coté de Viseu, là d’où était originaire son mari. Elle y va plusieurs fois par an pour se ressourcer.

Sa ville de naissance, est dans l’Alentejo. Une petite ville connue et popularisée par le chanteur José Afonso avec sa chanson, nom de la ville, qui a donné le signe radiophonique, le 24 avril 1974 à minuit, de la Révolution des œillets: Grândola.

Maria Salvador est arrivée clandestinement en France en 1972, rejoignant ainsi son mari. Après la traversée de l’Espagne dans un taxi, elle est rentrée dans un train à Hendaye espérant que son passeur l’accompagne. Celui-ci me monta pas dans le train. Maria a ainsi été abandonnée à elle-même et à son audace. Arrivée à Paris elle a dû faire le change de 100 escudos pour payer un compatriote qui de taxi l’a conduit entre Austerlitz et la Gare du Nord. Voyant un train à la Gare du Nord avec indication de Tourcoing, elle y monte sans billet. Le contrôleur compréhensif lui a même indiqué combien de temps prendrait le voyage jusqu’à sa destination finale: Tourcoing.

Jusqu’à sa pré-retraite, Maria a cumulé travail en usine et femme de ménage.

Nous dirons que Mme Maria Salvador a du «culot». Voici deux exemples, entre autres, deux événements qui ont marqué sa vie:

Maria Salvador est une fan de football et tout spécialement du Sport Lisboa e Benfica.

Premier exemple: Elle se souvient du 27 mai 1965… au stade de San Siro se joue la finale de la Coupe des Clubs Champions entre Inter de Milan et Benfica. Le terrain et le ballon sont glissants, devant 89 mille spectateurs, à la 43ème minute, le gardien Costa Pereira ne réussit pas à bloquer le ballon. Benfica perd 1 à 0… le début d’une longue série de finales européennes perdues par le S.L.B!

Quelques jours plus tard, Benfica reçoit pour le Championnat le club Olhanense. Maria Salvador arrive au stade du Benfica avec un bouquet de fleurs, elle s’approche des responsables du club leurs indiquant vouloir offrir son bouquet à Coluna… et là, le miracle s’est produit… elle rentre sur la pelouse, offre les fleurs, toute l’équipe du Benfica se réunit et fait une photo avec Maria Salvador.

La Maison du Benfica de Tourcoing a eu l’honneur de la visite de José Augusto lors des festivités de son 6ème anniversaire, un joueur de l’époque du Benfica. Il était sur la photo. Derrière la photo José Augusto a écrit les noms de tous les joueurs du Benfica de ce match mémorable pour Maria, entre Benfica et Olhanense.

Deuxième exemple: grande admiratrice du chanteur-moine Frei Hermano da Câmara, elle est allé, en cet été 2010 à la FNAC de Viseu. On lui communique le téléphone de Jorge, l’organisateur des spectacles du moine-chanteur. Jorge met en contact Frei Hermano da Câmara avec Maria Salvador. Depuis, pas de visite au Portugal sans rencontrer Frei Hermano pour assister à une cérémonie religieuse ou un repas.

Depuis quelques années Frei Hermano da Câmara ne chante plus en public. Maria Salvador l’a fait venir pour un de ses derniers spectacles, le 21 avril 2013, au Théâtre Raymond Devos de Tourcoing. Un très bon souvenir pour tous ceux qui ont pu assister à ce spectacle… bien plus qu’un spectacle, un appel à la paix, un appel au bonheur, un appel à la sérénité.

Maria Salvador, une femme avec des convictions sans blocage par sa croyance: toute personne peut avoir besoin d’aide, toute personne a le droit d’être aidée.

Des Maria(s) Salvador le monde en a bien besoin, un exemple.

Merci Maria. Continuez!

 

[pro_ad_display_adzone id=”23774″]