De Lisbonne à Bordeaux : des doutes aux certitudes
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Il y a onze ans tu m’as vu partir
Les visages rouges et mouillés.
Ce jour-là je ne pensais jamais guérir
Mon âme bien tuméfiée.
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J’ai 18ans et
Je suis sans attache,
L’impression que mon cœur me lâche
J’ai peur de faire tache
L’adolescence fût une période vache.
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Ton manque en anesthésie
Te retrouver m’extasie.
Penser à ma grand-mère est une frénésie
En cette poésie je désire que l’euthanasie.
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J’ai 20 ans
À l’Ultra je danse
Les études en décadence
Les verres en abondance
J’ai connu les premières condoléances.
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Onze ans d’haine et amour
Émerveillement et désillusion
Te quitter fût mon acte de bravoure
Depuis te retrouver est une illusion.
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J’ai 22 ans
Dans le deuil j’ai changé
Dans le temps je me suis façonné
À toi Bordeaux je t’ai détesté
Finalement l’amour je l’ai rencontré
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De cauchemar à utopie
Je t’ai vu changer
Le fado telle une mélodie
Je ne vis que pour t’aimer.
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Aujourd’hui j’ai 25 ans
Je vais te quitter
L’amour de moi-même j’ai fini par savourer
L’amour d’autrui par accepter
Une famille que j’ai vu se créer
À toi Bordeaux je ne souhaite que te retrouver
Aux lumières de la ville revenir valser.
Le gamin d’il y a 7 ans ne pourra que te remercier
Et l’adulte de 25 ans que t’aimer.
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Ma capitale Lisbonne
Mon beau pays Portugal
Je suis ta Antigone
Toi mes fleurs du mal.