Moment de Poésie par Alex Monteiro


De Lisbonne à Bordeaux : des doutes aux certitudes

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Il y a onze ans tu m’as vu partir

Les visages rouges et mouillés.

Ce jour-là je ne pensais jamais guérir

Mon âme bien tuméfiée.

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J’ai 18ans et

Je suis sans attache,

L’impression que mon cœur me lâche

J’ai peur de faire tache

L’adolescence fût une période vache.

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Ton manque en anesthésie

Te retrouver m’extasie.

Penser à ma grand-mère est une frénésie

En cette poésie je désire que l’euthanasie.

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J’ai 20 ans

À l’Ultra je danse

Les études en décadence

Les verres en abondance

J’ai connu les premières condoléances.

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Onze ans d’haine et amour

Émerveillement et désillusion

Te quitter fût mon acte de bravoure

Depuis te retrouver est une illusion.

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J’ai 22 ans

Dans le deuil j’ai changé

Dans le temps je me suis façonné

À toi Bordeaux je t’ai détesté

Finalement l’amour je l’ai rencontré

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De cauchemar à utopie

Je t’ai vu changer

Le fado telle une mélodie

Je ne vis que pour t’aimer.

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Aujourd’hui j’ai 25 ans

Je vais te quitter

L’amour de moi-même j’ai fini par savourer

L’amour d’autrui par accepter

Une famille que j’ai vu se créer

À toi Bordeaux je ne souhaite que te retrouver

Aux lumières de la ville revenir valser.

Le gamin d’il y a 7 ans ne pourra que te remercier

Et l’adulte de 25 ans que t’aimer.

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Ma capitale Lisbonne

Mon beau pays Portugal

Je suis ta Antigone

Toi mes fleurs du mal.