Rosa André: “Faire de la politique locale c’est… servir »

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Rosa André est Conseillère municipale de Saint Germain-en-Laye, en banlieue parisienne, « une ville magnifique ». Ingénieure dans l’industrie agro-alimentaire, elle est en charge du logement. Pour LusoJornal, elle accepte de parler de son lien avec le Portugal e de son « bonhomme de papa », qui a tout fait pour qu’elle puisse poursuivre ses études. Elle explique aussi pourquoi elle s’est engagée aux côtés d’Emmanuel Macron.

 

Rosa André est née à 20 km de Porto et elle est venue en France à l’âge de 5 ans, après la Révolution des œillets. « J’ai grandi avec ma grand-mère avant de venir en France » explique-t-elle avant de faire quelques éloges à la France et à « l’école de la République ». « J’ai été dans des écoles magnifiques, j’ai pu accéder à un niveau culturel formidable, je pouvais aller aux musées, à la bibliothèque, tout autour de moi. J’étais vraiment nourrie dans un environnement privilégié ».

Les parents de Rosa André habitaient le quartier latin. « J’ai eu cette chance, grâce à mes parents qui sont venus en France. En fait, ils ont fait ça pour moi, parce que c’est moi qui en ai bénéficié ».

Sa passion pour la biologie, les sciences naturelles, le monde du vivant, ont fait qu’elle intègre une école d’ingénieurs qui l’a amené à travailler dans des grands groupes multinationaux.

« J’étais quand même une enfant très turbulente, très vive, pleine d’énergie et je ne tenais pas en place. Quand j’ai commencé à lire et à m’intéresser à l’école, là j’ai complètement changé, je suis devenue accro à la France » dit Rosa André au LusoJornal, répondant aux questions de David Gomes. « Je suis reconnaissante à la France de m’avoir permis de faire mes études, de rencontrer des personnes incroyables, j’ai eu des professeurs magnifiques qui m’ont fait progresser ».

« Je crois bien que je n’aurais pas eu la même vie si j’étais restée au Portugal. En tout cas, je n’aurais pas eu accès à d’aussi grandes écoles » avoue Rosa André.

Considérant que son père « faisait beaucoup pour nous et très peu pour lui », la Conseillère municipale de Saint Germain-en-Laye évoque le parcours de son père qui a dû venir en France, passant la frontière de Chaves « a salto ». Comme beaucoup d’autres immigrés il a dû traverser l’Espagne caché. « Il a vécu une vie assez modeste. En fait, il était heureux de nous voir étudier. Quel sacré bonhomme » !

De cette double culture, de cette double appartenance culturelle, Rosa André a fait un atout. « Nous vivons une double culture, nous sommes portugais et français et nous sommes européens… on est d’un petit pays, mais un pays qui a toujours eu envie d’aller au-delà de ses frontières et qui a envie de découvrir, d’aller voir ailleurs, d’être curieux et de bâtir. Moi, j’aime beaucoup ça. En fait, je crois que c’est vraiment notre tempérament et tous les Portugais que je connais ont cette énergie. Ils sont très modestes, toujours, mais toujours avec une énergie, ils n’ont jamais peur de l’aventure. L’ouverture est une grande valeur portugaise et je trouve que les Portugais sont très heureux en Europe ».

Rosa André aime ces deux pays et se dit chanceuse parce que « mon père m’a raconté son immigration. Du coup, j’ai pu commencer à écrire ce qu’il a vécu, pour ensuite le transmettre à nos enfants. C’est une richesse énorme d’avoir eu connaissance de ce qu’il a fait. Je pense que c’est un exemple pour eux. Je pense que nous devons être fiers de ce que nos parents ont fait pour nous » dit-elle au LusoJornal.

C’est d’ailleurs ce lien avec le Portugal, l’histoire de ses parents, qui a fait que Rosa André s’engage dans la campagne électorale pour les élections Présidentielles. « J’ai grandi avec les valeurs françaises, démocratiques et vraiment, cette valeur de liberté, fraternité, égalité, c’est très important pour moi. Or, je sentais quand même dans les discours des candidats d’extrême droite, un courant très fort de repli sur soi et de différenciation entre un Français de papiers et un Français né à l’étranger. Tout cela c’est quand même vraiment discriminatoire. J’ai trouvé ça vraiment très choquant ». Ce repli sur soi l’a fait réagir. « J’étais très impliquée dans la politique locale et je ne donnais jamais mon opinion sur mes choix politiques au niveau national. Cela ne regardait que moi. Mais, en septembre, je me suis dit ‘c’est pas possible’, on ne peut pas laisser parler des personnes qui vont occuper l’espace public avec ces valeurs là ».

Rosa André s’est engagé pour soutenir Emmanuel Macron. « Je trouve qu’il fallait vraiment, cette fois-ci, y aller ».

Cela fait quelques années que Rosa André vit à Saint-Germain-en-Laye, une ville « magnifique », une ville « très belle ». Elle évoque son histoire, le centre-ville, la forêt, mais aussi les magasins, les cafés. « Fière » de sa ville, Rosa André a décidé de s’engager dans la vie municipale et « je pense que chacun devrait un peu faire ça ». « Moi, j’ai changé, je suis devenue beaucoup plus attachée à ma ville et encore plus démocratique dans mes racines ».

Interviewée dans l’émission « Luso-Eleitos », conduite par David Gomes, en partenariat avec Cívica, l’association des élus français d’origine portugaise, Rosé André considère que faire de la politique c’est « servir ».

 

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