Un CD de luxe pour les 20 ans de Fado de l’association Gaivota

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A l’aube de ce siècle, Maria-José Henriques (Marie-Jo) réunit un petit groupe d’amies pour créer l’association Gaivota, dont l’objet était de « diffuser et promouvoir le fado ainsi que les diverses cultures lusophones ». Obtenant le parrainage d’une légende du fado, Argentina Santos, grande fadista et qui dirigea et tint aussi les fourneaux pendant quelques décennies d’une maison de fado réputée à Lisboa, Parreirinha de Alfama, jusqu’à sa disparition en 2019, et aujourd’hui ceux de deux figures majeures du fado de Lisboa, Katia Guerreiro et le chanteur, auteur-compositeur et guitariste Jorge Fernando.

Gaivota commença à organiser des soirées de fado, faisant appel à des artistes résidents en France et parfois venus du Portugal (Jorge Fernando bien sûr, Custódio Castelo, l’un des maîtres de la guitarra et devenu grand ami de Gaivota, le chanteur João Chora…).

Surtout, l’association s’installa très vite dans la continuité en organisant une soirée de fado mensuelle le dimanche après-midi, d’abord dans une salle de la Mairie de Bry-sur-Marne, puis depuis 2017, toujours dans cette commune, dans une belle salle du Château Lorenz, bâtiment dédié aux activités associatives.

Presque dès le début de l’aventure, Gaivota reçoit l’appui de l’auteur-compositeur interprète Dan Inger dos Santos. Cet artiste franco-portugais, venu du folk-song et du blues (mais le blues n’est-il pas un peu le fado des afro-américains ?), féru de chanson française contribuera à ce qui fait l’originalité des Rencontres Mensuelles de Gaivota, dont il assure en outre, avec chaleur et gentillesse, la présentation. A savoir un mélange avec de la chanson française et du fado, où poésie et littérature ont leur place avec une mini-librairie tenu par l’ami João Heitor, où l’on peut déguster des petiscos et se rafraîchir, de l’heure du thé à celle du crépuscule, dans une ambiance amicale et bienveillante.

Vingt années au service du fado et de la culture, sans même compter les actions caritatives menées par Gaivota avec d’autres associations, cela valait bien la production d’un CD, accompagné d’un beau livret fourmillant d’informations sur les artistes qui y ont participé.

On y retrouve les voix d’une bonne partie de la nouvelle génération du fado en France : Jenyfer Rainho, Mónica Cunha, Cláudia Costa, Lúcia Araújo, Sophie Paula, la fadiste française Lizzie, un bel elenco. Et celles des voix plus caractéristiques des rencontres de Gaivota : Marie-Jo, elle-même, qu’on aimerait entendre chanter plus souvent et qui interprète et signe les paroles de deux fados dont celui qui ouvre le CD et s’appelle… Gaivota, en duo avec Dan Inger, qui, lui, en a écrit la musique ; Dan Inger que l’on retrouve dans ‘La maison sur le port’, version française du ‘Vou dar de beber à dor’ immortalisé par Amália Rodrigues ; Filipe Ferreira, tombé amoureux du fado lors d’un dimanche à Gaivota, et Sou Alam, rare dans les rendez–vous fadistes (sauf à Gaivota), chanteur et musicien ouvert à tous styles avec une prédilection pour la musique mirandesa et le répertoire de Zeca Afonso dont il donne ici une belle interprétation de la ‘Canção de embalar’. Le tout, le plus souvent, sur des musiques originales signées Custódio Castelo et aussi des textes de Jorge Fernando, tous deux accompagnant la quasi-totalité des titres de l’album en compagnie de José Gauchinho (viola baixa) et sur deux titres, par Patrick Pernet, le pianiste attitré des Rencontres mensuelles, et Jeanne-Marie Anglès au violon.

Avec le lancement de ce beau CD, Gaivota apporte un témoignage collectif qui manquait fortement dans la diffusion du fado « de France » par le disque. Celle-ci se fait généralement par des albums autoproduits et autodiffusés lors de leurs spectacles par un.e artiste.

Seuls deux albums (Mané et Zéni d’Ovar, tous deux disparus) connurent une diffusion commerciale depuis le début de ce siècle. Quant aux albums collectifs, nous n’avons connaissance que du CD collectif enregistré en live autoproduit par ‘Le coin du fado’ en 2012 et aujourd’hui épuisé. C’est dire si la parution du Gaivota vient à point. C’est dire aussi si l’objectif initial de l’association a largement été atteint, faisant partie des trois organismes reconnus par le Ministère français de la culture comme « Structure active participant à la transmission et à la sauvegarde du fado » (2019).

Le lancement officiel de ce bijou aura lieu le 21 juin, jour de la fête de la musique, au Consulat Général du Portugal à Paris.

En attendant, vous serez bienvenu.es aux deux prochaines Rencontres Mensuelles de Gaivota, les dimanches 15 mai et 19 juin !

 

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